Ce serait un beau pléonasme de dire que
Ys Origins ne date pas d’hier puisque sa sortie première remonte à fin 2006 et les plus cyniques oseront dire que vu le rendu, on aurait même pu rajouter une décennie supplémentaire au compteur quand on sait que la même année furent lancés des titres comme
Gears of War et
Oblivion. Donc imaginez quoi en penser plus tard sur Vita, puis PlayStation 4, Xbox One et enfin désormais sur Switch. Ce n’est vraiment pas extraordinaire, la cinématique d’introduction tourne en 1/10e de la 4K avec un doublage FR à se claquer le cul par terre, mais malgré tout, ça a son petit charme, probablement par ce savoureux mélange sprites 2D/décors 3D de l’époque 32 bits. Bon de toute façon, personne ne joue à Ys ni même à un jeu
Falcom pour ses graphismes, ça se saurait depuis le temps.
Mais alors, pourquoi jouer à
Ys ? Pour son feeling tout simplement et il faut avouer qu’au premier regard, on ne s’attendait pas à retrouver la nervosité bien typique de la licence. Les coups s’enchaînent très rapidement et sans aller jusqu’à la profondeur des derniers épisodes en date, loin de là même, on a tout de même des compétences à débloquer, un système de « surpuissance » à placer, quelques pièces d’équipement à chopper, un leveling qui se fait rapidement grâce à la très bonne idée du multiplicateur déjà vu dans certains Souls-like, et le fait d’utiliser son argent uniquement pour l’achat de bonus. Bref, c’est du
Ys très light mais ça fait le taf et on n’a pas envie de lâcher la Switch, sauf lorsqu’on fait face à d’énormes pics de difficulté incarnés par les nombreux boss (alors que le reste se traverse tranquille) et une potentielle frustration de taille devant un système de sauvegarde désuet.

Car il n’y a pas d’auto-save ici et si mourir n’est pas bien grave (on repop en 5 secondes à l’entrée de la même salle), il ne faut JAMAIS oublier de sauvegarder manuellement à chaque statue dédiée. Car il m’est personnellement arrivé de toucher la statue en question pour me regen, oublier la sauvegarde (par habitude de l’auto-save, que voulez-vous...) et faire face ensuite à un boss surpuissant dès la salle suivante. Comprenant vite que mon destin serait de me faire bolosser jusqu’à la fin des temps, par manque de level-up mais aussi parce que je n’avais pas visité certaines pièces juste avant avec les bonus qui vont avec, deux choix uniques s’offraient à moi : soit recommencer encore et encore (je viens de dire qu’on repop à l’entrée, donc devant le boss), soit reprendre ma précédente sauvegarde… qui du coup avait été effectuée il y a plus d’une heure, avec six niveaux de moins. Pouf.
Bon passé cela et si vous pensez à utiliser votre cerveau contrairement à moi, les choses devraient à peu près bien se passer, ce qui n’empêchera pas de rechigner face au contenu de ce titre. Sachez le,
Ys Origins, c’est seulement huit pauvres heures de jeu, avec néanmoins une certaine replay-value puisqu’il faut au départ choisir un personnage parmi deux (guerrière ou mage) et que chacun à sa propre histoire, en rajoutant qu’une fois terminé les deux runs, un troisième combattant débarque avec lui aussi sa propre destinée. Une vingtaine d’heures au final, ce qui est déjà mieux, sauf que outre le scénario qui ne plaira finalement qu’aux plus gros fans (c’est une préquelle, là pour développer le lore), la progression reste elle globalement identique avec les mêmes salles et mêmes ennemis, alors qu’on sentait déjà une certaine répétitivité au premier scénario puisqu’il faut rappeler pour ceux qui l’ignorent que toute l’aventure se déroule dans une unique grande tour. Un petit jeu donc, heureusement vendu 20 balles.
Sinon le jeu est court comme un peu tous les Ys, mais bien nerveux avec quelques coups de stress contre les boss. Perso j'en garde un bon souvenir.
https://youtu.be/G6Aa2k-ztBg