Sous la bannière de Vivendi, Vincent Bolloré continue son cannibalisme de Gameloft et détient aujourd'hui plus de 30 % du capital boursier, lui permettant concrètement de lancer une future OPA si l'Autorité des Marchés Financiers lui donne le feu vert.

Alors que les espoirs semblent perdus pour ce groupe, Yves Guillemot sait pertinemment que la prochaine étape viendra d'un grignotage sur la longueur des parts d'Ubisoft et l'éditeur commence à préparer sa contre-attaque avec une réunion aux actionnaires, leur certifiant que « l'avenir ne passe pas par Bolloré », rajoutant quelques sous-entendus comme le fait que Ubisoft est une firme qui sait s'adapter à chaque marché en plus de savoir user d'impartialité avec ses partenaires. Des mots envoyés tels une flèche vers Bolloré et son groupe Canal, qui ne possède aucun poids sur le marché mondial, qui a perdu 250.000 de ses abonnés en France en 2015 et qui a surtout été touché par les polémiques de censures (concernant les documentaires) « pour ne pas froisser les partenaires ».

Concrètement, Ubisoft revoit sa stratégie et rassure donc les financiers sur le fait que le groupe continuera de faire beaucoup d'argent sans intrus en costard-cravate. Ainsi, l'éditeur évoque un premier plan jusqu'à l'année fiscale 2019 avec au moins cinq AAA majeurs chaque année, et surtout l'envie de pousser à la fois les nouvelles licences, commencer à regarder de plus près l'eSport, mais également fournir des jeux à « organisation Live ».

Quoi qu'est-ce ? Tout simplement des titres qui assurent des ventes et un suivi financier sur la longueur. Sur les trois meilleurs lancements d'une nouvelle IP dans l'histoire du jeu vidéo, deux sont tenus par Ubisoft (Watch Dogs et Assassin's Creed) tandis que la première place reste attribué à Destiny, seul des trois avoir misé son business plan sur le suivi avec l'apport de multiples DLC, le titre accueillant même une nouvelle extension en septembre (deux ans après son lancement initial).

Ainsi, en matière de business « Live », on remarque une augmentation des projets chez Ubisoft.

Année fiscale 2015 :
- The Crew

Année fiscale 2016 :
- Rainbow Six Siege
- The Division

Année fiscale 2017 :
- Ghost Recon : Wildlands
- For Honor
- Un troisième encore non dévoilé

Effet souhaité de tout cela pour Ubisoft : dégager un CA de 2,2 milliards de dollars sur l'année fiscale 2019 et ainsi consolider plus que jamais sa place de troisième éditeur tiers mondial.