En attendant Resident Evil 7, Here They Lie nous fait l'honneur d'être l'ambassadeur du survival-horror pour le PlayStation VR. Si l'intention est louable, la tentative s'avère elle bien trop précipitée et il aurait fallu que les développeurs prennent en compte qu'on ne conçoit pas un jeu VR comme un produit classique.
Considéré comme à moitié mort pendant un temps, ce qui est assez ironique vu le genre, le survival-horror aura néanmoins fait sa petite résurrection avec un titre comme Amnesia, abordant un style suivi par de nombreux représentants jusqu'au septième épisode de la saga Resident Evil, qui pourra donc devenir ce que Shinji Mikami voulait dans l'épisode d'origine il y a une vingtaine d'années. La vue à la première personne donc, avec un nombre très limité d'armes quand parfois pas du tout, chose que va donc reprendre Here They Lie puisqu'on incarne quelqu'un démuni de tout, armé uniquement d'une lampe torche pour l'éclairer dans certains recoins et donc totalement incapable de se défendre. Inutile de vous conter le scénario qui va d'un bout à l'autre se montrer assez incompréhensible, jouant la même carte qu'une grosse portion de jeux indés, à savoir une interprétation libre de la situation. Cela n'empêche pas de se rendre au moins compte que l'on va se retrouver dans une sorte de purgatoire, représentée par une ville déjà traversée dans notre passé.
Si le jeu sera jouable plus tard de manière traditionnelle (= avec une télé), il faut néanmoins avouer que cela n'aura pas grand intérêt : Here They Lie est dans les faits une production assez moyenne, classique dans le genre, et qui se fait dégommer d'une double gifle par la concurrence, dont Outlast. Mais le titre a l'argument de la VR et on peut au moins dire que de ce coté, cela change totalement la donne vu à quel point le titre parvient à nous plonger dans cette ambiance ultra pesante, avec des jumpscares (heureusement sans abus) à nous renverser de notre chaise, et des situations qui prennent au bide où l'on fait face à des formes démoniaques que l'on doit esquiver au mieux (qui ne voient pas à 10m, ce qui n'est pas plus mal finalement), le tout en arpentant des niveaux tentaculaires suffisamment dérangeants malgré la faiblesse graphique. On est dedans, c'est génial, et rien que l'introduction s'avère efficace, plongée dans un métro qui n'est pas sans rappeler Silent Hill ou, pour les plus cultivés, le film « L'échelle de Jacob ». On démarre ainsi, on regarde autour de nous, au point d'avoir même peur de tourner la tête. C'est viscéral, et vu qu'il faut bien progresser, on pousse le stick vers l'avant.
Et là, c'est le drame.
Catastrophe. C'est le mot. Avant même qu'on ne lance le produit, on avait eu des retours sur le fait qu'il s'agissait d'un des plus gros échecs de l'expérience PS VR et la réputation n'a pas été volée tant le jeu a le don de vous retourner la boîte crânienne, pouvant vous offrir un aller vers les toilettes pour rendre votre dernier repas après une bonne demi-heure de jeu. Les développeurs ont voulu atténuer le problème avec une option pour intégrer une sorte de halo noir lorsqu'on doit tourner la caméra avec le stick droit, ce qui aurait fonctionner si le problème ne venait que de là. Mais le simple fait de marcher/courir provoque de sales sensations pour la grande majorité des joueurs, même ceux qui apparemment ont réussi à tolérer certains autres jeux du catalogue. Alors on est là, devant la console, complètement désabusé de ne pouvoir vivre un trip horrifique dans de bonnes conditions et on a beau multiplier les astuces (jouer debout, prendre un petit Vogalib au préalable…), rien n'y fait et il devient difficile d'aller au-delà des sessions de 5/10 minutes d'affilée, à raison de trois ou quatre maximum par soirée. Finalement, avec une durée de vie de trois heures (quatre en poussant un peu), jamais un jeu aussi court n'a paru aussi long.
Les plus
Les moins
+ Premier survival PSVR
+ Et qui fait peur comme il faut
- Aucun intérêt sans la VR
- Et fait gerber avec
Conclusion : Grosse déception pour cette première expérience horrifique pour le casque de Sony. Même si le jeu est assez moyen dans les faits, sa capacité d'immersion était l'argument choc pour faire craquer ceux qui avaient le coeur suffisamment bien accroché, décuplant la sensation de peur dans un genre où l'on pensait avoir tout vu. Malheureusement, le titre s'avère dramatiquement mal calibré pour la VR (en tout cas sur PS4 standard) et on ne peut que vous conseiller d'essayer la démo jouable disponible pour voir si vous faîtes partie des rares élus à même de supporter le trip sur la longueur.
5/10
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