Les Remaster s'enchaînent sur PlayStation 4 et après la triplette Uncharted puis Beyond et en attendant Heavy Rain, voici Gravity Rush, second transfuge maison d'une époque où Sony soutenait encore sa petite PS Vita.

Note :
Ce test est une mise à jour de celui dédié à la version PS Vita.

Attendu à l'époque comme le messie, Gravity Rush traîne encore aujourd'hui le statut d'un es meilleurs titres de lancement pour une console portable, même si ce fait concernait surtout le Japon, le reste du monde ayant dû attendre quelques mois supplémentaires. Une réussite saluée en son temps malgré quelques ombres au tableau, et une résurrection désormais sur PlayStation 4 pour tenter de l'ouvrir à un plus large public et préparer l'arrivée de sa suite. Reste à voir si le transfert portable/salon, pas toujours synonyme de succès, vaut ici le coup (et son coût : une trentaine d'euros).



Pour commencer et esthétiquement parlant, Keiichiro Toyama et son équipe font la leçon à bien d'autres développeurs en parvenant à créer un background aussi mystérieux qu'attirant, un scénario simple mais qui nous donne envie de progresser, mais aussi et surtout une héroïne auquel on s'attache en l'espace de quelques minutes, constat qu'on retrouve avec les autres protagonistes dont le penchant démoniaque de la demoiselle. Une vraie petite réussite, largement aidée donc par la patte graphique faite d'un cell-shading admirable et, pour faire plus simple, des graphismes totalement somptueux pour une PS Vita… mais forcément moins sur une PS4. Ça reste mignon pour ce qui concerne le décors et les personnages principaux mais les PNJ dénotent plus que jamais avec le reste, et on appréciera tout de même les temps de chargement revus à la baisse. Le tout évidemment fourni en 1080p/60FPS.

Amnésique, notre héroïne (Kat) se réveille en plein cœur d'une ville qui n'a rien de classique puisque séparée en plusieurs morceaux inaccessibles entre eux, le tout lévitant étrangement au cœur du néant. Sympa. On rajoute à cela que la population ne se pose pas plus de questions que cela, l'apparition de créatures faîtes d'ombre étant le problème majeur pour le moment. Dans les faits, le cheminement fait dans l'open-world de petite envergure (logique quand on sait d'où le produit vient). On se balade d'un bout à l'autre sans contrainte avec la possibilité d'aller taper la discute avec quelques habitants, réparer quelques trucs pour débloquer des défis, enclencher de nouveaux raccourcis, et bien entendu se lancer dans les missions principales. La quête de réponses ne sera pas de toute repos mais on sera heureusement aidé par un chat magique (que Kat nommera Poussière, probablement par manque d'idées), lui conférant le pouvoir de manipuler la gravité à sa guise. D'où le titre, on l'aura compris.



Grâce à une jauge qui se vide petit à petit (mais qui se remplit rapidement une fois qu'on arrête d'utiliser notre pouvoir), on pourra en effet atteindre la surface que l'on souhaite sans difficulté. Une pression de la gâchette R1 vous place en état de lévitation et il suffit ensuite de viser l'endroit voulu et appuyer une seconde fois pour que Kat s'envole dans cette direction. Rien n'empêche ensuite de réitérer la manipulation, même à mi-parcours, pour changer de direction. Et que la surface soit à la verticale, à l'horizontale, ou même à l'envers, la demoiselle s'y posera comme s'il s'agissait d'un nouveau sol, du moins tant qu'il vous reste assez de jauge. Dans le cas contraire, c'est la chute brutale mais qui ne vous usera pas le moindre gramme de barre de vie. Une prise en main très simple donc, malgré une caméra qui s'affole à de très nombreuses reprises, même dans ce Remastered. Et puis on aurait bien aimé du vol libre mais ce n'est peut-être pas le sujet...

Loin de se reposer sur leurs lauriers avec ce gameplay original, les développeurs ont livré tout un tas de missions variés qui sont plutôt classiques dans les faits mais qui se vivront chacune d'une autre manière grâce à la gestion de la gravité. Se rendre d'un point A à un point B est beaucoup plus grisant, tout comme l'infiltration, et même l'escorte est moins rébarbatif qu'à l'accoutumée puisqu'il suffit de lancer une bulle de gravité à coté de notre allié pour qu'il nous suive automatiquement dans les cieux. Et bien entendu, comme on l'a dit plus haut, il y a les ennemis. Simples ombres, les adversaires possèdent chacun un ou plusieurs cœurs à exploser soit en frappant de manière classique, soit en usant de nos quelques capacités. On pourra par exemple créer une nouvelle bulle de gravité à coté d'un objet pour ensuite le lancer sur notre opposant, ou léviter tranquillement pour lancer un super coup de pied près du fondement, chose généralement assez douloureuse. Plus tard dans l'aventure, on débloquera trois super-attaques dévastatrices qui seront à utiliser au bon moment puisqu'une pause sera nécessaire entre deux déclenchements.



Le tout est accompagné d'une petite touche RPG avec des cristaux à récupérer un peu partout dans chaque recoin de la ville. On pourra ensuite les dépenser pour améliorer nos différents aspects : santé, rechargement de la jauge, esquive, vitesse, force augmentée dans certains aspects (frappe, coup de pied, super-attaque, etc.). En plus de nous faciliter la vie, ces améliorations sont tout simplement indispensables pour obtenir la médaille d'or dans les différents défis accessibles un peu partout. Ces derniers se présentent sous la forme d'un parcours à traverser ou des ennemis à combattre, le tout sous sous un chrono qui défile à toute vitesse. Et bien entendu, plus la médaille est belle, plus le gain de joyaux sera important, permettant là encore d'améliorer nos compétences un peu plus. Tout est lié.

Petit bonheur à signaler. Si le jeu est évidemment moins « porteur » sur une PS4 que sur Vita, il s'agit indéniablement de la « superior version » non pas grâce à sa légère rehausse technique ou même par l'apport des quelques DLC (toujours sympa comme bonus, même si de qualité moyenne) : cette version fait ENFIN un doigt à la gyroscopie. Oh, il sera toujours possible de garder l'option pour accompagner vos mouvements de caméra (de notre coté, on l'a décoché aussitôt l'aventure commencée) mais quelle satisfaction de voir que les fameuses épreuves de glissades se font cette fois « normalement » : deux pressions de bouton, un stick pour s'orienter. C'est tout. Le bonheur vient des choses simples et si ça n'a l'air de rien vu comme ça, petit rappel sur version PS Vita : nos deux pouces sur l'écran tactile pour glisser, on en relève un pour les dérapages, on bouge la console en même temps pour la caméra et on la remue pour sauter. Inutilement bordélique pour ceux qui voulaient toutes les médailles d'or et qui n'avaient pour but que de justifier les features de la console au point de nous faire pousser un coup de gueule à l'époque, aujourd'hui oublié.

Les plus	Les moins
+ L'originalité de l'univers + Un bon casting + La patte esthétique + L'OST + Fini la gyroscopie + Les DLC inclus	- Les PNJ hideux - Caméra encore instable

Conclusion : La PlayStation 4 accueille un nouveau Remaster qui vaudra clairement le coup d'œil pour ceux qui sont passés outre la PS Vita, et ils sont plutôt nombreux en occident. Le statut de « monument » au regard du support qui l'accueille n'est plus vraiment valable aujourd'hui mais qu'importe : avec un affinage qui rend d'autant plus hommage à la DA, une gyroscopie foireuse mise à la poubelle et un prix plutôt sympa (30€), cette nouvelle édition fera partie des achats conseillés de ce début d'année.

Gravity Rush, connu au Japon sous le nom de Gravity Daze, est un jeu vidéo développé par Japan Studio et sorti en 2012 sur PlayStation Vita. Réalisé par Keiichiro Toyama et écrit par Naoko Sato (membres de l'équipe Project Siren qui ont travaillé sur la série Forbidden Siren et le premier Silent Hill). Le jeu repose sur la capacité du joueur à contrôler la gravité, offrant une palette de mouvements et une navigation uniques. Une version remastérisée sera commercialisée sur PlayStation 4 en décembre 2015 au Japon et en février 2016 en Amérique du Nord et en Europe. Une suite, Gravity Rush 2, est prévue pour 2016 sur PlayStation 4.[Wikipédia] J'avais testé rapidement le jeu sur ps vita lorsque je travaillais chez feu GAME et j'avais apprécié le peu de temps dessus entre 2 clients. Et sa sortie sur ps4 en version 1080p/60 fps m'a donné envie de m'y mettre sérieusement. Pour commencer le jeu a une vraie patte graphique, sa direction artistique est à tomber avec son cell shading discret et son design européen de la ville et des personnages. Le design des personnages principaux est vraiment excellent, entre Kat l’héroïne, Raven sa rivale, Gade le vieux étrange, la diseuse de bonne aventure, syanea, les enfants...Bref aucun design à jeter, même niveau personnages secondaires avec qui l'on peut discuter vite fait dans la ville. Le jeu comme indiqué par la fiche wikipédia utilise la gravité comme gameplay. Très simple à prendre en main avec 1 gâchette pour décoller et se propulser, 1 gâchette pour revenir sur la terre ferme et les boutons pour se taper contre les névis, créatures étranges avec des points rouges comme point faible. L'histoire est plutôt obscure de bout en bout, avec Kat qui est amnésique dès le début du jeu et qui trouve comme leitmotiv d'aider les gens pour donner un sens à sa vie. On apprendra plus tard de façon très cryptique ce qui lui est arrivé, et globalement on comprend bien les buts des personnages impliqués, mais le fil rouge n'existe pas et c'est plutôt déconcertant. Les névis attaquent la ville, on ne sait pas trop pourquoi, y'a des trucs bizarres de temps en temps et on comprend pas trop. Pourtant le jeu arrive à être intriguant de bout en bout grâce au charisme des personnages et par la mise en scène bien faite, mais franchement j'ai fini le jeu sans comprendre grand chose. On se retrouve donc assez souvent à sauver des gens de la ville et à se faire emporter vers quelque chose de plus métaphysique on va dire, entre les failles qui nous emmène vers d'autres mondes et certains chapitres plus conceptuels. Certains pourraient ressentir de la monotonie par moments ce qui m'est arrivé vers le milieu du jeu, mais globalement le rythme est bien calibré entre les cinématiques en mode BD de toute beauté, les phases de "vol" et les combats contre les névis. Je pourrais reprocher cette caméra qui part en vrille car le gameplay est à 1080 degrés et bouge donc beaucoup trop, mais c'est un peu le reproche de beaucoup de jeux en vue 3eme personne je dirais. Il y a aussi quelques problèmes de précision lorsque l'on attaque en gravité, certains coups n'atteignent par leur but en visant précisément tandis que d'autres atteignent leur but en visant à l'arrache. Perplexe par moments. Malgré la simplicité des combos les combats restent intéressants mais il aurait été sympa de rajouter au moins un coup fort pour varier les plaisirs entre le spam de l'attaque normal et l'attente de la recharge de l'attaque spéciale. Niveau sonore c'est vraiment très bon, entre le style jazzy de certaines parties de la ville, des musiques très tristes au piano pour certaines phases, et surtout des sonorités plus agressives/sombres pour le coté dark des situations. Pour conclure j'ai fini le mode scénario (21 chapitres) en 10 heures à peu près je pense, vu qu'on passe grosso modo 30 minutes sur un chapitre, parfois moins. Il me reste les missions annexes qui sont les dlc de la version vita et les défis regroupant courses et combats de rapidité contre les névis. Ça reste correct mais j'aurais aimé plus de chapitres pour expliciter certaines choses du scénario. Je recommande donc ce jeu pour son univers, pour son héroïne aussi sexy qu'attachante, pour sa rivale encore plus sexy, pour la qualité du design, pour ce sentiment de liberté très cool, pour ces graphismes très bons pour un remastered HD malgré des tons de couleurs trop grisâtres dans la ville et pour ce gameplay simple mais agréable. Le jeu est sorti à 30e sur ps4, une occasion de l'essayer et de favoriser les jeux originaux qui se font plutôt rares de nos jours coté gros éditeurs.