Ce mois-ci, ce ne sera probablement pas Resident Evil 5 qui parviendra à nous faire le plus peur. Ce qui n'a rien d'une surprise finalement…
Très surprenant à sa sortie, le premier
FEAR ne tarda pas à rentrer dans le panthéon des bonnes surprises du genre sur PC. Rapidement, l'éditeur commanda à d'autres développeurs deux extensions plutôt réussies mais n'atteignant aucunement la classe de l'épisode d'origine. Quelques temps plus tard, le longtemps nommé uniquement
Project Origin durant de nombreux mois d'attente (dû à de multiples reports) se voit affubler du logique
FEAR 2 pour ne pas perdre quelques fans en route et parvient enfin entre nos mains. Voyons voir si Monolith a réussi à nous offrir un joli retour en enfer.
Peur, tu auras
L'histoire prend place peu de temps après celle du premier opus mais autant dire de suite qu'il ne faudra pas pour autant s'attendre à de nombreuses révélations en tout genre. Les raisons de l'ambiance apocalyptique sont plus ou moins survolées et l'histoire d'Alma (l'espèce de jeune fille ayant volé la coupe de cheveux de Sadako (Ring)) reste un mystère total. Seuls les quelques messages éparpillés dans divers recoins de niveau, dans le pur style des séries
Resident Evil ou Silent Hill, pourront vous en apprendre un peu plus sur les événements mais même là, on sent que les développeurs veulent en garder sous le coude pour une prochaine suite. On joue donc un soldat (Michael Beckett de son petit nom) entraîné contre son gré dans un véritable enfer qui fout parfois bien la trouille comme il faut, chose pas très courante dans un FPS et dont on retiendra avant tout dans le même style que la série des Condemned ou
Doom 3. Malgré le contexte, il n'y a pas vraiment ce sentiment de peur psychologique mais le titre parvient heureusement à nous faire sursauter avec des flash, des objets qui se mettent à voler dans tous les sens, des apparitions dangereuses, du sang à gogo… Une abondance d'action scriptée qui subit du coup de plein fouet l'un des principaux reproches du genre : l'incroyable linéarité. Encore plus accès « couloirs » que le premier, cette suite est à la limite de vous faire parfois suivre une ligne prédéfinie, sans possibilité de bifurquer à droite ou à gauche puisque tout semble bloquer, excepté pour les ennemis qui surgissent souvent dans votre dos via une porte précédemment condamné. Si certains pointeront du doigt ce problème, les autres trouveront que cette absence de « prise de tête » sert d'autant plus à l'ambiance. Choisissez votre camp.
FPS de nature, le jeu ne cherche pas à sortir des sentiers battus et vous vous retrouverez rapidement à n'avoir qu'un seul but en tête : tuer. Heureusement, au-delà des apparitions en tout genre, le titre a suffisamment de cartes en mains pour permettre de passer un très bon moment. En premier lieu, l'intelligence artificielle. On oubliera directement les modes facile et normal pour se concentrer sur la difficulté maximum qui décuple le potentiel de fun dans les scènes d'action. Enfin nous ne sommes plus en face d'ennemis statiques qui jouent la pendule près de diverses cachettes puisqu'il faudra maintenant user de réflexes pour repérer leurs multiples déplacements, sans parler du fait qu'ils usent maintenant des éléments du décors pour se construire des planques de fortune en les renversant (distributeur, machines, tables, etc.). Second point qui permet un peu de variété, la présence de quelques nouveaux éléments de gameplay avec les séquences classiques en QTE mais également la possibilité de ralentir le temps et voir du coup les ennemis entourés d'un halo. Enfin, les développeurs ont souhaité mettre en avant une poignée de passages à bord d'une espèce de mécha, l'occasion pour nous de libérer nos nerfs grâce à ce sentiment de puissance certaine, même si beaucoup trouveront que ce genre de chose ne suit pas trop avec l'ambiance de la série.
Finalement, les fans de la première heure critiqueront surtout un détournement vers le grand public, sortie simultanée sur consoles oblige, et offre donc un surplus d'action au détriment de l'ambiance générale avec le manque de passages oppressants, ceux où il ne se passe justement rien. Ca aidait mine de rien à faire monter la pression, au contraire de ce second épisode qui enchaîne trop rapidement action et moment de flippe, au point de prévoir ce qui va se passer dans la seconde qui suit. On y gagne certes en rythme et les heures passent encore plus vite, un peu trop vite d'ailleurs puisqu'il suffit d'environ huit heures pour en voir le bout, et ce on le répète dans le mode de difficulté le plus haut. On voit déjà certains lever le doigt pour demander ce qu'il en est du mode multijoueurs et autant dire que s'il offre le minimum syndical pour s'amuser quelques heures, nous avons rencontré d'énormes difficultés à rassembler ne serait-ce qu'une demi-douzaine de candidats, sachant qu'il peut pourtant en accueillir jusqu'à seize. Dommage.
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