Ceux qui suivent mon blog, ou plutôt qui cliquent quand l’occasion se présente, savent peut-être que j’ai joué à
I Am Setsuna sans aller jusqu’au bout : après une mort brutale dans le dernier donjon et 40 minutes de ma vie envolées, la tension dans mes poings fut telle que j’ai abandonné définitivement. Car je me suis bien embêté sur ce premier bébé de
Tokyo RPG Factory et c’est peu de le dire vu que rares sont les jeux qui arrivent aujourd’hui à m’endormir, au sens premier du terme. Mais je ne suis pas seulement homme de confiance, je suis également homme qui fait confiance et un échec critique couplé à la volonté pour
Square Enix de promouvoir ce studio n’auraient pu mener qu’à du mieux pour un deuxième chantier. Lost Sphear donc. Et c’est donc « mouais ».
Lost Sphear donc, qui va de nouveau essayer de nous replonger dans une expérience façon années 90 dont on ne retrouve jamais les sensations car c’est toujours aussi laid sur le plan esthétique (et graphique d’ailleurs) avec une froideur qui n’est pas de bon goût cette semaine. Les années 90, c’était en partie de la jolie 2D, c’était des pixels, mais on nous refourgue encore cette espèce de rendu smartphone générique sans génie ni âme, jusqu’aux décors à mille lieux de la série
Bravely Default, qui s’amusent même à recycler un paquet d’éléments d’
I Am Setsuna.. Le quidam sera surpris de voir que le même éditeur est actuellement en charge d’un certain
Project Octopath qui sent infiniment mieux la nostalgie et pas seulement l’économie budgétaire.
Mais ne crachons pas trop vite sur cette production qui a le mérite d’améliorer de nombreuses choses par rapport à
I Am Setsuna. La progression est du même niveau (des villages, des donjons, etc.) mais on appréciera déjà un meilleur système de combat qui permet cette fois de vraiment se positionner avant l’action, ce qui va mener à un bien meilleur équilibre pour ce qui est des frappes et des magies de zones, incluant alliés comme ennemis. La stratégie y gagne également un peu avec cette option puisqu’on sera tenté au préalable de séparer son équipe pour éviter de les voir tous se faire bolosser à chaque frappe, mais ça posera problème si vous souhaitez ensuite activer une magie de soin (impossible de couvrir quatre membres trop séparés).
Malheureusement, les bonnes idées vont en partie sauter à cause de la difficulté. De base, elle est très bien pensée et vous pouvez traverser le jeu sans avoir besoin de phases de level-up dès lors que vous visitez au maximum chaque zone pour abattre tout le monde et ramasser les coffres. Seule la dernière ligne droite demandera un peu de farm pour ne pas trop suer. Ce n’est pas forcément facile car chaque boss peut signifier un (gros) pic de difficulté mais on va dire que l’équilibre est de base bien trouvé, même au niveau de l’argent (on revient ici sur un système classique de gain après combats) où contrairement au précédent titre du studio, vous ne roulez pas sur l’or et il faudra faire des choix au niveau du boost d’équipement à chaque passage dans une ville.

Sauf que si vous êtes malins et que vous évitez de faire n’importe quoi, vous finissez vite par faire craquer le système. Ou en tout cas en dehors des boss. Le jeu offre notamment la possibilité d’activer des boosts au choix d’un bout à l’autre de la map (une très bonne idée d’ailleurs) mais il suffit de miser sur les bonnes choses, les bons alliés et le bon équipement pour revenir au même problème rencontré dans
I Am Setsuna : vous allez dégommer tous les streums hors boss sans cesse avec la même configuration. Personnellement, en optant majoritairement sur les coups critiques (fréquence et puissance) plus une récupération de MP après chaque combat, mes joutes ont quasiment toutes été identiques passées la première moitié de l’aventure : on lance le combat avec un avantage de frappe, le mage qui envoie directement la sauce, et un deuxième qui achève les survivants. Fin du combat, MP récupérés, au suivant.
L’autre problème avec cela, c’est que la grande nouveauté de
Lost Sphear se retrouve un peu inutile : je n’ai quasiment jamais eu besoin des fameux exoméchas. L’intérêt y gagne pourtant à force d’activer des piliers dédiés sur la map mais faute de challenge face aux péons et avec un peu de jugeote contre les boss, inutile d’utiliser les armures magiques hormis pour détruire des rochers sur le chemin. Donc retour à l’ennui hormis de rares instants qui ne durent jamais car le jeu nous renvoie sans cesse à son scénario qui n’a rien de vraiment intéressant. Et c’est peut-être là le vrai drame du jeu : s’il améliore effectivement de nombreuses choses par rapport à
I Am Setsuna, il supprime également le peu de qualité qu’offrait ce dernier. Terminé l’originalité et la mélancolie de l’univers, terminé le casting qui essayait d’être un poil original (en tout cas au départ, notamment par son héros). On est reparti dans les fondamentaux avec la bande d’ados/gamins et ce qu’on va trouver sur le chemin, donc en vrac un héros sans charisme, une fille qui fait la moral, le copain qui beugle autant que Naruto, un vieux sage, un monstre qui est en fait sympa, un mec pseudo-dark… Bref, le cahier des charges du J-RPG lambda, dans un monde où le thème du souvenir est finalement bien trop inexploité scénaristiquement pour nous happer durant les 25h demandées.
Perso, j'ai eu des bonnes sensations sur la demo du jeu même si je trouvais la qualité d'ecriture et le scénario vraiment ras les pâquerettes. En tout cas, je ne le prendrais jamais au prix indiqué. Même chose pour I am Setsuna.
Ben écoute, j'en ai jamais eu besoin
Et pour le reste, t'as déjà vu des pelles de bugs et chute de frame-rate dans un RPG en "2D" (même avec moteur 3D) ?
Je suis complètement en accord avec ton test, j'ai même du mal à finir le jeu là je me force un peu en jouant une heure par ci par là...
même gratuit, qui voudrait perdre son temps sur une nullité pareille ?
Il y a tellement mieux à faire...
surtout à ce prix! à 15 euros on pourrait être plus clément, là pas.
?
shincloud
Je te promet y avoir jouer en normal :V
Je ne suis mort que 2 fois, dont une contre des petits ennemis (j’ai sous-estimé ces petits cons de robots qui peuvent faire une attaque combinée).
C’est quoi ton équipe ?
Et toi c'était qui? par contre le gros balèze et sa capacité d'encaisser est pas mal
- Kanata (avec au moins les capacités soin + bouclier)
- Le vieux magicien (on profite qu'il est blindé de sorts)
- Le gros streum (notamment pour sa capacité séisme)
- Van (bon lui j'avoue qu'il était au final pas très utile mais vu que je l'ai naturellement maxer en équipement, j'avais plus envie de m'en séparer)
A partir de là, outre les piliers artefacts où j'ai bien misé sur les bonus (critique et récup mementum), j'ai surtout utilisé les flux de compétences mementum pour foutre des récups de soins un peu partout. Comme ça, à chaque fois que y avait le moindre danger, je me servais que du mementum pour utiliser une capacité qui faisait soin bonus derrière.
Après je le dis dans le texte, pour la dernière ligne droite, j'ai pris un peu mon temps (profitant du vaisseau quoi) pour visiter et donc leveler un minimum + plein de pognons pour acheter soins et phénix.
L'idée de proposer des J-RPG authentiques fait par de petites équipes en mode "artisan" de la part de Square-Enix n'est pas mauvaise. Surtout quand on voit la catastrophe industrielle qu'à donné Final Fantasy XV, produit par une armée de travailleurs pendant des plombes à l'aide d'un budget faramineux.
Mais si c'est pour avoir des jeux sans idées et sans personnalité, mais pour le prix outrageux d'un AAA, c'est pas la peine ...