Il était temps ! Après de nombreuses années d'incertitude, les éditeurs commencent enfin à se décider à offrir aux joueurs européens les titres estampillés Naruto. Voyons ce qu'il en est.
En raison du succès tonitruant du manga et de l'anime en France,
Bandai ne pouvait passer outre le nombre d'acheteurs potentiels dans notre beau pays, mais malgré tout, un grand froid peut parcourir l'échine du véritable fan : entre ses mains se trouve le premier épisode d'une série parue sur PS2... le 17 novembre 2003. Oui, le soft a fêté il y a peu ses trois ans et peut paraître très rapidement désuet face à ses suites qui, on l'espère, ne tarderont pas trop à sortir ici...
Une vieille nouveauté
Evidemment, et même avec trois ans de retard sur l'archipel, il ne fallait pas s'attendre à la moindre once de mise à jour et beaucoup pesteront face au background qui ne couvre que le début de l'histoire du manga/anime, à savoir de l'entraînement initial de l'équipe casse-cou jusqu'au tournoi chuunin et au bazaar créé par sieur Orochimaru. On ne s'étonne donc pas de n'avoir droit qu'à un panel fort réduit de personnages vu que votre choix ne se fera que parmi 14 d'entre eux : Naruto tout d'abord, héros de cette histoire, qui se trouve être en deux versions (normal et en mode Kyûbi) ; son rival de toujours Sasuke, lui aussi sous deux formes (normal et avec le sceau maudit infligé par Orochimaru) ; la dernière du trio, Sakura ; leur mentor Kakashi ; les adversaires, mais néanmoins copains Rock Lee, Shikamaru, Hinata et Neji ; et enfin les 'méchants' de l'histoire que sont Haku, Zabuza, Gaara du désert et Orochimaru. Chacun possède un design identique à celui du manga, largement aidé par un emploi parfait du cel shading, pour le bonheur des fans. Quant aux décors, s'ils retranscrivent également l'ambiance de cet univers, eux aussi se montrent peu nombreux et il y avait facilement de quoi doubler leur nombre, même en ne se basant que sur le début de l'histoire.
Niveau
gameplay, nous dirons que
Naruto : Ultimate Ninja est une sorte de mélange entre un jeu de baston classique, un One Piece Grand Battle et un
Super Smash Bros. Melee. Pourvu d'une jouabilité 2D, les personnages ne peuvent donc pas tourner autour de leur adversaire, vous enchaînez de classiques combos à base de coups de pieds/poings en utilisant toutes les ressources des différents ninjas comme les esquives rapides, le fait de marcher sur l'eau, les doubles sauts ou encore la possibilité de courir à la verticale contre un mur. Tout cela dans le but de vider la barre d'énergie de votre adversaire de manière on ne peut plus classique, mais quelques petits détails sont heureusement présents pour agrémenter le tout. Premièrement, et c'est le plus important, le déclenchement de furie une fois votre jauge de chakra plus ou moins remplie dont la puissance se fait sur trois niveaux qui, eux-mêmes, demandent d'appuyer rapidement sur différentes touches affichées à l'écran trois fois de suite pour juger la force de votre impact : par exemple, si vous appuyez à temps sur les bons boutons a contrario de votre adversaire, vous lui infligerez un coup critique et si le contraire a lieu, la puissance de votre attaque sera grandement diminuée. La jauge de chakra ne se remplissant pas vraiment rapidement, on tentera de dérober celui de l'adversaire en le mettant à terre ou en récoltant les divers items dans le décor qui pourront s'avérer également être des objets de soin ou d'attaque (shuriken ou kunaï la plupart du temps). Notons que les décors sont en deux plans (avant et arrière) et qu'il vous est possible à tout moment de passer de l'un à l'autre pour aller récolter un objet ou pour esquiver une grosse attaque en approche. En somme, on dénotera un certain plaisir de jeu en premier lieu, mais qui pourra s'estomper rapidement tant le manque de combo se fait sentir, sans parler des cut-scenes liées aux furies bien trop longues, mais malheureusement obligatoires pour obtenir la victoire.
We Are Fighting Dreamers !
Certes, il est difficile d'accuser l'éditeur quant au manque de contenu niveau background de cet épisode, surtout si les opus suivants arrivent rapidement. A contrario, on peut reprocher l'indigence du mode scénario qui se contente pour chaque personnage d'uniquement six petits combats dénués de cinématiques intermédiaires. On devra se contenter de quelques phases de dialogues sans grand intérêt en écrans fixes précédent chaque joute, enlevant toutes possibilités de comprendre le pourquoi de l'histoire pour toute personne curieuse ne connaissant rien à la licence, là où
Dragon Ball Z Budokai Tenkaichi et le très mauvais Saint Seiya assuraient le spectacle. Heureusement, il existe quelques à cotés pouvant relever la durée de vie, en dehors du classique mode VS, en la présence des missions qui reprennent un peu le principe de difficulté de l'anime (du rang D à S) et consiste à combattre un adversaire sous plusieurs conditions (exemple : récupérer un objet précis durant la bataille, finir en un certain laps de temps...) dont certaines vous prendront probablement des heures.
Preuve que qualité et fan service peuvent cohabiter sans problème, les développeurs ont inclus moult bonus pour satisfaire les férus de manga. Détail pour commencer (mais d'une importance capitale pour certains), la présence des voix japonaises qui est une véritable aubaine pour ceux ayant déjà entendu le doublage américain. Pour le reste, vous recevrez après chaque combat ou fin de mission une certaine somme d'argent que vous pourrez dépenser dans une machine 'surprise' où vous devrez miser une somme pour obtenir un cadeau. Attention, inutile de jouer les radins de service au risque d'obtenir uniquement des boules vides et perdre tout votre pactole par simple cupidité. Revenons-en aux cadeaux qui manquent un peu de superbe, mais qui sont néanmoins nécessaires pour terminer le jeu à 100% : des figurines pour admirer vos héros, des vidéos pas vraiment transcendantes, des extraits de voix/bruitages inutiles, des biographies pour pallier comme on peut à l'absence de cinématiques, ainsi que quelques musiques et autres goodies... Ennui, tout débloquer vous demandera un nombre d'heures incalculables. Aurez-vous la patience ?