Encore aujourd'hui, Ys Celceta reste parmi les meilleures expériences offertes par la pauvre PS Vita et c'est donc presque quatre ans plus tard que nous accueillons Ys VIII et ses nombreux arguments pour en faire l'une des belles réussites de cette fin d'année.
NIS America a semble t-il fait confiance aux joueurs occidentaux en maintenant le « VIII » dans le titre là où d'autres n'auraient pas rechigné à mettre la numérotation à la poubelle afin de ne pas freiner les nouveaux-venus, susceptibles de prendre peur à l'idée de démarrer une saga à partir du huitième épisode. Il est vrai que contrairement à Final Fantasy pour ne citer que lui, Ys garde son personnage principal et une chronologie unique, ce qui n'empêche pas chaque épisode d'être parfaitement indépendant les uns des autres : tout les raccrochages ne se feront que par le biais de quelques clins d'oeil. Donc ne vous inquiétez pas et prenez l'aventure pour ce qu'elle est, à savoir celle d'Adol, aventurier à ses heures qui vogue donc tranquillement vers d'autres lieux à bord d'un somptueux paquebot.
Mais les fans de J-RPG le savent, encore plus quand on aborde le cas du old-school. Démarrer l'aventure en se levant du bon matin, c'est les prémisses d'une catastrophe, susceptible d'avoir lieu dans votre village. Et quand vous débutez dans un moyen de transport, vous avez une chance sur deux de ne jamais arriver à la destination prévue. Et c'est exactement ce qui va se passer vu qu'en voguant près d'un équivalent du Triangle des Bermudes (en même temps, les mecs cherchent un peu les ennuis), une sorte de semi-kraken va débarquer pour tenter un remake opportuniste du Titanic. Vous vous retrouvez ainsi échoué sur une île proche, seul au monde ou presque vu que vous n'êtes pas seul survivant de cette tragédie.
L'histoire se déroule donc sur cette gigantesque île où vous allez très vite rencontrer d'autres (anciens) passagers du paquebot qui n'ont pas envie d'attendre de quelconques secours et qui veulent donc repartir par leurs propres moyens, en prenant si possible leur temps car personne n'a oublié la grosse bébête qui se planque dans les profondeurs alentours. Donc il faut survivre, ce qui est le thème de la narration et non celui du gameplay car ne vous inquiétez pas, on reste dans du Ys et vous n'allez pas partir explorer la map avec un slip, une pomme et une branche (on laisse ça à Zelda).
Sans entrer dans les détails du début de partie, disons que vous allez très vite avoir votre petit village de fortune (plus exactement une grotte pour dodo et quelques magasins au dehors), et que la progression vous permettra de trouver d'autres naufragés, la majorité obligatoire dans le fil rouge, certains facultatifs mais néanmoins essentiels pour les complétistes. Pas plus d'une vingtaine au final, incluant la demi-douzaine de combattants dont fera partie votre héros tandis que les cinq autres n'échapperont pas aux bases du J-RPG de routine : la nana jugée comme une garçon manqué par son statut (issu de la noblesse) mais qui peut rougir devant un nounours, le doyen bourrin qui aime bien rigoler fort, la gamine toute ingénue en mode lolicon, le mercenaire qui s'exprime autant que Squall, et enfin… Dana. Oui, car ce n'est pas un spoil de dire que la femme qui prend un quart de la jaquette, elle ne va pas servir que dans d'obscures cinématiques.
Donc pour en revenir aux habitants, en recruter permet parfois d'obtenir de nouveaux magasins, des quêtes annexes et surtout débloquer de nouvelles routes sur la map (à cause de rochers qui demandent x personnes pour être dégagés), ouvrant toujours plus votre terrain de jeu, et surtout la sensation d'avoir toujours un truc à faire sans être lassant. Car point fort de Ys VIII : sa vitesse de jeu. Tout se fait très rapidement, rien n'est jamais chiant. Pas d'animation pour ramasser des objets, pas de complication inutile dans la pêche, du craft on ne peut plus simple à comprendre, des objectifs très clairs sur la map, même chose pour les annexes, des points de téléportation suffisamment nombreux… Tout est fait pour éviter de bailler afin qu'on ne lâche jamais la manette, sauf quand le regard se tourne vers la montre qui affiche un odieux 2h30 du matin alors que vous devez vous lever à 7h00. Et encore, on serait tenté d'enchaîner.
Mais Ys, c'est aussi un action-RPG, et de ce coté, ça défonce sur tous les plans. C'était déjà le cas avec Celceta et ça l'est encore plus ici (merci le 60FPS sur PS4 d'ailleurs, et les temps de chargement drastiquement plus courts). Rarement un jeu du genre n'a atteint un tel degré de nervosité où l'on sent que tout a été misé sur le rythme des affrontements qui s'enchaînent jusqu'à plus soif avec toujours ce système de compétence sur quatre raccourcis (il faut donc faire des choix) dont on abuse sans sourcilier puisque de toute façon, la jauge de MP regrimpe à toute vitesse avec les attaques de base. On peut toujours switcher d'un perso à l'autre (même s'ils font l'IA fait son job), maxer ses attaques spéciales, déclencher des ultimes et jouer de la parade et de l'esquive avec des bonus si on les enclenche au bon moment.
Et ce qu'il y a de génial, c'est que le jeu à le vice de pousser au 100 % même pour le moins complétiste d'entre nous. Avec des maps qui affichent constamment le nombre de coffres à récupérer dans chaque zone, et surtout un pourcentage de visibilité, impossible moralement de laisser indéfiniment une des maps à 97 % sans y retourner pour se débarrasser du bout d'ombre qui manque, surtout que le système est beaucoup moins « au poil de cul » que sur Celceta où on galérait parfois à trouver le dernier pixel manquant. Et toujours dans l'action, on rajoutera à cela deux types de missions spéciales avec les séquences de contre-attaque (phase de Horde contre des vagues d'ennemis) et à contrario d'attaque nocturne (pas sur Vita), où l'on doit se débarrasser d'une zone tout en apposant des flambeaux. C'est rapide, ça grimpe vite en difficulté et ça offre plein de bonus pour faire plaisir.
Bref, un petit bonheur même si malheureusement, Ys VIII, ce n'est pas uniquement de l'action. Les scénarios de la série n'ont jamais brillé par leur teneur et c'est également le cas ici même si l'histoire se laisse suivre, mais malheureusement, outre le fait d'avoir un rendu façon PS2 liftée (heureusement qu'il reste la patte esthétique), le principal défaut du jeu est qu'il peut à certains moments se montrer incroyablement bavard pendant plusieurs minutes, jusqu'à briser sérieusement le rythme. Ça ne représente pas grand-chose sur plus de quarante heures souhaitées pour atteindre le final (hors post-game) mais on ne peut cacher qu'il y avait sérieusement mieux à faire sur la mise en scène qui donnerait presque le sourire là où elle est censé être dramatique à certains moments. Et qu'on ne dise pas « c'est parce que c'est de la Vita à la base » car cette même console fait tourner du FFX, et que même si les moyens financiers ne sont évidemment pas les mêmes, on a tendance à oublier cette excuse lorsque le prix de vente est le même qu'un AAA.
+ Le système de combat
+ La nervosité de l'action
+ Persos attachants
+ VF et voix japonaises
+ Les bonus PS4
+ Pousse au 100 %
+ Très bonne durée de vie
- Quelques passages trop bavards
- Mise en scène en carton
- De la Vita HD, forcément
Conclusion : Falcom signe avec Ys VIII un épisode juste excellent, plus nerveux que jamais et particulièrement chronophage. Une digne réussite qui en fait l'une des plus belles perles japonaises de cette année et dont l'unique défaut notable est lorsque le jeu délaisse parfois l'action pour une narration trop poussée pour peu d'apport, qui plus est sans le moindre effort de mise en scène. Embêtant, mais finalement bien peu quand le jeu nous réserve à coté un plaisir constant par des heures d'exploration et de combats intenses.
Les plus:
-Le gameplay
-Le switch de perso pour varier le gameplay et pour breaker l'ennemi suivant son point faible
-Plein de compétences
-Dana reste un peu attachante par son histoire parmi tous ces personnages clichés sans aucun envergure
-Ca reste ultra fluide
-Ultra bourrin
-Un petit côté Zelda dans l'exploration et dans les boss
-Les phases de contre attaques et d'invasion de territoire
Les moins:
-Graphiquement indigne
-La plupart des musiques sont agaçantes (j'ai réduit à 2 le son des musiques pour dire)
-Ce scénario qui se relève un peu à la fin, mais qui reste denué d'interet. Ca me rappelle les xenoblade avec le reboot de la civilisation, mais sans aucun subtilité, l'écriture au ras des paquerettes
-Les dialogues deja vu deja entendus
-Les murs invisibles de partout
-Ca aurait mérité d'être un open world, mais bon c'est lié au budget du jeu et à l'éditeur
-Le design douteux de certains personnages (mention spécial à Dana, qui a un beau visage mais qui est à moitié à poil, pedobear detected, franchement ca craint)
-Les ralentissements dans la partie Dana seule, incompréhensible
-Les bruitages
-Les effets visuels digne d'une PS1
6/10
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