Tombé à un moment dans les abysses après plusieurs projets annulés coup sur coup,
Mega Man est ressorti des ténèbres par le jeu de diverses compilations, jusqu’à ce que Capcom tente le coup d’une suite inédite après nous avoir déjà fait le coup par deux fois sur old-gen. Mais cette fois, pas de pixels époque Nes, même pas Snes d’ailleurs puisqu’on a enfin droit à une 2D correcte, ou plutôt une 3D maquillée, pour un résultat assez mitigé puisque si les personnages et ennemis sont plutôt agréables à l’œil, la plupart des décors sont assez classiques pour ne pas dire banals. Manque de travail ou de budget à ce niveau, de même que pour la mise en scène où l’on ne sort pas des bases, ce qui n’est pas forcément un problème pour les boss, un peu plus pour les rares cinématiques trop longuettes sans avoir grand-chose à raconter. Au moins, il y a le doublage japonais.
Je ne suis pas le plus grand fan de
Mega Man qui soit. J’ai bien sûr tâter de nombreux épisodes à une époque lointaine, au point d’avoir des musiques qui ressurgissent en tête aussitôt ces mots tapés, mais disons que la nostalgie n’agit pas autant que pour d’autres. Pourtant, de l’annonce d’un onzième épisode, j’en espérais beaucoup, et j’en n’obtiens pas suffisamment. Point d’exigence de haute volée mais disons que je me pose des questions sur le pourquoi de l’existence du projet, en l’état du moins. Bien sûr, c’est les 30 ans du robot bleu donc il fallait marquer le coup mais je me demande pourquoi
Capcom, ceux qui ont réussi à révolutionner à la chaîne deux de leurs plus grandes licences (
Resident Evil et
Monster Hunter donc), restent autant bloqué dans le passé avec
Mega Man.

On ne demandait pas forcément un changement total de formule, pas même des modifications qui auraient bêtement empiété sur la franchise X, mais tout de même une évolution de la formule. Car la nostalgie, d’accord, mais Capcom nous a déjà fait deux fois le coup avec le 9 et le 10 donc n’était-il pas temps de tenter de voir un peu plus loin ? Apparemment pas et on se retrouve avec un peu la même chose, fournie avec des options pour facilité un peu la vie, et un nouveau rendu, le tout pour trente balles. Ah si, citons quand même le fameux « système Double Gear » qu’on pourrait appeler « Système Gear » tout court. Dès le début, vous bénéficierez en effet d’un module qui vous permettra de ralentir le temps ou de devenir plus puissant, le tout en exploitant une jauge qui descend très vite et remonte très doucement. Et disons que dans la majorité des situations (hors envie de chrono), seul le ralenti trouvera une réelle utilité, le design même du jeu poussant en premier lieu à esquiver les problèmes.
Donc si vous connaissez déjà la série, vous pouvez avancer de quelques lignes et pour les autres, hé bien c’est la même chose qu’à l’époque : une astuce scénaristique, huit stages pour autant de boss, on les bousille tous en trouvant si possible l’ordre requis (sans que ce ne soit obligatoire), puis trois stages finaux bien plus difficiles que le reste, avec de nouveaux les huit boss à se retaper, puis le tout dernier, fin. Et… si on ne reprochera pas forcément à la formule de ne pas avoir bougé d’un iota, il faut quand même dire que le jeu manque clairement de génie sur de nombreux points. On parlait des décors mais c’est le level-design lui-même qui fait dans le classicisme navrant à quelques rares exceptions près (notamment le niveau façon « cirque »). Comme d’habitude, c’est les boss qui s’en sortiront le mieux avec toujours des patterns bien vicieux à trouver, rageant au préalable avant qu’on ne trouve la petite faille pour esquiver soigneusement les pires attaques.

D’ailleurs, la rage, elle va être présente.
Mega Man 11 est indéniablement difficile comme à l’époque, avec toujours ce principe de vies limitées par niveau, deux seulement en difficulté standard, même si on peut en accumuler davantage et que le Game Over n’existe toujours pas (les vies perdues, on recommence juste le stage). Bref, la progression se fera toujours pas à pas vu les pièges de salopard, et des ennemis qui semblent toujours judicieusement placés pour nous balancer la boulette de la haine au moment où l’on pensait avoir franchi l’obstacle.
En plus du chien qui nous offre une aide diagonale et horizontale (mais limitée) et les habituels pouvoirs qui ont le mérite d’être pour la plupart réussis (sauf l’espèce de bulle protectrice), on va donc assister au bal des « aides » toujours facultatives mais présentes pour éviter aux plus impatients de briser console, télé et proches. Le plus notable sera la présence d’une petite boutique pour dépenser les matériaux récoltés en cours de route, permettant de repartir avec des bonus non négligeables comme une attaque qui se charge plus rapidement, des bottes anti-glissades, une apparition plus fréquente de soins et autres joyeusetés, en plus des habituels recharges de vies, points de pouvoirs et même un espèce de piaf qui viendra vous sauver d’une chute malheureuse.

Et si ce n’est pas suffisant, sachez que vous aurez également droit à deux modes faciles, ce qui n’est jamais totalement conseillé pour un jeu qui vous prendra environ cinq heures à être terminé en « normal » (si vous avez le skill) mais il en faut pour tout le monde. Et malheureusement, Capcom n’a pas vraiment su viser juste car si le mode facile ne change finalement pas grand-chose (on a surtout davantage de vies en stock), le mode très facile… est beaucoup trop facile. L’écart entre les deux modes est plus grand qu’un gouffre car pour un jeune public qui souhaite découvrir la licence sans trop se prendre la tête, le facile restera très relevé alors que celui en-dessous est au-delà de la promenade de santé : vies illimitées, impossible de mourir en tombant dans un trou, les piques ne nous one-shot pas, et vous êtes plus puissant tandis que les adversaires sont plus faibles.
Et si vous voulez bien suer ? Il y a l’inverse, d’abord avec un mode Expert où les ennemis font plus mal (du genre certains qui peuvent vous dégommer 1/3 de votre barre de vie en un seul coup) mais aussi le mode défi surprenant de générosité puisque ne se limitant pas à du chrono. On a également du scoring ou des choses plus rigolotes en apparence comme finir un stage en sautant le moins possible ou en tuant un minimum d’ennemis, mais c’est seulement en apparence car c’est probablement là que vous trouverez le plus de challenge, et sans pitié cette fois : difficulté standard imposée et aucun objet bonus, juste vos pouvoirs. Avec option scoring en ligne bienvenu, c’est probablement à cet endroit que les fans passeront le plus d’heures.
Je ne suis pas fan du ton dédaigneux que tu utilises...
Tu veux dire quoi par : " Mais cette fois, pas de pixels époque Nes, même pas Snes d’ailleurs puisqu’on a enfin droit à une 2D correcte, ou plutôt une 3D maquillée, pour un résultat assez mitigé puisque si les personnages et ennemis sont plutôt agréables à l’œil, la plupart des décors sont assez classiques pour ne pas dire banals"
Que d'habitude la 2d de Rockman n'est pas correcte? Puis tu enchaînes sur le fait que le résultat est mitigé... C'est contradictoire...
Perso je préfère la 2d 8 bits que ce design 3d.
C'est Rush qui s’appelle le chien, mentionné nulle part dans le test d'ailleurs, un peu d'effort pour les fans merde
Bon 7/10 de la part d'un non fan ça vaut bien 8/10 pour moi ^^ J'attends mon collector
Alors bon.
calite
La phrase est en lien avec celle qui précède la quote : je parlais par rapport aux deux autres suites, à savoir Mega Man 9 & 10.
linkald
J'ai écrit ensuite clairement "ou plutôt une 3D maquillée".
popomolos evilchris
Le pire, c'est que je connais le nom mais trou de mémoire et pas le courage de retrouver
Pi bon, le simple terme "chien" est suffisamment éloquent pour que visiblement, on capte de qui je parle
drybowser
Quitte à quoter, quote bien.
Je n'ai pas dit ne pas être fan de Mega Man mais être loin d'être le plus grand fan. ça ne veut donc pas dire que je n'aime pas et je connaissais très bien les rouages depuis la Nes avant même l'arrivée de compilations.
Mais j'ai pensé expliquer clairement le truc donc je vais me répéter. Si ce jeu s'appelait Mega Man 9, le constat n'aurait pas été le même car on a un vrai intérêt nostalgique dans ce genre de cas. Là, c'est la troisième fois qu'on nous fait le coup et habituellement, tout le monde réclame ensuite que ça évolue un peu. New Super Mario Bros, on a validé la nostalgie à l'épisode DS. Ensuite, on ne parlait plus de ça et on regardait ce qu'il y avait de réellement neuf.
Car oui, on peut être dans ses fondamentaux tout en évoluant en même temps. Monster Hunter World l'a fait, et je te cite un seul exemple parmi un paquet.
Enfin, si les mecs se sont fait chier à mettre des modes facile & très facile, c'est bien aussi parce que Capcom souhaite attirer un nouveau public et pas juste les anciens hardcore. Donc pas besoin d'être un nerd ayant dégommé les 8 précédents épisodes en 1 vie pour donner son avis et s'adresser aux nouveaux.
Autant les 8 stages de boss sont super, du bon level design, de bonnes idées et du challenge
autant les wily stages sont bien décevants, t'en as que 2 vraiment et ils ont tous les même musiques
Globalement d'accord avec, sauf pour le level design que perso, en tout cas pour l'instant (4 niveaux sur 8 effectués) je trouve très réussi et plutôt inspiré au contraire. On peut peut-être lui reprocher son classicisme, mais en tout cas c'est du classicisme que je trouve très efficace, les niveaux semblant qui plus est plus longs qu'avant.
Si le jeu me laisse une même impression pour les niveaux restants, ce sera pour ma part un bon cru, malgré quelques bémols.
Ca c'est du mode facile
shanks c'est honteux d'avoir un trou de mémoire sur un tel monument du jeu de plateforme
Malgré cela, ce Megaman 11 reste docile et convenu, sans surprise, bien fichu mais. Mais, à part parce que c'est Megaman, il offre véritablement rien de plus que Guacamelee, Shovel Knight, Splasher, Shantae Half-Genie Hero, Mighty N°9 (non, je déconne) et un tas d'autres bon jeux du genre sorti récemment.
jusqu’à ce que Capcom tente le coup d’une suite inédite après nous avoir déjà fait le coup par deux fois sur old-gen. Mais cette fois, pas de pixels époque Nes, même pas Snes d’ailleurs puisqu’on a enfin droit à une 2D correcte, ou plutôt une 3D maquillée, pour un résultat assez mitigé
Ben disons que tu peux faire un style 2D encore plus agréable.
Esthétiquement, il y a la patte des Mega Man X PS One.
Et graphiquement, t'as aujourd'hui des jeux en 2D autrement plus sublime, surtout coté décors.
Par contre, j'aime encore beaucoup le style graphique des épisodes nes et j'étais heureux du parti pris sur le 9 et le 10...