Ne mentons pas dès le départ, cet OL-Rennes ne restera pas dans les mémoires. Entre un OL qui voulait se rassurer après 4 défaites consécutives et un Stade Rennais qui démarre sur de nouvelles bases, Gerland n’a pas assisté à du grand spectacle. Surtout au cours d’une première période particulièrement terne. Rennes s’attendait à défendre ? Il a constaté que l’OL n’effectuait aucun pressing et lui laissait le cuir. Mais après 5 minutes intéressantes, la formation de Philippe Montanier a semblé être à court d’idées collectives, s’appuyant principalement sur les éclairs de Pitroïpa, en jambes mais toujours aussi inconstant au cours d’un match. Lyon, de son côté, s’en remettait aux frappes de son ancien banni, Bafé Gomis, titularisé par Rémi Garde et loin d’être ridicule malgré sa préparation estivale tronquée et son séjour en CFA.
Plein de bonne volonté, Gomis ne pouvait pas tout faire. Alors l’OL s’en est remis une fois de plus à ses jeunes pousses. Ce soir, c’était Fekir qui était à l’honneur. L’attaquant a beaucoup tenté sur son aile gauche mais était pénalisé par le manque d’allant offensif des siens, à l’image d’un Grenier très discret et pas encore à 100 %. La seconde période partait sur de meilleures bases. Rassuré par la pauvreté offensive rennaise (ce qui parait incroyable lorsque Féret, Pitroïpa, Kadir et Oliveira sont alignés), l’OL a accéléré le rythme, à l’image d’un Lacazette plus piquant. Ce dernier pensait d’ailleurs tromper Costil mais voyait sa frappe repoussée sur la ligne par Danzé (62e). Puis c’est Gomis qui faisait frissonner Gerland avec un missile envoyé sur la barre transversale (67e). Malgré un pressing plus haut et plus de percussion, Lyon butait sur un Rennes bien regroupé et peu porté sur les contre-attaques. Le club rhodanien aurait pu espérer un meilleur résultat que ce triste 0-0 au regard de ses occasions et du nombre de ses frappes, mais il n’aurait pas dû attendre la seconde période pour lancer enfin son match. Le symbole d’une équipe en proie aux doutes.
L’homme du match : Bafetimbi Gomis (6) : il était attendu de pied ferme, son nom étant même hué par certains supporters de Gerland au moment de l’annonce du speaker. Mais, titulaire ce dimanche soir pour la toute première fois de la saison après son rocambolesque mercato, l’avant-centre ne s’est pas laissé envahir par la pression, bien au contraire. Visiblement déterminé à réaliser un grand match pour faire taire ses détracteurs, l’international tricolore s’est donné tout au long des 90 minutes, pesant comme il sait si bien le faire sur la défense adverse grâce à son jeu en pivot qui fait merveille, et s’est procuré de très nombreuses occasions, sans toutefois trouver le chemin des filets. Mais pour une première depuis plus de 3 mois en Ligue 1, le bilan est plus qu’intéressant.
OL :
[g]- Lopes (6) : serein, le jeune gardien de but de l’Olympique Lyonnais a livré une prestation tout à fait convenable. S’il n’a pas forcément eu à multiplier les parades, le dernier rempart s’est montré souverain dans sa surface de réparation, aussi appliqué sur sa ligne qu’impérial dans les airs. Satisfaisant.
- Dabo (5) : alors que Miguel Lopes est la cible de bien des critiques depuis son arrivée dans la capitale des Gaules cet été, Dabo a profité de l’absence de ce dernier pour retrouver une place de titulaire. Solide, l’ancien Stéphanois a livré une prestation digne de son rang, discrète mais sans fioritures.
- Bisevac (6,5) : match convaincant de l’international serbe. Solide défensivement, l’arrière central s’est montré décisif, costaud dans les duels en homme à homme. Mieux, il a su dépasser sa fonction à maintes reprises, n’hésitant pas à partir balle au pied pour apporter des solutions, créer des décalages, et le surnombre dans le camp adverse. Appréciable. Malheureusement blessé, il est remplacé par Koné (66e).
- Umtiti (5) : match sérieux de la part du numéro 23 rhodanien. Moins en vue qu’un Bisevac très présent, le grand espoir de la formation à la lyonnaise a malgré tout assuré, faisant parler sa science de la relance. À noter toutefois quelques petites approximations dans le placement, à corriger.
- Bedimo (5,5) : la recrue lyonnaise a livré un duel de tous les instants avec Pitroïpa, se rendant coup pour coup. Entre vitesse et détermination, le match dans le match a tenu toutes ses promesses, aucun des deux hommes ne voulant abdiquer face à son adversaire direct.
- Gonalons (3) : match très, très compliqué pour le capitaine de l’Olympique Lyonnais. Auteur d’un début de saison moyen au vu de son statut et de son potentiel, le récupérateur a cette fois été encore un ton en-dessous, se faisant régulièrement éliminer avec une facilité assez consternante il faut bien l’avouer, sans compter ses prises de balle approximatives, et son manque d’ambition dans les transmissions, remettant trop souvent en retrait. Remplacé par Ferri (85e).
- Fofana (6) : bien meilleur que son capitaine de coéquipier, l’ancien capitaine de l’équipe de France U20 a livré un match plus que convenable. Toujours présent pour apporter des solutions, il n’a jamais hésité à se projeter vers l’avant et à tenter sa chance, comme sur cette frappe en première mi-temps, flirtant dangereusement avec le cadre.
- Fekir (7) : il n’est pas le plus connu des espoirs de l’Olympique Lyonnais, mais il va rapidement se faire un nom si l’on se fie à sa performance du soir. Intenable dans son couloir gauche, celui qui arbore le numéro 31 a fait étalage de toute sa palette technique, éliminant ses adversaires facilement, et n’ayant de cesse de provoquer, centrant à foison et s’offrant quelques belles occasions. A même pris ses responsabilités en fin de match sur coup franc, tirant néanmoins au-dessus. À suivre.
- Grenier (4) : loin du niveau qui peut être le sien quand il est au meilleur de sa forme, le meneur de jeu a été sur courant alternatif dans cette partie, incapable de trouver de la continuité dans son jeu. Si, sur quelques éclairs, il a montré toutes les qualités qui font de lui un international tricolore, le maître à jouer a globalement été décevant, peinant à avoir la créativité qui doit être la sienne. Remplacé par Malbranque (79e).
- Lacazette (6) : après un premier acte qui l’aura vu avoir un déchet impressionnant, l’ailier droit a très clairement redressé la barre en deuxième mi-temps. Bien plus incisif et inspiré, celui qui a retrouvé son couloir ce dimanche soir a multiplié les déboulés, centres, et autres frappes, dont l’une aurait pu faire mouche sans un sauvetage sur sa ligne de Romain Danzé.
- Gomis (6) : voir ci-dessus.
Rennes :
- Costil (6) : rien à faire en première période hormis sur une frappe de Gomis (34e). Vigilant sur un centre tendu (58e), il a dû se déployer sur les corners lyonnais, les occasions les plus chaudes. Et quand il fut battu, Danzé l’a supplée sur la ligne (62e).
- M’Bengue (4,5) : le latéral recruté à Toulouse a eu du boulot défensivement face à Lacazette. Il s’en est sorti avec les honneurs, même s’il fut souvent à la limite. Par contre, offensivement, son apport s’est réduit au néant.
- Armand (6) : un match idéal pour lui. L’adversaire ne proposant pas un gros pressing, il a pu abattre ses tâches défensives sans grand problème. Il a livré un beau duel avec Gomis, qu’il a réussi à souvent dominer de la tête. A noter une perte de balle dommageable qui n’a finalement pas profité à l’attaquant lyonnais.
- Kana-Biyik (6) : un début de rencontre délicat, avec des interventions ratées. Puis il s’est repris au fil des minutes pour au final rendre une copie de bonne facture. Solide dans les duels, il a bien jailli dans les pieds de Gomis ou Fekir quand il le fallait.
- Danzé (5) : joueur besogneux par excellence, Danzé a livré un match correct. Fekir l’a fait souffrir mais il a tenu. Il a surtout sauvé de la tête sur sa ligne une frappe de Lacazette qui prenait le chemin des filets. Comme pour M’Bengue, il a rarement pointé le bout de son nez dans le camp adverse.
- Konradsen (4,5) : difficile de juger le Norvégien, pas vraiment aidé par ses partenaires dans l’entrejeu. Il s’est retrouvé souvent démuni de solutions pour ses relances, et a donc parfois tenté l’impossible, avec un jeu long déficient. Mais il a su colmater les brèches et bien gêner Grenier. Il manque encore d’expérience et doit prendre confiance.
- Pajot (5) : positionné assez haut dans le milieu à trois, il a beaucoup couru, redescendant donner des coups de main à Konradsen tout en assurant la liaison offensive vers Pitroïpa.
- Pitroïpa (6) : la seule étincelle dans le jeu rennais, malheureusement comme souvent. Il ne lui a fallu que 13 secondes pour se procurer une première occasion. A plusieurs reprises il a déstabilisé la défense lyonnaise par ses prises de balle et ses chevauchées (11e, 32e). Il aura manqué de soutien et de constance au cours de la rencontre. Remplacé par Hunou (79e).
- Féret (3,5) : l’une des déceptions de la soirée côté rennais. Quand on sait ce qu’il est capable de faire, le voir timoré comme ce soir est bien dommage. Pas d’impact, pas d’influence, le milieu offensif a été transparent et peu inspiré, à l’image de sa passe téléphonée à destination de Pitroïpa (32e). Il peut largement mieux faire.
- Kadir (3) : son début de match était prometteur, avec une belle action et une frappe cadrée (3e). Et puis... plus rien. Totalement transparent, l’ancien Valenciennois a erré comme une âme en peine, avec un déchet technique étonnant. Pire, il a vendangé un rare contre à cause d’un contrôle trop long (54e). Remplacé par Emerson (59e), plus en vue mais pas plus efficace.
- Oliveira (5) : une finesse technique remarquable et appréciable. Mais que pouvait-il faire avec une telle pauvreté offensive ? Entre un Féret pas dans son assiette, un Kadir transparent et un Pitroïpa solitaire, il a dû se créer lui-même ses occasions. Cela aurait pu marcher à la 45e minute, où il se jouait de la défense lyonnaise par ses dribbles avant d’envoyer une frappe arrêtée par Lopes. Un match difficile donc pour lui mais qui lui a permis d’étaler quelques qualités. Remplacé par Romero (79e).