Pour clore ces quarts de finale de la Coupe de la Ligue, difficile de faire mieux qu’un Olympico ! Le Stade de Gerland, bien que clairsemé ce mercredi soir, accueillait en effet un choc opposant Lyon à Marseille. Et au terme d’une entame très prudente, les Gones étaient les premiers à se distinguer, Bisevac (9e) voyant toutefois sa tête passer assez largement au-dessus, Lacazette (15e) tentant lui aussi de faire parler la poudre mais sans réussite. Mais c’était sans compter sur Clément Grenier et ses coups francs ! Le numéro 8 rhodanien décochait une frappe vicieuse des 35 mètres, repoussée par Mandanda dans les pieds de Gourcuff (24e) qui pour son 100ème match entre Rhône et Saône n’avait plus qu’à pousser le cuir au fond des filets.
1-0, l’OL virait en tête. Marseille essayait de réagir, mais sur un centre de Lemina, Payet (30e) ne parvenait pas à redresser la balle. Au contraire, les Lyonnais continuaient à harceler Mandanda, et Gourcuff (32e) contraignait le portier à sortir une parade peu académique sous la pression. Les Ciel-et-Blanc étaient au bord du gouffre, et sur une énième action rhodanienne, Bisevac (42e) était à deux doigts de doubler la mise pour les siens, tombant toutefois sur un portier phocéen vigilant. Au retour des vestiaires, l’OM s’efforçait de montrer un autre visage, et Thauvin (48e) décochait une belle reprise de volée, à côté.
Pas de quoi faire frémir les Gones, qui voyaient Gourcuff (51e) se laisser aller à une reprise du gauche très difficile, et fort logiquement non cadrée. Grenier (73e) était, lui, toujours aussi en verve sur coup franc, et sa tentative détournée manquait de peu de tromper un Mandanda qui n’avait pas esquissé le moindre geste. Et à force de se montrer dangereux, les hommes de Rémi Garde finissaient par trouver une fois de plus la faille. Au terme d’une action rondement menée, Lacazette s’amusait de la défense, trouvait Gourcuff le temps d’un une-deux dévastateur et adressait un caviar pour Gomis (74e) qui n’avait plus qu’à pousser le ballon dans la cage vide. 2-0, Gerland rugissait de plaisir. Et si Gignac (90e sp) réduisait la marque sur pénalty, cela n’empêchait pas l’OL de l’emporter, et de se qualifier pour les demi-finales de la compétition.
L’homme du match : Henri Bedimo (7,5) : exceptionnel depuis son arrivée à Gerland cet été, l’arrière gauche qui a posé ses valises en provenance de Montpellier a tout simplement crevé l’écran. Dans un grand soir, le Camerounais a été étincelant, difficile de dire autre chose. D’une solidité à toute épreuve défensivement, il a aussi et surtout été sur un nuage d’un point de vue offensif, multipliant les montées, les passes bien senties, et les centres réussis. Un Lion indomptable qui porte bien son nom !
OL :
- A. Lopes (5) : il est désormais le titulaire indiscutable au poste de gardien de but, ayant convaincu Rémi Garde de lui donner les pleins pouvoirs. Et s’il n’a pas eu l’occasion de s’employer outre mesure vu le peu d’allant offensif de l’OM, le dernier rempart n’a commis aucune erreur sur ses rares interventions. Pris à contre-pied sur le pénalty de Gignac (90e).
- M. Lopes (6) : très critiqué à son arrivée entre Rhône et Saône, le Portugais est de mieux en mieux au fil des semaines. Le latéral droit l’a prouvé au cours de cet Olympico, où il s’est bien battu pour contenir les offensives adverses, tout en se montrant inspiré dans ses percussions et ses centres.
- Bisevac (6,5) : le rugueux défenseur central serbe n’a pas à rougir de sa prestation, bien au contraire. Appliqué, il a parfaitement éteint ses adversaires, allant même jusqu’à s’offrir le luxe de se créer une belle occasion, sa frappe vicieuse étant déviée par Mandanda (42e).
- Umtiti (6,5) : longuement blessé, le défenseur revient peu à peu, et de quelle manière ! Déjà en forme face à Sochaux ce samedi soir, le gaucher a réitéré une belle prestation ce mercredi, faisant la pluie et le beau temps aux abords de sa surface de réparation. Impressionnant.
- Gonalons (6) : on le dit courtisé par Naples, ce qui pourrait à juste titre lui faire tourner la tête. Qu’importe, en bon capitaine qu’il est, le milieu défensif de l’OL a fait son match. Travailleur de l’ombre devant l’Éternel, le récupérateur a fait le métier pour couper les lignes de passes et gratter des ballons de-ci de-là.
- Fofana (4) : sans doute le seul joueur de l’OL à avoir éprouvé des difficultés dans cette rencontre. Clairement moins en vue que le reste de ses partenaires, le milieu de terrain que l’on annonce dans le viseur de Newcastle s’est montré trop brouillon et approximatif balle au pied.
- Grenier (6,5) : les semaines se suivent et se ressemblent pour le Lyonnais. On le savait en verve sur coup franc, mais depuis 2014, il a encore passé la vitesse supérieure. Les défenseurs de La Suze et de Sochaux l’avaient constaté à leurs dépens, c’est au tour des Phocéens d’en faire les frais, eux qui se sont inclinés sur un coup de pied arrêté remarquable du maître à jouer, que Mandanda n’a pu que repousser dans les pieds d’un Gourcuff buteur (24e). Remplacé par Fekir (90e+5).
- Gourcuff (7) : ce mercredi soir, le meneur de jeu célébrait son 100ème match depuis son arrivée dans la capitale des Gaules. Et histoire de faire une belle fête, l’ancien des Girondins de Bordeaux a mis les petits plats dans les grands, avec à la clé un but inscrit en opportuniste suite à un coup franc de Grenier (24e). Une activité de tous les instants et une belle réussite dans ses transmissions sont venues sublimer sa soirée. Impliqué sur le deuxième but des siens. Remplacé par Malbranque (84e).
- Lacazette (6) : match particulier pour l’un des hommes en forme de l’OL. S’il n’a pas eu le rendement de ces dernières semaines, l’attaquant a su sortir de sa boite au meilleur des moments pour faire la différence. S’amusant côté droit, il a ainsi déposé ses vis-à-vis, réalisé un superbe une-deux avec Gourcuff, et trouvé Gomis pour le but du break (74e). Parfait.
- Gomis (6) : la tour de contrôle offensive de l’OL a fait son match. Costaud dans les duels, il a pesé sur la défense centrale marseillaise, réalisant un travail de sape qui finissait par porter ses fruits, lui qui trouvait la faille pour le but du break, servi sur un plateau par son compère de l’attaque, Lacazette (74e). De quoi lui permettre de fêter son but avec, comme promis, une célébration en forme de lion conquérant. Remplacé par Briand (84e), auteur d’une main permettant à Gignac de marquer sur pénalty.
OM :
- Mandanda (4,5) : le portier et capitaine marseillais n’est pas apparu serein sur une grande partie de la première période. Preuve en est, il relâche une frappe molle de Gourcuff (32e) et surtout le coup franc de Grenier pour l’ouverture du score lyonnaise (24e). S’est quelque peu rattrapé avec une parade réflexe devant Bisevac (42e), avant d’être battu, cette fois sans qu’il ne puisse rien y faire, par Gomis (74e).
- Fanni (3) : le jeu lyonnais a penché à gauche, et ce n’est certainement pas le latéral olympien qui a comblé les brèches. S’il a été décisif sur une occasion, en contrant une frappe de Gomis (22e), l’arrière droit a surtout été passif au marquage. Il n’a absolument pas contrôlé Bedimo, lequel a remporté tous ses duels avec son vis-à-vis.
- Nkoulou (4) : au contraire de son acolyte de défense centrale, le Camerounais n’aura pas brillé par son investissement et ses interventions. Pour tout dire, hormis une frappe contrée devant Lacazette (41e), il n’aura pas vraiment été dans le coup. Une forme récurrente venant de lui.
- Mendes (6) : dans la faillite défensive des siens, le Brésilien aura été le seul à afficher un semblant de solidité. Dans la surface, le central a sauvé la maison olympienne à plusieurs reprises, d’abord en contrant une frappe de Grenier (37e), ensuite en gagnant son duel dans la surface avec Gomis (45e). De quoi compenser amplement ses quelques errances.
- Morel (4) : souvent raillé pour ses performances fantomatiques, le latéral marseillais est plutôt bien rentré dans son match, effectuant quelques interventions salvatrices, à l’image de celle qu’il exécute devant Fofana (14e). A baissé de pied par la suite, et s’il a longtemps été épargné sur son côté gauche, bien moins exploité par les Lyonnais, il aura finalement craqué devant Lacazette sur l’action du deuxième but des Gones (74e). Remplacé par Mendy (82e).
- Romao (4) : plus brouillon qu’à l’accoutumée, entre passes mal assurées et surplus d’agressivité. L’arbitrage ne lui a pas toujours été favorable, mais dans tous les cas, c’est l’une de ses fautes qui amena le coup franc décisif en faveur de l’OL (24e). Aucunement influent dans l’absolu.
- Imbula (3,5) : amené à faire le lien entre milieu et attaque, le jeune espoir a failli à sa tâche. Il n’a que peu entrevu le cuir, et hormis sur une remontée de balle rageuse (16e), il aura souvent fait les mauvais choix balle au pied. On attendait de la percussion de sa part, il s’est avéré invisible.
- Lemina (4) : auteur d’une petite chevauchée dans le camp adverse (30e), et puis... rien. L’ancien Lorientais, à l’instar de tout le milieu de terrain marseillais, n’a pas été présent ce soir à Gerland. S’il a affiché du mieux en seconde période, ce fut globalement insuffisant.
- Payet (3,5) : comme trop souvent cette saison, l’ailier olympien a été invisible. On ne retiendra de lui qu’une tentative peu orthodoxe et sans succès devant Lopes (30e). Du reste, il n’a pas été transcendant, et n’a aucunement inquiété l’arrière-garde lyonnaise. Remplacé par Valbuena (65e), lequel, trop esseulé, n’aura pas su faire la différence non plus, bien que passé près de l’égalisation avec un coup franc vicieux (90e+3).
- Thauvin (4,5) : la configuration de la rencontre n’était pas propice à une belle prestation du grand espoir marseillais. Son équipe étant largement dominée, l’ailier a dû se concentrer sur la défense une grande partie du match, sans grand succès au regard de l’activité d’un Bedimo remarquable. S’est quelque peu ressaisi dans le deuxième acte, mais mis à part une tentative dans un angle impossible (48e), il n’aura pas été transcendant comme à son habitude.
- Khalifa (3,5) : soirée frustrante pour l’avant-centre, esseulé en pointe, peu et mal servi par son milieu de terrain. On ne retiendra finalement que cette action, où il aurait pu bénéficier d’un pénalty suite à un contact dans la surface avec Lopes (34e). Mais ce sera tout pour le Tunisien. Remplacé par l’homme en forme Gignac (70e), qui ne bénéficiera pas plus de ballons dans le jeu, mais réussira à se mettre en évidence en inscrivant un pénalty (90e).