Cette année, c'est le retour du FPS pour gros bourrin, qu'on se le dise ! Avec le retour de
Duke Nukem Forever après plus d'une décennie d'attente, un
Serious Sam 3 qui commence sérieusement à faire parler de lui et une petite extension de
Painkiller qui a débarqué il y a peu, les férus de la gâchette sensible vont avoir de quoi s'éclater, et ce n'est pas
Bulletstorm qui tentera d'apporter un peu de finesse dans ce monde de brut. Voyons voir ce que vaut le dernier rejeton de
People Can Fly, en collaboration avec
Epic Games.
Comme souvent dans ce genre de jeu, le scénario est un prétexte pour tout exploser sur son passage, mais on se charge tout de même de vous décrire la situation. Pour faire simple, vous incarnez Grayson Hunt, Gray pour les intimes, ex mercenaire de la Dead Echo dont les attitudes et le design pourrait le placer dans une équipe Gears sans qu'on en soit choqué. Des années après avoir subi la trahison de votre employeur, notre pirate de l'espace va faire face à son ennemi de toujours, et achèvera sa tentative d'attaque par un crash du la planète Stygia, où les ennemis pullulent comme jamais. Aidé de quelques collègues tout aussi originaux, notre gars va donc devoir se frayer un chemin parmi tout ce bordel, le tout avec style bien entendu. On aurait pu se contenter de ce synopsis pour enchaîner ensuite les niveaux mais les développeurs ont tenu à nous conter une histoire, malheureusement loin d'être accrocheuse, et il ne restera que l'humour volontairement beauf de l'ensemble pour rehausser le niveau des cinématiques. On ne va pas s'en plaindre.
Le style a une importance dans le jeu, au point que la majeure partie du gameplay repose sur ce principe, baptisé Skillshots. Il ne faudra donc pas se contenter de bourriner à tout va les grappes d'adversaires qui surgissent d'un peu partout mais d'user son arsenal pour varier les façon de vous en débarrasser, sous peine de gagner moins de points bonus, ceux-là même qui vous serviront de temps à autres à augmenter la puissance et les facultés de vos armes. L'une des attaques de bases sera d'attirer un adversaire à vous avec votre espèce de fouet pour ensuite lui asséner un coup de botte magistrale qui enverra votre victime en l'air, actionnant en passant un petit ralenti de quelques secondes. Vous pouvez à ce moment là en faire ce que vous voulez, comme le faire jongler en le fusillant avec précision, le cramer, l'aplatir contre le sol, l'envoyer s'éclater contre un élément du décor (ex : cactus) ou le précipiter dans le vide. Légèrement répétitif dans son principe, le jeu compte en revanche sur la variété de son équipement, comme la magnifique chaîne ornée de deux explosifs, pour assurer le spectacle et permettre de rire un peu, même si à la longue, on finira par favoriser les mêmes armes, certaines étant plus puissantes et intéressantes que les autres.
Un point très regrettable à signaler : le fait que l'aventure se termine en une demi-douzaine d'heures. Seulement, par son aspect fun et bourrin, tout portait évidemment à croire que l'équipe allait assurer au niveau des modes de jeu secondaires et surtout du multijoueurs. Eh bien non. Pas de coopération tout d'abord, ce qui l'a fout quand même un peu mal aujourd'hui, mais un mode Echo sans grand intérêt sauf pour les adeptes de scoring (vous refaites des passages de la campagne en tentant d'atteindre le meilleur score) et le mode Anarchie, déjà un peu plus intéressant car demandant de repousser plusieurs vagues d'ennemis jusqu'à quatre en tenant de faire quelques attaques combinées (micro obligatoire pour coordonner les mouvements). Mais là encore, on n'y restera que peu de temps vu le manque de cartes et d'options. Heureusement, on devrait avoir droit à un paquet de DLC pour avoir quelque chose de valable, à condition de sortir la carte bleue.
Conclusion : Bulletstorm est indéniablement le genre de titre qui aurait pu être une franche réussite si les développeurs avaient pu peaufiner quelques détails, comme davantage de renouvellement dans les situations et surtout un contenu un peu plus décent. Pour autant, le titre assure le spectacle tout en proposant une grosse dose de fun. Les amateurs de scoring peuvent donc se laisser tenter, les autres attendront une petite baisse de prix.