Deux salons n'ont pas suffit à gonfler le parc de gros titres maisons attendus pour cette fin d'année sur PlayStation Vita : deux jeux. Difficile de croire que la console parviendra à se faire remarquer dans les charts durant les quelques mois à venir mais pour ceux en revanche qui possèdent la machine, Killzone Mercenary pourrait être un achat conseillé.
Killzone Mercenary est un peu le cas d'école du FPS portable qui ne cherche aucunement à prolonger le background des épisodes canoniques sur consoles de salon. Ainsi, les nouveaux-venus qui par hasard débuteraient avec cet opus annexe ne seront pas trop perdus tant l'histoire passe au second plan : un résumé rapide en début de partie pour finalement se rendre compte que notre bon mercenaire n'aura plus aucune utilité à comprendre ce qui se passe dans cette histoire de toute manière blindée d'ellipses (le jeu démarre au début de
Killzone 1 et se termine durant le second). D'ailleurs, en tant que mercenaire pour qui le pognon reste la principale carotte, on passera d'un camp à l'autre, sans en avoir certes le choix. En bref un scénario loin d'être inoubliable, même chose concernant les personnages. Reste un doublage français très corrects.
Mais évidemment, car on ne pouvait passer outre ce point, le gros point fort de
Killzone Mercenary reste ses graphismes.
Guerilla Cambridge maîtrise son sujet à la perfection et on est clairement face au sommet technique pour une console portable. Les décors manquent un peu de variété et on reste dans le domaine du couloir plus ou moins large selon les situations, mais on ne pourra aucunement faire des reproches sur la modélisation, l'animation, les effets, la modélisation, les fonds impressionnants ainsi que l'absence de temps de chargements et de bugs (en tout cas chez nous). Un bonheur pour arpenter une campagne très attendue mais susceptible d'en décevoir quelques uns. Pour faire un comparatif avec le peu de concurrence sur le même support, on appréciera la présence d'un vrai solo là où
Call of avait honteusement omis d'en fournir un, mais on restera choqué lorsqu'on atteindra les crédits de fin... en à peu près quatre heures, difficulté normale. Moins long que
Resistance : Burning Skies en somme.
Mais au-delà de sa durée de vie assez faible au premier rush, une habitude dans le genre aujourd'hui,
Killzone Mercenary n'arrive surtout plus à surprendre hormis du coté des graphismes. Le jeu est agréable à prendre en main, les features tactiles sont moins envahissantes que dans
Uncharted : Golden Abyss et l'aventure si on peut appeler ça ainsi se vit tranquillement sans encombre. Mais où sont les surprises ? Car dans les faits, on a droit à un FPS lambda où on passe de zone en zone pour tuer, activer quelques mécanismes et basta. Et bien entendu, on n'échappe jamais aux clichés du genre. Un ascenseur qui met longtemps à arriver ? Ça sent la horde. Une tourelle placée innocemment dans un coin du niveau ? Ça sent la horde. Un coéquipier en IA qui nous demande de patienter le temps de pianoter sur un PC ? Ça sent la horde. Aucune originalité, hormis la possibilité de tenter l'infiltration selon les zones, en sachant que la méthode Rambo marche tout aussi bien, même en difficulté maximum.
Pourtant, quelques idées sont bien là mais malheureusement pas assez exploitées. L'argent par exemple. En tant que mercenaire, le pognon aura évidemment une place d'importance tout au long du jeu, particulièrement lors des missions où tout est prétexte à augmenter votre pécule, que ce soit le ramassage de munitions, de documents cachés et tout simplement le fait de tuer des ennemis, avec les habituels bonus en cas de skill (tir à la tête, combo, discrétion, etc.). De l'argent qu'on va vite réutiliser dans des sortes de magasins virtuels pour se rééquiper, particulièrement du coté des grenades (on n'en possède pas de base), de l'arme secondaire (le pistolet n'est utile qu'en discrétion) et enfin dans une capacité spéciale (qui doit se recharger à chaque fois), variant entre le bouclier, le drone de sécurité, les multiples missiles à tête chercheuse, l'attaque de zone...
Problème, une fois les achats voulus effectués, on ne sait plus trop quoi faire du reste puisqu'il n'y a aucune amélioration véritable (pas d'accessoires par exemple) et les armures offrent des bonus variables mais équilibrés à chaque fois (faisant que celle fournie au début fonctionne très bien). Frustrant, surtout qu'en dépit d'une durée de vie faiblarde, on nous offre tout de même une difficulté supérieure pour les plus courageux et surtout la possibilité de recommencer chaque mission avec un défi annexe vous obligeant à changer votre manière de jouer. L'argent inutile grimpe vite... jusqu'à ce qu'on découvre qu'on peut heureusement réutiliser le tout en multi. Là encore, du classicisme mais de l'efficacité malgré un nombre de joueurs très limité (huit maximum) pour privilégier le rendu graphique. Les maps sont heureusement de qualité mais la radinerie pointe à nouveau son nez en découvrant qu'il n'y en a que six, accompagné de seulement trois modes de jeu (chacun pour soi, équipe et warzone/missions). On trouve heureusement du monde et le coup désormais indispensable de l'expérience + rang à débloquer suffira probablement à garder la communauté active quelques temps.
Les plus | Les moins |
+ Juste sublime graphiquement
+ Meilleur FPS Vita (facile)
+ Bonne replay-value
+ Quelques moments intenses
+ Le multi qui fonctionne bien | - Aucune prise de risque
- Aucune originalité (hors défis)
- 4h en ligne droite
- Ça manque de contenu en multi |
Conclusion : La principale force de Killzone Mercenary, ce ne sont pas ses graphismes (superbes de toute façon), mais bien son statut d'unique bon FPS sur PS Vita. Car jamais désagréable à vivre et encore moins ennuyeux, le titre peut surtout remercier son support et l'absence totale de concurrence pour que les fans oublient qu'on a surtout affaire à une campagne courte, dénuée d'originalité et sans la mise en scène grandiose qui a fait la force des épisodes PS3. On se rabattra sur le multi, très efficace, à défaut d'offrir beaucoup de contenu en vue de probable DLC.