Annoncé comme le tueur de Metal Gear Solid 2 : Sons Of Liberty, Tom Clancy’s Splinter Cell sur Xbox débarque enfin dans les boutiques après de longues semaines d’attente. Un jeu définitivement hors du commun, qui pousse encore plus loin les limites actuelles du jeu vidéo. Verdict de NEWTECHNIX !
Dans le microcosme du jeu vidéo, il existe certains événements capables de nous transporter dans un autre monde. Ces jeux, qui en réalisent l’incroyable prouesse, sont souvent le fruit de longues années de réflexion et de travail. La principale motivation de ce travail intense et de longue haleine est d’offrir au joueur une nouvelle expérience vidéoludique. Pour les créateurs de Splinter Cell, mission réussie.
Sam Fisher, Ersatz de Solid Snake ? Sans aucun doute, non. Sam Fischer, le héros de Splinter Cell, malgré ses légères ressemblances avec Snake et James Bond, est l’un des protagonistes les plus charismatiques jamais vu dans un simple jeu vidéo. Charismatique non seulement grâce au vaste panel de mouvements dont il dispose, mais aussi grâce à un doublage vocal de folie. En effet, le doubleur français de Sam Fischer n’est autre que Daniel Berreta, plus connu en tant que voix française d’Arnold Schwarzenegger. Doubleur de talent, Daniel renforce à lui seul l’aspect dramatique et si grisant du jeu. Un véritable tour de force, que nous nous devions de souligner. On regrettera toutefois que l’ensemble de la bande-son n’atteigne pas cette qualité, puisque les doublages des personnages secondaires (soldats et autres) sont parfois vraiment catastrophiques (il faut écouter les soldats chinois parler français pour se rendre compte de l’étendu du désastre). Pourquoi ne pas avoir laissé les personnages étrangers parler dans leur propre langue ? Mystère… Quant aux musiques, pas grand chose à redire, elles collent parfaitement à l’action et donne une tonalité spectaculaire à l’ensemble. Certains thèmes sont par ailleurs aussi réussis que ceux de la fabuleuse bande-son de Metal Gear Solid 2.
Abordons maintenant la colonne vertébrale de Splinter Cell : son gameplay. Si la palette de mouvements disponible dans Metal Gear Solid 2 était déjà impressionnante, ici, elle s’est nettement étoffée. Outre les classiques roulades, plaquages contre le mur et compagnie, on remarque l’arrivée d’un grand nombre de mouvements jusqu’à lors inédits dans ce type de jeu. La possibilité de sauter par exemple, apporte un plus non négligeable au gameplay. En sautant, vous pourrez non seulement vous accrocher à un rebord en hauteur, mais vous pourrez également effectuer un double-saut si vous êtes prêt d’un mur, ou bien aussi rester en grand écart entre deux murs s’ils sont assez proches. Mais cette grande panoplie (non exhaustive dans ce test, rassurez-vous) aurait été inutile sans une jouabilité adaptée. La manette de la Xbox est ici complètement mise à contribution. Les seules problèmes que nous avons dénotés à ce niveau sont les problèmes de caméra qui s’engouffre de temps en temps dans les méandres des décors. Heureusement, le stick droit est là pour replacer manuellement la caméra. Bref, à l’instar d’Halo, Splinter Cell a été optimisé pour la manette de la Xbox, et le gameplay n’en ressort qu’encore plus riche. C’est que du bonheur !
Optimisation également au niveau technique, puisque Splinter Cell nous a mis une véritable baffe. Première claque : l’incroyable gestion de la lumière. Elle atteint ici un niveau de perfection encore jamais vu dans un jeu vidéo. Chaque source de lumière a son propre effet sur l’environnement. Sans rentrer dans les détails, sachez que le rendu est exceptionnel. La modélisation est elle aussi de très bonne facture même si l’on regrette que le rendu de ces derniers soient plutôt légers dans les cinématiques qui ponctuent le jeu. Quant aux textures, c’est tout simplement du grand art. Notons au passage que tous les petits objets disséminés ici et là sont destructibles. Un plus essentiel pour le réalisme du jeu.
Hélas, Splinter Cell n’est pas exempt de défauts. Le premier concerne indiscutablement la difficulté du jeu. Bien trop élevée, elle risque d’en décourager plus d’un. Il vous ne sera pas rare de refaire 10 à 20 fois (voire plus pour les non-initiés) le même passage avant de le réussir. Les crises de nerfs lorsque l’on joue à Splinter Cell sont de ce fait assez fréquentes et ce, même pour les pro du pad. Inutile donc pour les bourrins dans l’âme et novices dans les jeux vidéos d’espérer ne serait-ce qu’une seconde de voir la fin de Splinter Cell sans ingurgiter une bonne dose de Prozac. Deuxième défaut, si toutefois on peut appeler ceci un défaut : le scénario. Certes, parfaitement ficelé et très réaliste, il n’en demeure pas moins bien trop classique. Il serait peut-être temps que notre cher Tom Clancy recycle ses idées, puisque l’histoire s’articule toujours autour d’un conflit géopolitique. Les pays en conflit sont cette fois-ci les Etats-Unis (dans le rôle des gentils, évidemment) et la Georgie (dans le rôle des méchants). Ce scénario est donc loin d’être original et on est bien loin de l’intensité des rebondissements de Metal Gear Solid 2. Au final, on reste donc sur notre faim, et on a le sentiment que rien ne parviendra à égaler l’incroyable souvenir qu’a laissé Metal Gear Solid 2.
On l’attendait comme le tueur de Metal Gear Solid 2, c’est en parti effectivement le cas, tout d’abord grâce à un gameplay fabuleux, qui révolutionne les jeux vidéo, mais également grâce à des graphismes exceptionnels, utilisant comme il faut les capacités de la console de Microsoft. Malheureusement, le scénario bien trop classique ne se révèle pas à la hauteur de Metal Gear Solid 2. L’intensité narrative dans ce dernier est bien plus puissante que dans Splinter Cell. Ajoutons à cela une difficulté mal dosée, qui réserve définitivement Splinter Cell à l’élite des joueurs.
9/10