2014 n’était pas une grande année pour l’industrie vu le démarrage hautement poussif (niveau software) pour celle que l’on appelait encore « la Next Gen ». Mais c’était surtout une époque assez sombre pour Ubisoft où, sorti d’un excellent Soldats Inconnus, l’éditeur avait dû faire face au retour du bâton après ses déviances sur les présentations marketings de ses produits : entre le gros downgrade de Watch Dogs, la foire aux bugs d’Assassin’s Creed Unity et un The Crew qui avait bien ses quelques idées mais était surtout jonché de défauts, c’était loin d’être la grande joie et on pensait d’ailleurs que le dernier cité en serait resté au statut de spin-off.
Mais par le souhait de posséder impérativement un jeu de bagnoles dans son déjà large catalogue, Ubisoft s’est retroussé les manches et après une extension qui a miraculeusement réussi à sauver les meubles (notamment sur le plan graphique), voilà donc le simplement nommé The Crew 2 qui cette fois ne prendra pas le risque de passer après un Forza Horizon. Mais c’est peut-être là sa plus grande erreur.

L’heure n’étant pas encore à proposer la planète entière comme terrain de jeu, ou du moins la totalité du continent américain, cette suite continue de se baser sur les USA et s’il n’y a donc pas de grand dépaysement pas rapport au premier, on peut au moins dire que certaines critiques ont été prises en compte, permettant donc d’avoir un peu plus de vie avec quelques rares animaux, un peu plus de circulation dans les grands axes et des citoyens qui se baladent ou boivent un verre à la table, d’ailleurs pas uniquement derrière des barrières contrairement à d’autres (mais ils vous esquiveront quand même telles des savonnettes).
Deux choses surprennent tout de même, avec en premier lieu l’incroyable optimisation sur les temps de chargement (en tout cas sur PS4 Pro & One X) où l’on peut se téléporter d’un bout à l’autre de la map sans devoir attendre plus de 2 ou 3 secondes. Presque surprenant de voir que le mode photo est aussi « long » à activer. Et l’autre point, c’est que si le jeu n’est pas d’une beauté affolante (avec quelques textures moyennes, des effets météo banals et du clipping par moment), il sait tirer sa force des effets de lumière avec des couchers de soleil proprement magnifiques et un travail qui, selon les endroits et l’heure de la journée, offre quelque chose de très propre pour un tel monde ouvert, certes en 30FPS mais doté d’une fluidité exemplaire. On parle quand même d’un espace de jeu qui demande de 30 à 90 minutes selon le véhicule pour être traversé d’un bout à l’autre.

En revanche, il y a un point qui va poser énormément de problème, aussi bien pour le fun que pour le gameplay : ce monde est une sorte de peinture qui râle d’elle-même quand on ose la toucher. Et là, on parle donc de la gestion des collisions qui, disons le clairement, est juste mal foutue. Déjà pour le délire, vous avez beau être lancé à 350km/h, ne vous attendez jamais à un crash digne d’un Burnout ou d’un Need for Speed dans une moindre mesure. On est pas loin du pauvre « poc » navrant et le jeu a d’ailleurs tellement honte de cela que si vous y allez trop rapidement, ou que vous vous prenez un mur en avion, alors on vous lâche directement un fondu dans la seconde avec un retour en arrière. Hop, ni vu, ni connu.
Mais le pire est évidemment pour le reste car que ce soit avec vos concurrents en course ou les éléments du décors, il y a de quoi soupirer devant ce manque de travail qui ne serait pas préjudiciable dans un monde où une conduite propre serait au centre du gameplay. On pouvait sourire de voir notre bolide paniquer dans un DriveClub après avoir frôlé un caillou sur le bas coté, mais c’est un peu plus dramatique dans un jeu d’arcade où la vitesse prime sur tout le reste (chaque véhicule est doté de base d’un boost), et qu’il n’y a jamais à hésiter de rentrer un peu dans le gras pour prendre la tête. Et pourtant, il faudra faire avec un véhicule qui peut parfois ralentir parce qu’on a tapé un adversaire sur le coté, un freinage brutal à cause d’une barrière de pneus touchée d’un peu trop près, et bien entendu le coup de l’arbuste qui peut vous stopper net alors que vous venez de défoncer des poteaux comme s’ils étaient faits de mousse.

Si l’on arrive à faire fi de tout cela, The Crew 2 reste tout de même un jeu agréable dans son genre, avec de toute façon le fait qu’il n’y a plus le choix faute de concurrence dans le secteur purement arcade. Si la conduite peut manquer de nervosité et de finesse, elle n’a rien à voir avec le premier à sa sortie et le jeu a d’ailleurs le bon goût de nous refiler assez rapidement des véhicules qui envoient bien coté vitesse. Et on le sait, la grande force de cette suite vient dans la variété de ses disciplines, et ce grâce à l’arrivée de nouveaux types de véhicules, permettant donc de pouvoir picorer à travers cette gigantesque carte des courses classiques, du chrono, du drift (plutôt cool d’ailleurs), des épreuves de drag, des sortes de rally, du monstrer truck, du off road, du bateau, de la moto et même de l’avion, où les développeurs privilégient les sessions de figures imposées (bof) et de la traversée d’anneaux en se plaçant dans le bon sens (mieux).
Mais forcément, même s’il faut reconnaître que le jeu a l’honneur de vouloir tout proposer en un seul jeu, chaque type d’épreuve au cas par cas ne vaut pas les références du genre. En mettant de coté le drag (toujours sans intérêt mais la légende dit qu’il y a des fans), il y a aussi les motos qui sont loin d’être fun à conduire, de même que les overboats. On reste dans un melting-pot sympa qui évite la redondance, surtout que par l’afflux d’épreuves et de petits défis annexes (photo, radar, slalom…), le jeu se montre assez généreux en pognon et en loot pour ne jamais ressentir le besoin de passer par les lootboxes. Autre preuve que le message commence à passer chez chaque éditeur.

Il est tout de même dommage que la grande feature du jeu, à savoir pouvoir passer d’un véhicule à un autre, n’est aucunement exploitée. Ça fonctionne pleinement, ça c’est sûr, et c’est toujours sympa pour vos grands road-trip car beaucoup continueront de privilégier les longs trajets aux téléportations, mais pour ce qui est de la progression elle-même, c’est difficilement applicable et les développeurs s’en sont rendus compte : chaque discipline reste bloqué dans un seul type de véhicule à la fois, et les épreuves « mixes » imposeront toujours le moment du changement. On comprend, mais reste que ces dernières sont trop peu nombreuses et ne sont finalement qu’une sorte d’étape sur notre trajet, un peu comme ces courses à grand spectacle de Forza Horizon qui faisaient intervenir train et autres.
S’il y a évidemment du mieux dans cette suite, on reste tout de même sur une impression de précipitation car même si le jeu est techniquement « en retard » (il devait sortir en mars), on sent surtout que Ubisoft ne souhaitait surtout pas attendre la fin d’année pour passer après Forza Horizon 4. Cela se remarque surtout par le contenu, qu’on peut démonter en une vingtaine d’heures seulement (même s’il reste le plaisir des virées et les épreuves difficiles), mais des absences se font surtout remarquer et on ne parlera pas seulement des forces de l’ordre qui font maintenant partie du décors, et dans le vrai sens du terme, mais bien des fonctionnalités multi réduites à leur plus simple expression dans un jeu pourtant voulu communautaire. De pauvres lobby à huit joueurs (franchement…), des « crew » à quatre pour faire des courses en coop, du classement pour chaque épreuve et… c’est tout. Pas de création et partage d’épreuves, et surtout pas de PVP qui attendra décembre via une MAJ heureusement gratuite.
69 Metacritic a peine mieux que 1
FH4 > les autres jeux de caisse!
Ici on nous refait le coup du jeu faussement jeune kikoo lol followers. J'y vois la même mauvaise évolution qu'entre watch dogs 1 et 2.
negan Trop uniforme leurs prod, mais R6 et The Division sortent du lot
Alors en vue 3eme personne, oui c'est foireux, mais en vue guidon alors c'est totalement autre chose, ultra immersif, super fun et parfaitement maniable, même pour les courses de motocross. (a noter au passage qu'on gagne beaucoup en maniement avec une moto montée à fond)
Enfin au global les vue cockpit sont vraiment très réussie et améliore sensiblement le gameplay je trouve (particulièrement flagrant sur les motos, les bateaux et les avions). Sinon ce jeu c'est simplement le meilleur simulateur de balade, je regrette juste qu'ils n'aient pas prévu de plus récompenser l'exploration, j'ai la sensation que la map est un peu sous exploitée, le voyage rapide à pris beaucoup trop d'importance à mon gout.
Par exemple dans le premier, impossible de se téléporter dans une zone non déjà explorée, et je trouvais ça mille fois mieux, sans parler des innombrables points d'interets/touristiques disséminés sur toutes la carte.