En ce début d’année 2005, et en attendant un mois de mars chargé en hits, Mercenaries pourrait bien vous faire craquer par son ambiance excellente, sa liberté d’action énorme et un fun à toute épreuve. Explications…
Après sa vision réaliste de la guerre par le biais de
Full Spectrum Warrior,
Pandemic Studios nous propose désormais de camper un mercenaire lâché dans un conflit nucléo-politico-écologique… Je sais, dit comme ça, cela peut paraître relativement compliqué mais laissez-moi donc vous relater les faits. Le président Kim Song avait finalement réussi à instaurer la paix entre les deux Corée lorsqu’il est lâchement assassiné par la chair de sa chair en la personne du général Choi Song. Agissant en véritable tyran, celui-ci extermine tous les opposants, plongeant ainsi la Corée du Nord dans une situation critique. De plus, après avoir intercepté un bateau Nord-Coréen blindé de missiles atomiques, les Nations Unies prennent le contrôle d’un poste nucléaire sur le territoire. Mais la menace subsiste car d’après les renseignements dont vous disposez, un deuxième site nucléaire serait en pleine préparation, dans un lieu tenu secret. A vous donc de débusquer Choi Song et rafler par la même occasion la prime de 100 000 000 de dollars pour sa capture…
L’art de la guerre
D’entrée de jeu, le soft vous propose d’incarner un mercenaire parmi trois au choix : Chris Jacobs, l’américain aux capacités assez équilibrées, Mattias Nilsson, le bourrin suédois qui règle les conflits au bazooka, ou encore Jennifer Mui, la jeune britannique qui privilégie la discrétion. Sachez qu’une fois votre soldat choisi, vous ne pourrez plus faire marche arrière et faire toute l’aventure avec ce même personnage, un choix judicieux s’impose donc. Au départ, on vous fournit votre PDA qui sera votre compagnon de route et votre guide tout au long du jeu ainsi que quelques munitions, puis on vous largue au milieu de ce terrain hostile, où les grenades dansent avec les missiles. A vous alors de rendre visite à chaque groupe (les Coréens du Sud, les Nations Unies, les Chinois ainsi que la
Mafia russe) pour nouer les premiers liens de confiance. Vous devrez donc fricoter avec tout ce beau monde qui vous donnera des objectifs différents comme protéger une base ou encore détruire des canons. L’ennemi commun étant la Corée du Nord, chaque soldat tué et chaque unité détruite vous octroieront des bonus. Attention de ne pas trop blesser les nations alliées auquel cas votre jauge de popularité avec lesdites nations baissera et vous ne serez donc plus vraiment le bienvenu sur leur terre. Cependant, il vous suffira d’accepter quelques missions pour remonter dans l’estime des généraux et si jamais cela s’avérait insuffisant, quelques milliers de dollars auront vite fait d’effacer vos actes de traîtrise. Oui, car dans
Mercenaries, l’argent occupe une place prépondérante, ainsi, chaque mission vous rapportera son lot de billets verts qui serviront ensuite à vous acheter des kits de soins, des demandes de renfort, des véhicules ou encore des attaques aériennes. Parallèlement aux missions, vous aurez également la lourde tâche de capturer 52 criminels les plus recherchés qui portent tous un nom de carte. Ainsi, vous devrez débusquer le 3 de carreau ou encore l’as de cœur, Choi Song représentant quant à lui l’as de pique. Bien sûr, les capturer vivants vous rapportera un nombre de dollars plus élevé. Dans ce dessein, vous devrez d’abord immobiliser la cible puis appeler une demande d’évacuation par hélicoptère. La méthode bestiale consiste quant à elle à anéantir la cible puis à l’identifier par une photographie que vous transmettez au QG, cela dit, cette méthode ne vous rapportera que la moitié de la prime promise.
Concernant le
gameplay, le soft emprunte la liberté d’action d’un
GTA avec quelques éléments à la
Freedom Fighters. En effet, la map est immense et vous devrez très souvent réquisitionner des véhicules pour vous rendre d’un point à l’autre. Voitures de civils, jeeps, hélicos, tanks, le choix est vaste et chaque nation possède sa petite collection privée. De plus, un peu comme dans le soft d’
Electronic Arts, vous pourrez demander à vos équipiers de vous accompagner dans un véhicule lors d’une offensive. En ce qui concerne les armes, là aussi le choix est gigantesque puisque vous aurez droit aux fusils d’assaut, au sniper, au mythique AK-47, au lance-grenades et j’en passe. Notre ami mercenaire ne pourra cependant transporter que deux armes à la fois et deux types de grenades, à vous donc de choisir le meilleur compromis comme par exemple une mitraillette et le bazooka. On passe aisément de l’une à l’autre par le biais de la touche R2 pour les armes et L2 pour les grenades sans avoir à passer par un menu fastidieux. Les explosions sont à ce titre majestueusement rendues et les effets de flammes et de souffle se placent parmi les tout meilleurs vus sur console. Le moteur physique gère de manière hyperréaliste les envolées des véhicules en proie aux assauts des missiles ou encore les destructions de bâtiments tout bonnement époustouflantes qui s’écroulent magnifiquement devant vos yeux ébahis. Malheureusement, certaines explosions mettront violemment à mal le moteur du jeu, ce qui donnera lieu à quelques ralentissements de l’action. Le moteur de jeu est très fragile et oscille constamment entre fluidité et hachage de l’action. La distance d’affichage est également moins vaste que la version Xbox et les temps de chargements sont quant à eux tout bonnement insupportables tant ils sont longs. De plus, il arrivera parfois que l’action se fige pendant deux secondes avant de reprendre normalement son cours… Etrange. Les munitions disposées sur le terrain sont assez nombreuses, mais sachez que si jamais vous veniez à être à court, votre fidèle PDA vous permettra de contacter le magasin en ligne (véridique !) de la
Mafia russe pour vous faire livrer sur place et à tout moment, un véhicule ou un kit de munitions par hélicoptère. Si c’est pas la classe internationale ça.
C’est la guerre dans votre salon !
Il faut néanmoins garder à l’esprit que si le titre emprunte beaucoup à
GTA, on est ici dans une situation de guerre permanente et vous n’aurez que très très rarement l’occasion de souffler. Il sera ainsi fréquent qu’alors que vous vous promeniez tranquillement à bord d’une Jeep fraîchement volée, vous vous retrouviez en plein d’un conflit opposant des tanks et de l’infanterie. La conduite des véhicules se veut assez similaire à celle des jeux de
Rockstar et l’on prend rapidement un malin plaisir à évoluer au volant de véhicules divers et variés. Malheureusement, la fluidité du jeu est rapidement mise à mal dès lors que vous empruntez un véhicule, ce qui donne la fâcheuse impression que le jeu se traîne. Cela étant, il faudra toujours garder un œil sur votre cote de popularité si vous ne voulez pas vous faire canarder à chaque coin de rue. Les ennemis vous donneront à ce titre pas mal de fil à retordre puisque s’ils ne sont pas d’une intelligence exceptionnelle, ils vous repèrent assez facilement et usent de tous les moyens en leur possession pour vous barrer la route. Ainsi, pendant qu’un sniper embusqué sur le toit vous alignera, un autre prendra le contrôle de la mitrailleuse tandis qu’un autre encore tentera de mettre fin à vos agissements à coups de bazooka. Les ennemis ont du matériel et ils s’en servent. De plus, lancez une grenade et vos ennemis fuiront, lancez une roquette sur un véhicule et celui-ci accélérera brusquement pour éviter le projectile. Non, vraiment les affrontements sont très bien rendus et l’on prend un plaisir fou à participer à ces joutes modernes aussi spectaculaires que dévastatrices. Le scénario quant à lui ne brille pas par une originalité débordante, mais vous tiendra tout de même en haleine durant de longues heures. De plus, découvrir les 52 cartes ainsi que tous les objets bonus vous demandera une très grande partie de votre temps libre.
Côté son, le soft allie une musique de blockbuster cinématographique à des sons très réalistes. Les musiques accompagnent magistralement les différents affrontements tandis que les diverses explosions et coups de feu feront vibrer de joie votre caisson de basses. Le doublage est également de bonne facture puisque le soft de
LucasArts se paie tout de même le luxe de compter les doubleurs français de Samuel L. Jackson, Lucy Liu et Guy Pearce s’il vous plaît.