C’est à l’occasion de la présentation du line-up de fin d’année d’Ubisoft, à Paris, qu’a eu lieu la conférence de presse pour King Kong, adaptation vidéo ludique de la superproduction cinématographique de Peter Jackson, en salle au mois de décembre. Après quelques heures passées en compagnie du singe géant, voici nos impressions.
Attendu comme l’un des blockbusters de cette fin d’année,
Peter Jackson’s King Kong est développé par
Ubisoft, sous la tutelle de Michel Ancel, l’homme à l’origine de
Rayman et Beyond Good & Evil. Ce
King Kong représente donc un véritable challenge pour le développeur, puisque c’est la première fois qu’il est aux commandes d’un projet aussi fou que titanesque, et qui plus est, en étroite collaboration avec Peter Jackson. Cette collaboration a permis au jeu de coller le plus précisément possible à l’univers du film. A ce propos,
Ubisoft a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une simple adaptation du film en jeu vidéo. C’est bien plus que cela. En effet, les développeurs ont tenu à offrir une nouvelle dimension au jeu : à titre d’exemple, certains bestiaux qui n’ont pas été insérés dans la version finale du film ont été repris pour le jeu vidéo, afin de rendre l’aventure plus variée et intéressante que si l’on y avait inséré uniquement les éléments présents dans le film.
Une dualité permanente…
L’une des idées fondamentales qui a contribué à rendre
King Kong intéressant à jouer, c’est l’idée d’une dualité dans le
gameplay. En alternant les phases de jeu avec Jack où l’on évolue en vue à la première personne, et celles où l’on incarne Kong à la troisième personne, le jeu semble avoir réussi à ne pas tomber dans une certaine linéarité, grâce à une rupture prononcée dans la jouabilité. La majeure partie du jeu (et notamment les premiers pas de l’aventure) se jouera avec Jack, qui fera tout son possible pour braver les dangers de l’île maléfique de Skull Island. A l’aide de son pistolet et d’autres armes de fortune comme des lances, il sera bien démuni face aux créatures qui peuplent l’île : dinosaures de tailles diverses, oiseaux carnivores, sans oublier le T-Rex qui sera d’ailleurs la tête d’affiche de scènes déjà cultes. Le bestiaire proposé ne manquera pas de nous rappeler le maître mot en vigueur : l’urgence. Non pas qu’il faille toujours se presser, mais, à de nombreuses occasions, il faudra faire des choix pour réussir à échapper à des situations délicates. Un exemple, que nous avons expérimenté dans un niveau mettant en scène le T-Rex : à un moment précis, le joueur a le choix entre jouer à cache-cache avec le T-Rex jusqu’à trouver une échappatoire, ou tuer d’un coup de lance un volatile géant qui passe dans le coin pour détourner l’attention du T-Rex, qui sera alors occupé avec son repas l’espace de quelques instants. Excellent.
L’autre facette du
gameplay, ce sont les phases où l’on dirige Kong. On quitte alors le statut de proie en fuite pour passer à celui de maître absolu sur son territoire : un être d’une force colossale et pour qui la plupart des dinosaures sont quasiment insignifiants. D’une simple pression sur l’un des boutons d’attaque, Kong pourra soit frapper et tuer les ennemis (généralement en un seul coup), soit les attraper et leur faire subir des atrocités telles que l’arrachage de mâchoire. Défoulant et efficace ! Dans ses déplacements, Kong se dirige assez facilement, et l’on ressent bien son poids à chacun de ses mouvements. Malgré cette force bestiale qui anime notre héros géant, la difficulté semble être au rendez-vous, car il nous est arrivé de mourir à de nombreuses reprises. Concernant la durée de vie, l’éditeur nous promet une dizaine d’heures de jeu, ce qui serait tout à fait correct pour faire tenir une aventure aussi bien rythmée. Si la première partie du jeu se déroule sur Skull Island, où l’équipe de Jack venait s’installer pour tourner un film, les événements feront que vous vous retrouverez à New York plus tard dans le jeu, pour une fin de jeu exaltante ! Nombreux sont ceux d’entre vous qui ont dû voir le film original, et il est donc inutile de vous rappeler l’effet que provoque l’arrivée de Kong en métropole. Le contraste entre l’île de départ, où Kong est le maître incontesté, et l’arrivée en ville, où il se retrouve traqué et complètement perdu dans cet environnement hostile constitué d’immeubles à n’en plus finir, est vraiment bien retranscrit par les développeurs.
…au service de l’immersion
Les niveaux avec Kong sont aussi truffés de phases de plates-formes, durant lesquelles le gorille devra sauter, s’accrocher, grimper aux murs, débloquer des passages (en tapotant le bouton rapidement), etc. Visuellement proches d’un
Prince of Persia, ces phases en sont pourtant bien différentes : Kong ne peut pas tomber dans des gouffres, et les actions sus citées s’effectuent de manière automatique dès que l’on s’approche du bord de la plate-forme. L’autre grande particularité du titre d’Ubisoft, c’est qu’il a toutes les caractéristiques qui font de lui un film interactif : pas de menu ni d’inventaire, aucun élément présent à l’écran pour nuire à la qualité de l’image (barre de vie, carte), et un sentiment d’immersion rarement égalé dans un autre jeu vidéo. Au niveau émotionnel, le jeu réussit à nous happer totalement, et il est indéniable que l’étroite collaboration avec Peter Jackson n’y est pas étrangère. L’équipe de développement a pu bénéficier de ses précieux conseils concernant la mise en scène, et ainsi optimiser tous ces éléments relatifs à l’immersion. C’est en cela que
King Kong est unique et qu’il constitue une aventure très intense.
Toujours par souci d’immersion, lorsque le héros se fera toucher, rien n’indiquera la vie qu’il vous reste. Seuls des éléments visuels et sonores vous mettront en alerte (écran flou, ambiance sonore brouillée). Il faudra alors, comme dans Halo, s’éloigner quelques instants du champ de bataille pour reprendre ses esprits et récupérer son énergie. Kong dispose quant à lui d’un mode « furie » qui lui permet de décupler sa puissance en se frappant le torse à coups de poings. En cette occasion, l’écran devient alors jaunâtre, et les coups infligés aux ennemis sont ultra puissants. D’un point de vue strictement technique, le soft semble bien parti pour figurer parmi les standards de perfection graphique. Les décors sont impressionnants de réalisme et les animations de Kong sont à tomber à la renverse.
Prévu pour le mois de novembre sur toutes les consoles disponibles, puis au lancement de la Xbox 360 le 2 décembre, King Kong fera encore parler de lui dans les semaines à venir, soyez-en sûrs.