Il y a plus d'un an était lancé dans les salles de cinéma nord-américaines l'adaptation de Silent Hill par Christophe Gans. Je dois avouer, avec le recul, qu'il s'agit encore aujourd'hui de la
meilleure adaptation d'un jeu vidéo au cinéma. J'ai tiré cette conclusion après de mûres réflexions. J'ai laissé de côté mon dégoût de certains choix douteux dans cette production et je me laisse ensorceler par le souci des détails. Voici une comparaison du jeu vidéo et de sa contre-partie cinématographique :
http://gameplanets.blogspot.com/2007/06/silent-hill-movie-vs-game-comparison.html.
Les décors sont franchement magnifiques. J'ai apprécié revisiter des lieux-clés du jeu vidéo sur un écran géant, en vrai; l'école, la ville, l'église, les ruelles obscures. Le succès se mesure aussi par la trame sonore du génie Akira Yamaoka, le même compositeur des musiques des jeux originaux. Pyramid Guy y est pour beaucoup, le film n'aurait pas été complet sans lui. La scène finale rappelle à quel point le jeu vidéo est brutal, je dois même dire que le film m'a surpris puisqu'il a été encore plus loin du côté violence.
Spoiler :
Je parle ici de la scène avec les fils barbelés qui entrent par l'orifice personnel de la femme pour la faire éclater
. Voici ma critique datant de quelques mois;
Christophe Gans (Le Pacte des Loups) est le tout dernier réalisateur à s'aventurer dans le domaine des adaptations de jeux vidéo populaires au grand écran, suivant de près Uwe Boll (House of the Dead, Bloodrayne) qui s'est vite fait vitrioler tant par les joueurs que la critique. La mission de Gans n’est pas simple, surtout après l'insuccès de son prédécesseur. Heureusement, les dommages ont été limités et les fans y retrouveront des éléments connus du monde conçu d'abord pour les consoles. Dommages limités, puisque la commande a subi de sérieux traumatismes avant d'arriver à destination.
L'histoire se déroule autour d'une fillette nommée Sharon, interprétée par l'actrice canadienne Jodelle Ferland âgée de douze ans. Rapidement, sa mère adoptive, Rose, devine qu'elles doivent s'armer de courage et pénétrer une ville perdue et dite hantée : Silent Hill. Seulement, dans cet endroit, elles découvriront le secret du lien qui les unit et, en parallèle, celui qui se tapit dans l'ambiance glauque des murs de la ville-fantôme. À leur arrivée, elles seront séparées, ce qui amorcera une joute irritante de cache-cache qui durera la première moitié du film.
L'autre moitié est beaucoup plus riche d'histoire et révèle des détails autrement abstraits, évoqués plus tôt. Sans tout dire, Rose fera équipe avec une policière aguerrie, l'agent Bennett, et entrera constamment dans de nouveaux mondes lugubres et tordus, une réalité déformée. Seul son courage la sauvera. Sur ce point, Silent Hill est gagnant puisque Rose est actée avec un réalisme prenant. Aussi, la qualité visuelle des environnements est extraordinaire, surtout en sachant que la majorité de ceux-ci ne sont pas générés par ordinateur. Le spectateur voyage de corridors sombres à une école saccagée en passant par une usine désaffectée et d'autres lieux tous aussi fidèles au jeu, et même plus. Une mention d'honneur à la mutation des décors des deux dimensions, c'est-à-dire la dimension « saine » et la dimension « vile », peuplée de créatures faites de cendres et d'éléments brisés, rouillés et effrayants.
Mis à part les effets spéciaux, Silent Hill n'est qu'un ramassis de bonnes idées mal employées. Au grand étonnement des puristes de la série, l'héroïne rencontre une tonne de personnages inusités qui n'ont pas vraiment leur place, par exemple les pseudo-soldats au masque à gaz ou encore la foule en délire. Malgré ses embûches, Rose élucidera le mystère de Silent Hill ainsi que de sa fille adoptive, mais pas sans quelques scènes sanglantes et plutôt gratuites, bien que rares. Encore là, les fans seront surpris du ridicule de plusieurs situations, notamment les scènes superflues avec Christopher (Sean Bean), avec les policiers ou la tentative d'expliquer la tragédie de Silent Hill. Pour les néophytes des jeux vidéo, le scénario agit en tant que somnifère, sauf pour certains moments un peu plus intenses.
Cependant, malgré toutes les invraisemblances avec les jeux vidéo du même nom, Silent Hill exploite avec excellence le domaine sonore. En effet, le film comporte plusieurs trames très proches des jeux et qui se marient avec perfection au résultat final.
Pourtant, Silent Hill demeure bourré d'événements sans fondement qui laisseront le spectateur désorienté du début à la fin, ce qui jette de l'ombre sur les côtés plus brillants du film.
En conclusion, Silent Hill est un bon divertissement, seulement pas de l’ordre du cinéma. Attendez sa sortie en DVD, sauf si vous êtes un mordu de la série et que vous vous donnez comme mission vitale de voir Pyramid Guy déchiqueter un personnage bidon ou de voir les décors de génie imprégnés de musiques incroyables. Autrement, vous regretterez, garanti. Et vous rirez aussi puisque le tout tombe trop souvent dans le ridicule...
