Electroplankton, c'est un peu comme le tableau offert par Pierre à Thérèse, ce n'est pas le fantasme de l'homme qu'il faut y voir, mais plutôt la recherche créative, le délire de l'artiste.
Sans cesse abreuvée de concepts novateurs et bien souvent farfelus, la
Nintendo DS accueille en cette veille de vacances estivales, une bien étrange production, issue de l'imagination de Toshio Iwai, un artiste particulièrement fasciné par l'interaction des images et de la musique. Et c'est bien sur cette interaction que repose tout l'intérêt de cet
Electroplankton. En effet, le soft vous propose de prendre part à dix expériences musicales différentes par le biais d'autant de planctons, qui permettront de créer des atmosphères musico-visuelles variées. Chaque espèce de plancton offre évidemment une nouvelle manière de créer de la musique et si les Hanenbrows produisent des sonorités différentes en fonction des feuilles sur lesquelles ils sont projetés, les Rec-Rec pour leur part vous demanderont d'enregistrer un son à leur venue (voix, claquement de doigts, sifflement, bruit environnant…) qu'ils ne cesseront de reproduire en boucle à chacun de leur passage. Les Nanocarps pour leur part, évoluent librement sur l'écran et il ne tiendra qu'à vous de les rassembler en tapant dans les mains, avant d'en toucher un via le stylet de la console, ce qui aura pour effet d'émettre une onde qui se propagera aux Nanocarps des environs, de quoi produire une fois de plus une énième sonorité. Même si certaines espèces de planctons comme les Lumiloop ne montrent pas de grand intérêt, on appréciera cette sérénité, ce calme et ce bien-être qui se dégage du jeu. Aucun score à atteindre, pas de menace terroriste à éradiquer, juste vous, votre DS et une armée de plancton mélomanes. A ce titre, les Beatnes offriront aux fanas de la firme au plombier moustachu le loisir de mixer différentes sonorités issues de l'univers
Nintendo. Avec son concept poussé à son paroxysme et ce sentiment de non-jeu lorsque l'on s'essaie au soft, il est indéniable qu'Electroplankton se vit comme une véritable expérience musicale et créative, même si l'on regrettera amèrement de ne pouvoir sauvegarder ses meilleures créations ou même de mixer certaines espèces de planctons. Un trip musico-aquatico-visuel unique accessible à tous, que les artistes en puissance devraient apprécier pour son côté créatif et son aspect reposant, tandis que les autres ne penseront pas la moindre seconde à y investir la quarantaine d'euros nécessaires à son acquisition.