Bonjour, bonsoir. Venant de finir récemment Tales of Arise (récemment = hier), j'ai décidé d'écrire vite fait un avis dessus parce que pourquoi pas. Mon blog a déjà quelques articles mais rien de très structuré alors pour une fois, j'ai décidé de me sortir les doigts de mon derrière de blanc privilégié pour dire de manière à peu près constructive ce que j'ai pensé de mon expérience personnel sur ce jeu. Pour ce faire, j'ai déjà par opté par un système de points forts/points faibles. Parce que je suis pas foutu de faire des paragraphes constructifs sans ça ? Évidemment. Vais-je évoquer l'OST ? Quelle OST ? J'ai entendu que la ventilation de ma PS4 fat pendant 50 heures.
Désolé pour les fautes, même si je poste à 4h heure française, je ne suis pas martiniquais et il est tard.
Petit disclaimer:
C'est un avis personnel et donc subjectif. Ha et...
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Oui, commençons gentiment: le jeu est propre. Vraiment. À aucun moment je me suis dit que c'était moche (dans le sens "visuellement raté"). Certes c'est pas cohérent (dans la vraie, quand tu passes d'un volcan à un glacier, tu risques un choc thermique), d'ailleurs tu passes presque systématiquement dans des tunnels ou autres zones sous-terraines quand tu changes de régions pour pas que le jeu ait à faire de transitions. L'Elde Menancia est magnifique, la lave est tellement bien faite qu'on a envie de plonger dedans. Et même la PS4 fat tient le choc, les ralentissements étant présents qu'à de rares zones vraiment surchargées (coucou le château de Dohalim que j'ai ratissé deux fois pour trouver des hiboux). Et les effets visuels sont beaux, c'est facile à voir tant ils sont souvent fourrés devant la caméra.
Certes, on retrouve les clichés habituels: le héros naïf, la tsundere, la gamine, le gosse qu'a des remords, le gars torturé et la bonnasse. Mais d'une manière générale, ils forment un groupe soudé et crédible notamment grâce aux saynettes qui leur donne une vraie vie de groupe. Il y a plus d'un RPG où les personnages donnent l'impression d'être rattachés ensemble par le scénario mais où ça fait factice (HEIN OCTOPATH TRAVELER). On évite aussi d'avoir le personnage trop relou à supporter pour notre bien. Mais au final on s'attache bien à ce groupe de sept personnages: Alphen, Shionne, Law, Dohalim, Kisara, Rinwell et son front de trois mètres.
Soyons francs: le système de combat manque de profondeur. À ne pouvoir équiper qu'un nombre d'artes limité (6 aériens / 6 au sol, peut-être plus avec des artefacts adéquats, je l'ignore, il m'en manque), une grande partie des artes du jeu finissent complètement inutilisés une fois qu'on trouve une combinaison qui fonctionne bien. Cela dit, l'idée d'avoir d'un côté une jauge de PS pour les soins (qui ne consiste pas à sacrifier des membres du parti socialiste pour se soigner même si c'est tentant de troquer Ségolène Royal contre de la gelée de pomme) et de l'autre, le pouvoir de l'Épée Ardente qui consiste à sacrifier ses PVs pour maximiser la puissance de ses coups assure aux combats de boss un certain dynamisme. L'apprentissage du pattern des boss se couple ainsi au choix de la prise de risque qui, dans les niveaux de difficulté supérieurs (donc pas en Facile, quoi) rend ces combats très intenses. Par contre, comme ce sont des sacs à PV, une minute de silence pour ceux qui ont fait un game over au dernier quart de la vie d'un boss et qui ont sans doute remis le sens de leur vie en question sur la manière de gérer leur temps.
Pour moi, c'est vraiment le plus gros défaut du jeu. Certains ennemis ont quasiment une dizaine de colors swap qui ont toutes les mêmes attaques, t'affrontes des clones de bout en bout, c'est usant et soporifique à long terme. Le donjon final du jeu, tu passes littéralement quatre-cinq heures à taper des clones (oui je fais parti de ceux qui ouvrent tous les coffres, on a tous nos problèmes), je suis passé du niveau 45 à 55 en UN donjon. Au bout d'un moment quand je voyais les ennemis, je me contentai de soupirer et de penser "
ah sh*t here we go again". Un peu de variété n'a jamais tué personne. Parce qu'à force, le loup, le loup alpha, le loup des neiges, le loup des neiges alpha, le loup bega mambo n°5, c'est pareil.
Second défaut le plus connu du jeu même s'il n'entâche pas l'expérience, c'est même un défaut récurrent du genre. Le jeu regorge d'effets spéciaux. Avec les ennemis de type caméléon c'est même un régal, il peut se TP pendant que tout le cast sert de complice pour l'aider à se cacher. Le pire restant à mes yeux, et c'est pas la première fois dans un Tales of me semble t-il, étant les personnages qui apprennent des artes en plein combat. Tales of dépend d'un système d'esquive où il faut esquiver un coup au dernier moment. Donc là, t'as le boss qui fait 3 fois ta taille s'apprête à t'éclater la mâchoire comme si c'était du papier bulle; quand tout à coup la caméra se barre à trois kilomètres.
"Rinwell a appris: Tempête".
J'ESSAIE DE SURVIVRE. CONTRAIREMENT À TES PARENTS, JE SUIS PAS ENCORE MORT, RINWELL.
Là on entre dans le 100% subjectif. Je suis déçu du lore du jeu, notamment à cause de la base du jeu. La base du jeu c'est: "les reniens ont tout ravagé et ont détruit notre culture". C'est donc justifié par le contexte du jeu... Mais c'est pas parce que c'est volontaire que c'est automatiquement bien. Dahna n'a pas de substance. Ou pour citer le jeu "elle en avait y a 300 ans mais les reniens ont tout cassé". La Calaglia est juste un random volcan, la Cyslodia est une random montagne, etc etc etc. Tout l'aspect "univers du jeu" repose sur "reniens méchants, dahniens esclaves". Et ça impacte les quêtes annexes: comment faire autre chose que du fedex quand ton univers n'a pas d'histoire alternative à raconter ? Pour citer un autre J-RPG: Xenoblade qui avait des quêtes post-game qui évoquait une civilisation disparue de Bionis. Même si c'est léger, c'est là et ça apporte de la substance à l'univers du jeu.
Alors quand j'ai vu le 2ème générique, je me suis dit "ok, cool, ça vaut pour Dahna mais je suis sûr qu'on va explorer Rena et là, ce sera différent"... Ha ha ha, naïf moi-même que je suis. Pareil, les habitants de Lenegis ne racontent rien. Tu sais au moins qu'ils font de la musique grâce à Dohalim mais à part trois quartiers tu ne vois rien de Lenegis. Il manque LE truc qui rend l'univers du jeu vraiment unique et mémorable.
Défaut léger parce que bon, c'est un J-RPG. Mais ceux qui s'attendaient à un scénario très mature ont du un peu tomber de haut. Hormis le passage glauque sur Rena avec la révélation sur ce que sont devenus les précédents gagnants du Tournoi de la Couronne. Mais au final, ça reste très classique. Parfois même gênant, comme quand Law qui s'interpose pour pas que Rinwell ait du sang sur les mains, scène qui a fait TRES forcé tellement ça sort de nulle part.
Les personnages ont un peu le "syndrôme de Naruto". Ça fait de belles paroles sur l'importance du pardon mais à aucun moment ou presque ils doivent gérer les conséquences de leurs convictions. "Faut pas se venger Rinwell, c'est mal". Pas grave, un méchant arrive pour tuer la garce à sa place. Et mention spéciale à la scène post-combat finale où Shionne a failli MOURIR parce qu'Alphen était trop occupé à faire un monologue sur la solitude en laissant l'objet ESSENTIEL POUR SAUVER LE MONDE flotter entre lui et l'ennemi. Sans le pouvoir de l'amour, de l'amitié et du Deus Ex Machina, il aurait été obligé de la sacrifier, bravo mec.
On nous dit aussi que rétablir la paix et les relations entre dahniens et reniens sera très compliqué. Visiblement pas tant que ça puisque dans le générique de fin on voir des reniens et ça a l'air de bien se passer. Comment ont-ils fait ? On ne saura jamais. Et je ne suis pas fan quand les affaires humaines sont justifiées par "c'était en fait un monstre". Encore une fois ça évite le sujet en optant pour la voie de la facilité pour avoir une happy end. Il suffit pas d'avoir un sujet mature pour que le récit soit mature. À la fin, tout se justifie un peu par "c'est les helganquils" et c'est le propos du jeu se perd à mon sens.
Pour finir vite, je trouve les antagonistes du jeu assez mauvais. C'est vraiment du "AGROUGROU MOI MÉCHANT" dans toute sa splendeur. Le jeu tente de se rattraper à Lenegis en nous faisant récolter l'avis des reniens sur les seigneurs, mais c'est expédié en deux minutes et c'était de toute manière un peu tard pour ça. Pour ce qui est des révélations post-Lenegis, j'ai vu que beaucoup n'avait pas aimé ou trouvait que ça partait en sucette. Personnellement ça m'a pas tellement surpris sachant qu'après deux minutes de jeu tu peux voir une planète géante dans le ciel. Là où je suis le plus surpris c'est: Comment Naori a eu des descendantes si elle avait la malédiction des épines ? Parce que dans les faits, je ne vois que deux possibilités: soit son partenaire portait un masque pendant la conception de sa descendance et c'est pas terrible, soit son partenaire a un paratonnerre à la place du zob.
"
- Papa, j'ai été conçu quel jour ?
- Tu te souviens quand y a eu les tempêtes en 1999 ?"
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Même si j'ai écrit plus de texte sur les points négatifs, j'ai quand même aimé le jeu, mais effectivement l'aspect "narratif" est probablement le point que j'ai le moins apprécié du jeu. Mais concrètement, c'est pas un défaut rédhibitoire, plus un manque de qualité qui aurait pu rendre le jeu encore meilleur. Est-ce que selon moi c'est le meilleur J-RPG de 2021 ? Bah j'ai fait que Atelier Ryza 2, donc voilà

. On verra après Shin Megami Tensei V. Mais Tales of Arise reste un très bon jeu. Juste assez classique et ne bouleverse absolument pas la formule de la franchise comme on a essayé de nous faire croire.
