Comme tous les ans désormais, Codemasters nous livre une nouvelle mouture de son jeu de rallye fétiche à la gloire du pilote Ecossais. Après un quatrième épisode on ne peut plus efficace mais sans réelle surprise, ce nouvel opus saura-t-il apporter un petit vent de fraîcheur à la série ? Rien n'est moins sûr. Enfin si, en cherchant bien. Simple façon de parler.
Trêve de discours inutiles, ce nouvel épisode vous propose naturellement d'user vos fonds de culottes dans des baquets et de piloter les plus prestigieux bolides de rallye. Et ça, vous auriez pu le deviner tout seul, car c'est marqué dans le titre. Dans la peau du
so scottish Colin dans le mode Championnat, ou pour le compte de votre propre pilote virtuel en mode Carrière, votre but sera encore et toujours le même : prendre un maximum de risques (calculés ou non, tout dépend de votre degré de chance) sur des spéciales de plus en plus périlleuses afin de battre au temps vos adversaires en réalisant des scratchs démoniaques. Tout un programme. Vous voyagerez pour se faire tout autour du monde, où des organisateurs aux cerveaux torturés auront pris un malin plaisir à transformer la plus charmante des routes de campagnes en spéciale blindée de pièges vicieux. La Corse, la Suède, la Finlande, le Japon, les Etats-Unis, j'en passe et des meilleures, feront notamment partie de vos escales motorisées.
Dans les graviers au premier virage ?
Attardons-nous sans détour aux sensations de pilotage, élément majeur de satisfaction pour les aficionados des opus précédents, afin de mettre d'emblée le doigt où ça fait mal. En effet, si les habitués de la conduite en vue intérieure retrouveront leurs marques sans problème, les amateurs de conduite en vue extérieure (dont votre serviteur fait partie) vont au-devant d’une énorme déconvenue. Ainsi, grande peine est de constater que la voiture pivote de manière bien trop flagrante sur un axe central, ruinant au passage la majeure partie du plaisir de conduite lors de l’utilisation de ces vues. Un défaut d’autant plus regrettable qu’il ne semblait nullement présent, ou de manière beaucoup moins flagrante, sur la précédente mouture (si, si, j’ai même vérifié figurez-vous). La prudence nous recommande cependant de laisser la gravité de ce genre de défaut à l’appréciation de chacun, néanmoins, nous ne saurions que trop vous conseiller d’essayer avant d’acheter. Ce point étant d’emblée clarifié, nous pouvons maintenant passer à la suite l’esprit tranquille avec la satisfaction du devoir accompli. Là encore, simple façon de parler.
Mais sous les graviers, la plage !
Rassurez-vous, ce nouveau Colin n’est nullement dénué de qualités, loin s’en faut. Du côté des innovations, le coup de volant vous permet de vous remettre rapidement en ligne après un travers ou d’anticiper un virage trop serré, même si les habitués lui préféreront l’utilisation du frein à main, plus précis pour ce genre de manœuvre (encore que). Niveau graphismes, si les premières spéciales déçoivent quelque peu par leur manque de variété, les suivantes s’avèrent plus convaincantes et agréablement retorses. On regrettera seulement certains pièges visuels grossiers ostensiblement destinés à nous faire planter, pour peu que l’on n’ait pas été suffisamment attentif aux indications du copilote. « Bien fait », diront certains. Côté carrosseries, les déformations lors des chocs restent admirables et la gestion des dégâts toujours aussi impitoyable. Il ne faudra nullement négliger la gestion du parc d’assistance et les réparations que vous pourrez y effectuer si vous voulez avoir ne serait-ce qu’une infime chance de monter sur le podium. Autre élément primordial, vous aurez la possibilité de participer à certaines épreuves ciblées entre 2 étapes des modes Carrière et Championnat, au terme desquelles vous gagnerez, en cas de succès, l’opportunité de monter de nouvelles pièces sur vos engins (freins céramiques, moteur plus performant, distributeur automatique de Coca…) A noter également la présence d’un système de points de pilotage distribués en fonction de vos résultats lors des différentes compétitions grâce auxquels vous pourrez débloquer de nouvelles voitures et autres bonus divers et variés. Classique mais efficace. Un peu comme ces formules toutes faites pour terminer astucieusement un paragraphe.
Droite à fond sur arrivée, puis arrêt
Plutôt réservé à l’élite des joueurs solo en raison d’une difficulté plutôt corsée et d’une prise en main qui pourra décourager les néophytes,
Colin McRae Rally 2005 assure néanmoins l’essentiel du côté des modes multijoueurs. Le
split et le
LAN feront le bonheur des soirées entre amis, où les amateurs de tôle froissée et de cascades en tout genre pourront s’en donner à cœur joie sans se soucier des conséquences. L’ajout du mode
Xbox Live s’avère malheureusement anecdotique et assez peu savoureux. Vous ne pourrez en effet qu’affronter les fantômes de vos adversaires sur les spéciales de votre choix afin de prouver votre supériorité à la face du monde ébahie. Pas de quoi crier au génie, surtout face à la diversité des épreuves proposées par un certain
Rallisport Challenge 2. Terminons enfin par un mot sur la localisation française, truffée de fautes grossières, et donc totalement indigne. Une jolie marque de non-respect de la part de
Codemasters pour la communauté francophone que nous ne pouvons que déplorer.
Spécial remerciement à Oclockz pour le prêt de la version.
7/10