Invaincu en 2014 après six victoires consécutives, toutes compétitions confondues, l’Olympique Lyonnais avait une bonne carte à jouer sur le terrain d’une équipe de Rennes incapable de battre les Gones plus d’une fois lors de leurs dix dernières confrontations en championnat. Une statistique qu’a sans doute rappelée Philippe Montanier à ses hommes. En danger en Ligue 1, les Rouge-et-Noir ont démarré le match pied au plancher avec deux tentatives en trois minutes signées Doucouré et Ntep dont c’était les grands débuts à Rennes. En face, l’OL n’est pas en reste et répond surtout par l’intermédiaire de Grenier sur coups francs (12e, 20e).

Le rythme de la rencontre redescend toutefois assez rapidement, les deux attaques éprouvant quelques difficultés à déstabiliser les blocs défensifs. Mais à Rennes, si le nouvel arrivé Ntep était scruté de près et s’est souvent illustré sur coups de pied arrêtés, l’homme le plus en vue des 45 premières minutes a été Alessandrini. Très mobile, il a beaucoup permuté. Logiquement, c’est sur un de ses corners tirés que le jeune Hountondji a donné l’avantage aux siens de la tête, grillant la politesse à Gonalons (1-0, 23e). Un but qui a eu le mérite de donner un coup de fouet aux hommes de Rémi Garde qui, en huit minutes, ont mis Costil à contribution par Grenier (29e), Gomis (34e), Fofana (35e) et Gonalons à deux reprises (36e, 37e). Frustrés, les Lyonnais s’agacent et pètent les plombs. A commencer par Umtiti qui a vu rouge pour une grosse semelle sur Alessandrini (42e). Heureusement pour le Rennais, plus de peur que de mal puisqu’il a repris sa place. Renvoyé au vestiaire, le défenseur rhodanien aurait pu être accompagné par Bisevac seulement averti après avoir assené un coup de coude dans le ventre de Toivonen (43e).

Au retour des vestiaires, malgré un désavantage numérique, l’OL tente de réagir et parvient à s’approcher du but de Costil. Sur un centre de Zeffane, Gomis donne des frayeurs aux Bretons et il faut une double intervention d’Armand et d’Hountondji pour éloigner le danger (50e). Mais c’est tout. Peu avant l’heure de jeu, Rennes a repris le contrôle du cuir et manque presque instantanément de faire le break par Armand sur un service de Makoun (55e). Une chaude alerte qui ne sera pas sans conséquences pour l’OL. Dix minutes plus tard, les Rouge-et-Noir ont fini par être récompensés en inscrivant un but estampillé « mercato ». Sur un décalage de Grosicki, Doucouré sert Toivonen qui ne s’est pas fait prier pour signer sa première réalisation en Ligue 1… sur son premier tir (2-0, 65e). Une efficacité qui a scellé le sort du match, Rennes attendant patiemment son adversaire du jour. Au classement, Lyon (6e) rate donc l’opportunité qui lui était offerte de dépasser provisoirement l’OM et de se rapprocher de la troisième place suite à la défaite de Lille à Nice. De son côté, Rennes se donne un peu plus d’air (14e) en mettant le premier reléguable à neuf unités.

Homme du match : Toivonen (7,5) : pour sa deuxième titularisation avec les Rouge-et-Noir, le serial buteur suédois n’a pas ménagé sa peine, livrant un duel des plus musclés avec Milan Bisevac. Très adroit dans ses déviations et son jeu dos au but, l’ancien du PSV a même été récompensé par un but sur sa seule occasion du match (66e). Le but du break, son premier en Ligue 1, la cerise sur le gâteau d’une très belle performance.

Rennes :

- Costil (5,5) : Vigilant (et un peu chanceux) sur un premier coup franc direct de Grenier, le portier rennais a sûrement trouvé le temps un peu long ce soir. Si les Lyonnais ont dominé la majorité de la rencontre, ils ne sont presque jamais parvenus à l’inquiéter, si ce n’est sur quelques tentatives lointaines.

- Danzé (4,5) : en première période, le capitaine breton a souffert sur les quelques incursions lyonnaises, et notamment sur les montées de Bedimo, qui l’a débordé plusieurs fois avant de centrer. Peut-être touché, il est remplacé poste pour poste à la pause par Moreira (5,5). Ce dernier a profité de l’infériorité numérique des adversaires pour passer un deuxième acte des plus tranquilles, n’apportant jamais de solution offensive.

- Hountondji (6,5) : belle soirée pour le jeune défenseur central de 20 ans. Pour sa onzième apparition en Ligue 1, il y a inscrit son premier but, ouvrant le score pour les siens d’un coup de tête sur corner. Défensivement, il aura passé une soirée somme toute assez tranquille, bien aidé par son compère de charnière centrale.

- Armand (7) : parfait complément du jeune Houtondji, l’ancien Nantais a fait parler sa sérénité et son expérience. Appliqué dans les airs et dans la relance, il est parvenu à tenir en respect Bafétimbi Gomis. Une valeur sûre, de bon augure pour la fin de saison.

- M’Bengue (6) : contrairement à son coéquipier de l’aile droit, l’ex-Toulousain n’a pas eu à s’employer pour faire la loi sur son côté droit, où le jeune Mehdi Zeffane n’est que rarement venu apporter le surnombre pour les siens. Offensivement, le scénario du match a permis à M’Bengue de se contenter du minimum.

- Makoun (6,5) : face à son ancien club, le Camerounais a brillé dans l’entrejeu : récupération, relance, orientation du jeu, Makoun a fait dans la sobriété et dans l’efficacité comme souvent. Pas grand-chose à voir avec le Makoun en difficulté de l’époque lyonnaise, ce qui devrait rendre amers les supporters des Gones…

- Doucouré (6,5) : le jeune milieu de 21 ans a fait honneur à son tout nouveau statut de cadre des Rouge-et-Noir. Pour sa troisième titularisation en Ligue 1, il a porté l’animation du jeu sur ses épaules, cherchant à le porter vers l’avant. Récompensé par une passe décisive sur le deuxième but des siens, bien aidé par le gros travail de Grosicki.

- Konradsen (5) : un peu en dessous de ses compères du milieu de terrain ce soir, le jeune Norvégien de 23 ans est resté discret, laissant à Doucouré et Makoun le soin d’animer le jeu rennais. Quelques pertes de balle à déplorer, compensée par de la bonne volonté. Décevant dans l’ensemble.

- Ntep (6,5) : le gros coup du mercato rennais avait tous les yeux braqués sur lui ce soir. Et dès son premier ballon, l’ancien Auxerrois a montré la volonté de percuter. Habitué du côté gauche à Auxerre, il occupait pour sa première l’aile droite. Timide en première période, l’international espoir est progressivement monté en puissance et a laissé entrevoir après la pause ses qualités de dynamiteur de défense. Une première en Ligue 1 des plus encourageantes. Remplacé par une autre recrue hivernale, Grosicki (63e). Le Polonais sera à l’origine du but du break.

- Alessandrini (6,5) : l’ancien de Clermont est apparu particulièrement en jambes ce soir. Performant sur coups de pied arrêtés, c’est lui qui offre le premier but des siens à Houtondji d’un corner très bien botté. Mais le numéro 19 se sera aussi fait peur, victime d’un tacle très musclé d’Umtiti, expulsé sur le coup. Finalement sans conséquence. Remplacé par Kadir (72e).

Olympique Lyonnais :

- Lopes (4,5) : sollicité par les Rennais, le portier lyonnais a été impuissant sur le but d’Hountondji (23e) synonyme d’ouverture du score. Pas souvent aidé par une défense très nerveuse, il doit s’incliner sans briller face à Toivonen pour le premier but de Suédois en L1.

- Zeffane (5) : match assez sobre du latéral lyonnais. Il a d’ailleurs fallu attendre la 50e minute pour que l’une de ses montées crée des frayeurs à la défense adverse.

- Bisevac (3) : très nerveux, le Serbe a eu la chance de pouvoir terminer la rencontre. S’il n’a pas spécialement brillé sur le terrain, il aurait dû voir rouge sur un coup de coude infligé à Toivonen juste avant la pause (43e). Auteur également d’une main dans la surface non sifflée.

- Umtiti (2) : sale temps pour le jeune défenseur lyonnais. Pas spécialement en vue lors des premières minutes, il s’est fait expulsé pour une grosse semelle sur Alessandrini (42e).

- Bedimo (5) : le meilleur passeur de l’OL en championnat n’a pas été aussi en vue que lors de ses derniers matches. Néanmoins, il a encore une fois été très actif.

- Fofana (5,5) : très actif, un gros impact, le milieu lyonnais a signé une grosse entame de match, gênant souvent les transmissions rennaises. Il s’est même essayé à la frappe (35e). En vain.

- Gonalons (5) : une erreur de marquage sur Hountondji coûte l’ouverture du score à son équipe (23e). Une faute que le capitaine rhodanien a tenté d’effacer en multipliant les tentatives (36e, 37e), mais à chaque fois Costil s’est interposé.

- Malbranque (4) : souvent trimballé dans l’entrejeu suite à l’ouverture du score, il a affiché une certaine nervosité en multipliant les fautes. Remplacé par Koné (45e, noté 5) qui n’a pu empêcher les septuples champions de France d’encaisser un second but.

- Grenier (5,5) : le très courtisé Grenier s’est démené pour alimenter ses attaquants en munitions. Mais ce fut surtout sur coups de pied arrêtés. L’international tricolore a enchaîné les coups francs (12e, 29e, 54e, 74e), mais la réussite l’a fui cet après-midi.

- Lacazette (5) : très en vue ces derniers temps, il a eu beaucoup de mal à se faire une place face au bloc défensif rennais regroupé. Il n’a d’ailleurs eu aucune grosse occasion à se mettre sous la dent. Remplacé par Danic (76e).

- Gomis (5) : à l’instar de Lacazette, la défense adverse ne lui a pas laissé énormément d’espaces pour s’exprimer. Hormis une frappe (34e) et un ballon chaud récupéré dans la surface rennaise (50e), il n’a pas eu d’autres minutions pour s’illustrer. Remplacé par Briand (68e).