La Saga Du Sorceleur
En route en direction de Kaer Morhen, Ciri fait régulièrement le même cauchemar qui la replonge au tragique moment de la chute de Cintra. Un cavalier noir l'emporte sur sa selle, ils tentent de prendre la fuite, la petite tombe à plusieurs reprises, mais le cavalier la rattrape à chaque fois. Les visions d'horreurs s’enchaînent, les ailes de rapaces gravés sur le heaume du chevalier commencent à battre, avant qu'il prenne finalement son envol en poussant un cri triomphal, à moins que ce ne soit celui du chevalier.
Elle se réveille au son de la voix de son mentor, celui qui avait lié son destin au sien, tout cela n'était qu'un cauchemar. Tendrement, Geralt pose sa main sur sa joue. Rassurée, elle s'endort la main fermement posée dans celle du Sorceleur.
Loin de là, à Oxenfurt, Jaskier termine de jouer se balade la plus plus connue, celle qui met en chanson la vie d'un Sorceleur amoureux d'une magicienne et protecteur d'une jeune fille. Le troubadour insiste sur le fait que cette histoire n'est que pure invention, mais son public n'est pas dupe, encore moins Rience, un puissant magicien. Après une nuit passée en charmante compagnie, Jaskier reçoit donc la visite du fameux magicien. Dans un premier temps, Rience se présente comme un amateur de belle poésie désireux de savoir ce qu'il est advenu du Sorceleur et de la fille. Le troubadour lui donne sa réponse habituelle, rien de tout cela n'est vrai. Par la suite, le magicien se montre beaucoup plus insistant, au point d'en venir aux menaces, couteau a la main. Jaskier connaissant l'auberge comme sa poche, ne tarde pas à prendre la fuite, malheureusement, il avait oublié que des travaux avaient eu lieu récemment, dont un trou creusé dans le sol d'une des pièces secrètes.
Retenu prisonnier par Rience désormais accompagné deux de ses sbires, Jaskier n'a d'autres choix que de parler sous la torture. En réalité, le troubadour n'a pas croisé le chemin de son ami le Sorceleur depuis qu'il l'a quitté pour aller porter secours à la princesse de Cintra. Le magicien se montre bien moins intéressé par le sort du Sorceleur que celui de la jeune Cirilla. Alors que la vie du barde ne tient plus qu'a un fil, et contre toute attente, Yennefer vient porter secours à Jaskier en éliminant sauvagement les sbires, tandis que Rience, tout de même sévèrement brûle au visage, parvient à fuir à travers un portail magique.
Ciri et le mystérieux chevalier noir
Désormais hors de tous dangers, Yennefer révèle avoir suivi discrètement le barde depuis un certain temps. Malgré l'insistance du barde, Yennefer se refuse à parler de Geralt et de Ciri, en ajoutant que pour son bien, il est primordial qu'il cesse de parler d'eux, et surtout qu'il abandonne l'idée de partir les retrouver. Malgré les passages de la balade détaillant assez étrangement bien ses courbes physiques, Yennefer ne reproche rien au barde, mieux encore, elle va jusqu'à le remercier d'avoir été présent aux côtés de Geralt au moment où il en avait le plus besoin. Si elle déclare savoir ou trouver le Sorceleur, elle admet n'avoir aucune intention de s'y rendre pour le moment. Avant de reprendre la route, elle donne un dernier conseil au barde, celui de se rendre en rédanie pour recevoir la protection du maître espion Dijkstra, preuve qu'elle est parfaitement au courant que Jaskier lui a rendu plusieurs services par le passé.
Geralt et Ciri parviennent finalement à atteindre la forteresse des Sorceleurs. Ne sachant pas ce qu'il l'y attend, la jeune fille n'arrive que trop mal à cacher sa peur, et la vue du visage atrocement mutilé d'Eskel, le premier Sorceleur à les accueillir, n'arrangera pas les choses. Geralt semble lui heureux de revoir son camarade. Dans la pièce principale, ne comportant seulement qu'une grande table autour de laquelle sont assis trois autres Sorceleurs, le vénérable Vesemir, Lambert et Coen, Ciri prend le temps de bien les regarder, suffisamment longtemps pour se rendre compte que les hommes qui la fixaient en retour ne lui voulaient rien de mal, et que tout comme Geralt, ils étaient voués a devenir ses gardiens, ses protecteurs. Geralt prend alors la parole en présentant a tous sa protégée comme étant sa désti... il se corrige... leur destinée...
À Kaer Morhen, Ciri poursuit son entraînement de Sorceleur tandis que ses instructeurs reçoivent une invitée bien particulière, la magicienne Triss Merigold. Triss remarque très vite que la petite fille n'a rien d'ordinaire, plus encore lorsque cette dernière, comme habitée par une force magique, lui évoque à bataille du mont Sodden, bataille à laquelle la magicienne a été déclarée décédée, par erreur selon ses dires. Les Sorceleurs, fidèles à eux-mêmes, restent silencieux quant à la véritable raison qui se cache derrière leur demande d'aide. Vesemir est un Sorceleur très âgé, mais il possède toujours la force d'un jeune homme, il est donc inutile qu'une magicienne lui prodigue des soins. Pendant que Lambert mène la vie dure à une Ciri qui ne cesse pourtant de parfaire son utilisation du glaive, Eskel, Geralt, Vesemir et Coen, un jeune Sorceleur un brin insolent, font de leur mieux pour occuper la magicienne. Loin d'approuver le traitement imposé a la princesse, Triss sait pertinemment qu'on lui cache quelque chose, mais cela ne la surprend guère, au fil du temps, et malgré l'apparente confiance que ses hôtes lui accord, l’accès a de nombreuses pièces de l'immense forteresse lui reste interdit, les Sorceleurs ayant toujours soigneusement veillé à protéger leurs plus vieux secrets d'un monde qui leur est inhospitalier.
Depuis sa courte relation avec le Sorceleur il y a des années de cela, lorsque ce dernier s'était encore séparé de Yennefer, pourtant censée être sa meilleure amie, Triss n'a cessé de ressentir du désir pour Geralt, en cela elle était heureuse de séjourner tout prêt de lui. Une question reste cependant en suspens, pourquoi avoir fait appel a elle, pourquoi une magicienne, et surtout pourquoi pas Yennefer. Après y avoir longuement réfléchie, Triss en vient à la conclusion suivante, les Sorceleurs souhaitent que la petite Ciri passe l'épreuve des herbes afin qu'elle devienne l'une de leurs semblables. Les Sorceleurs confirmés se faisaient de plus en plus rares, et malgré l'âge avancé de Vesemir, il ne possède ni le savoir, ni les compétences pour mener une telle chose à bien. La magicienne, ravie par la perspective de découvrir les secrets derrière la longévité exceptionnelle des mutants, n'arrive pourtant pas à se faire à l'idée de devoir priver la jeune Ciri de son humanité. Au vu des repas de la petite fille, principalement des champignons qu'il n'est possible de voir qu'a Kaer Morhen, il est clair que les Sorceleurs avaient déjà un plan bien précis en tète.
Depuis le début de sa formation, Ciri n'a jamais porté autre chose que sa tenue d’entraînement habituelle, une chose que ne peut tolérer une magicienne aussi coquette que Triss. Désireuse de pouvoir constater de la bonne croissance de la petite, Triss remarque avec effroi les nombreux bleus qui lui recouvrent le corps. Pour la fillette il ne s'agit de rien de plus que les marques de ses erreurs à l'entrainement, ce qui confirme la dureté des épreuves qui lui sont imposées. Pour autant elle ne s'en plaint pas, comme Geralt lui a dit un jour, il ne faut pas abandonner, sous peine de continuer à avoir peur et ainsi de ne tirer aucune leçon de ses erreus. Si Ciri est indéniablement très courageuse du haut de ses douze ans, elle se livre à la magicienne en lui avouant avoir peur de devoir s’entraîner d'avantage pour la seule et unique raison qu'elle est une fille. Candidement, elle demande à Tris s'il lui est possible de la transformer en garçon à l'aide de sa magie, chose à laquelle la magicienne répond négativement. Ciri lui demande alors un dernier service, plus personnel, faire en sorte qu'elle n'ait plus à subir ce que toutes les femmes subissent le temps de quelques jours dans le mois. En entendant cela, la magicienne, furieuse, promet que les Sorceleurs vont devoir lui rendre des comptes.
Geralt, Ciri et Eskel
Comme prévu, Triss, s'explique longuement avec les Sorceleurs. Pour Geralt, le sexe de Ciri n'affecte en rien le traitement qui lui est le sien, de plus, la petite a déjà prouvé sa grande force de caractère par le passé, en survivant à la chute de Cintra, puis deux semaines dans la forêt de l'autre rive, seule et livrée a elle-même. Vesemir se range aux côtés de son comparse en ajoutant qu'a Cintra ainsi que dans tous les royaumes du Sud, tous les enfants, garçons et filles ont toujours reçu une éducation pour le moins stricte. Triss fait valoir qu'il existe bien des différences entre le fait d’être un homme ou une femme, les pertes de sang notamment. Un long silence s'installe suite à cette déclaration, quatre Sorceleurs et pas un seul ne s'est souvenu de cette caractéristique féminine pourtant banale. Alors qu'Eskel, honteux comme tous les autres, supplie la magicienne de leur venir en aide, Ciri fait une apparition remarquée dans la salle principale. Parfaitement coiffée et vêtue d'une belle robe bleue, la jeune fille est méconnaissable. Avec toute la grâce d'une princesse, elle demande à ce que Triss reste plus longtemps a ses côtés, et que son entraînement soit ajourné, ce que les Sorceleurs acceptent. Triss, heureuse de voir l'effet provoqué, en profite pour établir une règle, a chaque fois que Ciri descendra de sa chambre en robe, il sera hors de question de lui faire passer une quelconque épreuve. Une fois de plus, les Sorceleurs ne trouvent rien à redire.
Ceci fait, Triss se permet d'imposer trois conditions supplémentaires que les Sorceleurs devront suivre s'ils veulent qu'elle participe pleinement à l'éducation de la petite. En premier lieu, varier les repas de la jeune femme. Si les champignons lui confèrent une excellente condition physique, en consommer en trop grande quantité pourrait lui faire perdre ses attributs féminins. En entendant cela, Lambert ne peut s’empêcher de fixer avec envie le décolleté ravageur de la magicienne. Ensuite, lui permettre de vivre une vie normale, faire en sorte qu'elle prenne contact avec le monde extérieur. S'il est évident que Ciri ne deviendra jamais une véritable Sorceleuse sans subir de mutations, apprendre à se défendre ne lui fera pas de mal compte tenu des nombreux dangers qui l'attendent dehors. Geralt exprime une certaine réticence, mais soucieux de ne pas se mettre la magicienne à dos, il consent à l’amener auprès de Nenneke quand le temps sera venu. Enfin, Triss confirme que Ciri n'est rien de moins qu'une source, un être ayant des prédisposions à la magie. Les Sorceleurs ont déjà eu l'occasion de constater les pouvoirs de l'enfant, au point de faire naître une certaine inquiétude générale. C'est donc pour cela qu'ils ont fait appel aux services de Triss, pour comprendre la nature de ses pouvoir et l'aider les maîtriser.
Après quelques jours, Ciri n'est toujours pas apte à s’entraîner, et Triss veille personnellement à ce qu'elle ne fournisse aucun effort. Pendant que la petite tient compagnie à Coen, la magicienne quant à elle fait tout son possible pour que Geralt la remarque enfin, l'idée de passer une nouvelle nuit seule dans son lit lui est insupportable...
Triss, toujours dans le but de mettre les Sorceleurs face à leurs responsabilités, fait preuve de toujours plus d’intérêts vis-à-vis des pouvoirs de Ciri. Les mutants lui avouent avoir déjà pus constater l'étrange don de la petite fille, celui de prédire l'avenir. Un soir, en ingurgitant « par erreur » de la mouette blanche, une concoction aux effets hallucinogènes, Ciri s'est retrouvé comme dépossédée de son corps, balbutiant des phrases en langage elfique. La magicienne souhaite se rendre compte par elle-même de l'étendue des prédictions de la jeune fille, pour cela elle décide de lui faire boire une autre dose de mouette blanche, tout en rentrant elle aussi en transe a l'aide d'une amulette placée sur sa poitrine.
Perdue dans un monde trouble, la magicienne retrouve Ciri, ou plutôt son apparence physique visiblement habitée d'une force étrange et puissante dotée d'une voix froide et menaçante. La petite semble perdue dans ses pensées en répétant qu'elle est l'enfant de sang ancien. Peu après, elle parle du mont sodden, en mettant en garde la magicienne, Ciri n'est pas qu'une simple enfant, elle est la flamme blanche par laquelle le monde prendra feu et se consumera. Avant de mettre fin aux étranges visions dont la magicienne est victime, la voix lui conseille d'oublier le Sorceleur, et que je jamais il ne lui appartiendra, le tout en langage elfique.
Triss se réveille finalement, paniquée elle demande à Geralt de rester à ses côtés. Pour le bien de la petite, elle lui implore de mettre de coté son différent avec Yennefer, la seule magicienne capable de lui venir en aide. Geralt lui donne raison avec regrets.
Depuis la petite mise au point avec les Sorceleurs, le traitement réservé à Ciri est bien plus souple, si Lambert se montre toujours aussi exigeant, il n'hésite désormais plus à ménager son élève lorsqu'elle montre des signes de fatigue. Avec Triss, Ciri apprend tant bien que mal à parler la langue ancienne, mais aussi l'art de se faire belle a l'aide d'un subtil maquillage. Aux côtés "d'oncle Vesemir", la petite enrichie ses connaissances des monstres qui peuplent le monde, tandis qu'elle parfait ses techniques de combat sous l’œil protecteur de Coen, le plus jeune Sorceleur, mais également le plus compréhensif. Malgré ses progrès évidents, la jeune fille continue d'éprouver des doutes quant à ses chances de devenir un jour une véritable Sorceleuse, notamment a cause de sa condition de femme. Geralt fait de son mieux pour la rassurer en lui disant que si elle n'aura jamais la force physique d'un homme, sa vitesse fera toujours toute la différence.
Geralt, Ciri et Triss Merigold
Un soir, alors que tous se sont réunis autour d'un repas, Triss déclare être persuadés que la guerre va bientôt reprendre de plus belle, les Nilfgaardiens n'étant pas connus pour s’arrêter à quelques victoires. Les Sorceleurs, fidèles au principe de la neutralité, ne s’intéressent nullement à ce genre d'histoires, chose qui agace beaucoup la magicienne, elle qui a pris les armes aux Mont Sodden, là où beaucoup de ses camarades sont morts, treize pour être exact. Elle révèle ainsi que sa tombe, la fameuse quatorzième du mont sodden, n'est pleine que de restes de cadavres non identifiés, ceux de ses semblables. Yennefer s'est retrouvée aveugle pendant un long moment, tandis que Triss due renoncer à porter des décolletés, sa poitrine montrant encore les marques de ses douloureuses blessures. Pourtant, et malgré le choc tant mental que physique provoqué par la bataille, Triss ne regrette absolument pas de s’être battu pour que puissent vivre les hommes, les femmes, et les enfants des environs. C'est pour cela qu'elle prend très mal la désinvolture des Sorceleurs, mais plus encore celle de Geralt, lui qui a pourtant pris tous les risques pour sauver l'enfant de sang ancien.
Ciri n'a pas perdu une miette de cette intense conversation, c'est pourquoi elle décide de prendre la parole à la surprise générale. Bien décidée à se venger de ceux qui ont tué sa grand-mère et réduit en flamme son royaume, elle avoue ne s’entraîner que dans le but de devenir plus forte et de tuer tous ceux qui le méritent. Geralt ne tolère pas les mots de sa petite protégée, c'est pourquoi il la prévient que dans ce cas, plus jamais elle ne tiendra une épée dans ses mains. Vexée, et en larmes, la petite prend la fuite, le Loup Blanc est aller trop loin. Gerat et Triss retrouvent la petite en dehors de l'enceinte de la forteresse, jonchée en hauteur. Sous ses pieds, une brique s’effondre, lui faisant perdre l'équilibre. Finalement, Geralt parvient à la rattraper à la dernière minute, malgré une superbe pirouette effectuée par sa protégée. Tandis qu'ils se relèvent, ils remarquent tous deux que l'hiver vient de prendre fin pour laisser sa place au Printemps, signe que le temps était venu pour eux de quitter Kaer Morhen.
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ou Caer a'Muirehen chez les anciens, est le nom donné à une ancienne forteresse situé non loin de Kaedwen et servant de refuge aux Sorceleurs. C'était autrefois ici que de jeunes enfants s’entraînaient durement avant de subir leurs mutations. Aujourd’hui la plupart des formateurs sont morts, le seul résident permanent étant Vesemir, le plus vieux et sans doute le plus sage d'entre tous. Bien des années avant l'histoire des romans, les Sorceleurs ont été victimes d'une immense vague de haine de la part de fanatiques religieux endoctrinés par des ouvrages calomnieux tels que le monstrum. Suite à cela une chasse au Sorceleur a débuté et beaucoup d'entre eux ont perdu la vie. Pour ne pas oublier cette sombre partie de leur histoire, ils déposèrent des cadavres de fanatiques sur le chemin menant à la forteresse, un moyen efficace d’empêcher la moindre intrusion.
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