Le cross-over a toujours été un peu à la mode mais rarement a t-on eu affaire à un tel melting-pot. A voir s'il s'agit maintenant d'un gage de qualité.
Ce qu'on remarquera lorsque plusieurs séries se rencontrent dans le JV (et autres), c'est qu'il ne faut généralement pas s'attarder sur le scénario et
Project X Zone ne fera pas figure d'exception tant le synopsis est d'une platitude totale, réutilisant d'ailleurs la formule magique utilisée 100 fois : la faille temporelle. En ressort un casting dont les rencontres n'ont aucun besoin d'être justifiées, même si les développeurs ont tenté quelques duos ayant un minimum de rapport dans l'univers. On retrouve donc des licences connues de tous comme du
Street Fighter, du
Devil May Cry, du
Ghouls'n Ghosts, du
Virtua Fighter ou du
Tekken, et d'autres un peu moins parlantes pour le quidam qui n'a pas l'habitude de l'import, avec du
Sakura Taisen ou du
OG Saga. Les dialogues ne manquent pas d'humour et sont d'ailleurs riches en clins d'œil si tant est que vous connaissez la plupart des séries mais il reste important de signaler que le titre n'a pas pris la peine de passer par la case traduction coté sous-titres. Notons tout de même que les voix restent elles en japonais, une aubaine pour les puristes.
Le système de jeu s'apparente à du Tactical-RPG même si on est loin des fleurons du genre tels
Final Fantasy Tactics ou plus récemment
Fire Emblem Awakening sur le même support. On a toujours une map divisé en cases, map pas toujours des plus lisibles par l'impossibilité de bouger la caméra, et de petits personnages à déplacer pour les envoyer combattre l'ennemi. Pas de tour d'attaque/défense pour chaque clan, personnage allié comme ennemi attaquant indépendamment en fonction de ses statistiques de vitesse. Là où beaucoup de titres du genre jouent sur la réflexion et le besoin de prendre son temps pour parfaitement placer ses personnages et éviter ainsi de se faire laminer la face sans pouvoir bouger,
Project X Zone balaye tout ça avec une approche bien plus bourrine. Il faut dire que la transition dans les arènes ne laisse place à un sentiment de finesse avec un duo attaquant pendant quelques secondes en répondant à des ordre de commandes, auquel peut se rajouter un personnage de soutien et même un second duo si situé dans une case adjacente. En comptant l'ennemi, c'est donc jusqu'à six personnages qui se retrouvent à se fighter avec des attaques allant dans tous les sens pour un rendu du plus bel effet,
Monolith n'ayant plus rien à prouver dans la qualité de ses sprites 2D.
Des dégâts monstrueux aux déplacements généreux (possibilité d'aller récupérer un objet puis revenir à son point de départ pour ensuite aller attaquer un ennemi), on sent que la dimension tactique reste moins poussée qu'à l'accoutumée mais pour autant, quelques points sont à prendre en compte pour ne pas finir sur le tapis face à un boss à la jauge de vie un peu trop boostée. Il faudra par exemple tenter, lors de vos attaques sur un adversaire, de le bourriner sans qu'il ne puisse toucher le sol afin d'augmenter drastiquement votre jauge d'XP (aucun rapport avec l'expérience), jusqu'à 150 %. Commune à l'ensemble de votre groupe, cette même jauge d'XP pourra ensuite être réutilisée pour diverses choses comme lancer des capacités de soutien (propre à chaque personnage, et affectant parfois toute l'équipe), mais également pouvoir vous défendre lorsque vous êtes vous-même attaqué, en choisissant de placer une contre-attaque, de vous défendre partiellement ou totalement. Bien sûr, le coût d'XP grimpe en allant. Dernier point, si vous êtes en combat, contre un boss de préférence, et que votre jauge se situe à 100 % minimum, vous pourrez alors déclencher une furie généralement dévastatrice pour l'opposant.
En ressort un jeu assez facile à prendre en main... et tout simplement très facile. Une fois les bases saisies, difficile en effet d'être pris à défaut même dans des maps jonchés d'ennemis et par le fait que les niveaux n'augmentent pas des plus rapidement et qu'une bonne partie de nos capacités soient fournies d'office, la lassitude pourra pointer le bout de son nez bien avant les crédits de fin, soit après une soixantaine d'heures de jeu. Pour les plus courageux, un New Game + avec difficulté plus élevée se débloque ensuite...
Les plus | Les moins |
+ Casting de folie
+ Durée de vie énorme
+ Délicieusement bourrin
+ La qualité des sprites 2D
+ Voix japonaises | - Pas très tactique
- Très répétitif sur la longueur
- Scénario à jeter
- Aucune traduction |
Conclusion : Attendu comme le cross-over ultime, Project X Zone reste finalement dans le domaine du petit jeu fan-service possédant des défauts trop importants pour remporter l'unanimité. On lui préférera tout de même Fire Emblem Awakening, bien plus carré, tactique et accrocheur.