Square Enix se lance dans le RPGG (Role Playing Gun Game)
Ceux qui ont joué à Final Fantasy VII se demandent toujours d'où sort Vincent, un personnage caché facile à trouver, mais tellement mystérieux qu'on ne sait pratiquement rien de lui! Même en complétant une side-quest nous donnant son arme finale et sa limite ultime on apprend que des bribes sur lui. On sait qu'il est un ancien Turk qui travaillait avec Lucrecia, la mère de Sephiroth, et qu'il a subi des expériences scientifiques inhumaines qui lui ont donné son apparence actuelle. C'est en tenant compte que la première fois qu'on le voit, il est dans un cercueil! Mystère 101. Mais, les concepteurs de Square Enix ont décidé de faire revivre FF7 avec la Compilation of Final Fantasy VII afin d'éclaircir certains points sombres du scénario et de presser le citron que sont les portes-monnaie des fans du jeu original. De là vient Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII, un Shooter RPG mettant en scène ce cher Vincent Valentine, ayant lieu 3 ans après FF7, donc un an après Advent Children.
Avant tout, éclaircir un point : il est absolument nécéssaire d'avoir joué à FF7 pour comprendre quelque chose de l'histoire et ne pas être perdu dans son univers en ce demandant ce que sont le Mako, le Lifestream ou encore Shinra. De toute manière, pour le bienfait culturel de tout joueur de RPG, c'est un devoir. Par contre, il n'est pas vital d'avoir vu Advent Children, car on y fait très peu allusion. Seul un chapitre a lieu dans la ville où se passe le film, j'ai nommé Edge, car dans le film, le nom n'y est pas prononcé. Ceci dit, si vous n'êtes pas fan de FF7, passez votre chemin, car un shooter assez moyen vous attend.
Dans Dirge, on dit qu'après la chute du Météore de FF7, un groupe d'anciens soldats de Shinra aurait survécu et vivrait sous les décombres de Midgar. Ils se nomment Deepground. Depuis qu'ils se sont fait connaître par le WRO (World Regenesis Organization) de plus en plus de personnes disparaîssent littéralement sans laisser de trace. À cours de ressources, Reeve Tuesti, chef du WRO et celui qui contrôlait Cait Sith dans FF7, fait appel à ses services pour éclaircir ce mystère. S'en suit une aventure ainsi qu'une série de flashbacks qui en dit beaucoup sur la nature de Vincent ainsi que sur sa transformation secrète de FF7, Chaos. Excepté pour Yuffie, Cait Sith et Cid, les autres héros du jeu précédent sont pratiquement rabaissés au rang de caméo, surtout Red XIII, qu'on ne voit que 2 secondes. Vincent, Lucrecia et les nouveaux personnages du WRO et Deepground prennent vraiment toute la place de l'histoire, ce qui ne signifie pas qu'elle est inintéressante pour autant et demeure tout de même la principale raison de jouer.
Côté jeu en tant que tel, ce n'est pas Square Enix qui a le plus pondu de shooters depuis ses débuts. En fait, le seul conventionnel, qui était plus un survival-horror, en fait, c'était Parasite Eve II. Dirge of Cerberus lui ressemble, mais avec plus d'action et en plus achevé. Erreur est de penser que ce titre est comparable à Devil May Cry même si les bandes-annonces de Dirge ont quelques attraits similaires. En fait, les similarités sont très peu communes. Ici, les ennemis prennent généralement 2 ou 3 balles à tuer et même si Vincent peut exécuter un combo en frappant, il n'en a qu'un seul pour dépanner. Excepté courrir dans une série de couloirs et tirer sur tout ce qui bouge, il y a très peu de variété dans les missions. Les fans seront réjouis de retourner dans les divers lieux de l'univers FF7 tels le village de Kalm, la Shinra Mansion ou encore les ruines de Midgar. Ceux-ci sont très bien représentés en 3D, mais leurs structures sont presque toutes semblables. Dans la version américaine, Vincent peut maintenant exécuter un double-saut, ce qui n'était pas à sa disposition dans la version japonaise, mais les niveaux n'ont pas été conçus avec cette habileté en tête, donc certains lieux qui auraient pu être facilement atteignable avec ce saut ne le sont quand même pas parce que, pour les programmeurs qui l'ont créé, on ne pouvait les atteindre. Si le double-saut avait été dans la tête des développeurs dès le départ, le jeu aurait pu y gagner en terme de qualité. À cause de ça, on nous donne une habileté de luxe plutôt inutile.
Le point fort est l'optimisation des armes. Le joueur a le choix de 3 armes en tout temps et il peut les arranger comme il le souhaite en y ajoutant des accessoires comme un viseur, des matérias pour lancer de la magie ou d'autres accessoires augmentant la force, la défence et plus encore. Pour les armes, seul le pistolet de base est disponible en introduction (le Cerberus), puis se débloquent la mitraillette ou le fusil à longue portée (sniper). Le problème, c'est que Dirge est déjà facile en utilisant seulement le pistolet de base et en l'améliorant. Ceci reste quand même une option agréable et plus que bienvenue. Les magies aussi ne sont pas les plus variées (feu, blizzard, électricité), mais reste tout de même efficaces, surtout vers la fin du jeu.
Graphiquement, c'est digne du nom Final Fantasy. Les décors sont très bien rendus et les personnages ont de la classe. Par rapport aux vidéos CG, c'est bien près d'Advent Children : magnifiques et certaines sont vraiment à couper le souffle. Pour ce qui est des séquences en temps réel, leur direction fait penser à un mélange entre Metal Gear puisque Vincent est à peu près aussi accueillant et enjoué que Snake au début de MGS1, Devil May Cry pour l'action et un Xenosaga pour le nombre plutôt lourd de cinématiques. Parfois, certaines scènes peuvent prendre une vingtaine de minutes avant de laisser place à l'action! Tout de même, ceux qui essaieront Dirge seront principalement des fans de RPG et devraient être habitués de regarder de telles scènes, surtout que l'histoire nous garde en haleine jusqu'aux crédits.
Pour résumer, Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII est un jeu pour fans de FF7 seulement ou pour ceux qui veulent un petit shooter facile. Il est fortement recommendé de le louer puisqu'il est très simple, mais amusant. Si les développeurs conservent les idées appliquées dans Dirge (en plus du double saut) en vue d'une autre adaptation indépendante de l'univers de FF7, le potentiel est excellent, à question de régler la monotonie du titre et d'ajouter plus de substance que de style. Malgré la surabondance des tirs, Dirge a une structure semblable à un RPG et Nomura laisse sa trace, comme dans Kingdom Hearts.
Visuel: 85%
C'est très beau sans frôler la perfection. Les animateurs de Square Enix prouvent une fois de plus leur maîtrise du CG avec des scènes proches de celles d'Advent Children. Beaux décors et séquences en temps réel très réussies (et nombreuses).
Audio: 65%
C'est mitigé. Les voix sont excellentes et les doubleurs du film reprennent leur rôle à la perfection si vous aimez les voix américaines. Il n'y a aucune option pour avoir les voix japonaises. La musique, quant à elle, excepté quelques morceaux notables, se situe entre moyen et mauvais. Surtout la musique de scène romantique qui est beaucoup trop clichée (ou quétaine en bon québécois) pour son propre bien...Les fans du J-pop y trouveront leur compte, les chansons thèmes chantées en japonais par Gacht sont demeurées intactes.
Jouabilité: 75%
De nombreuses et bonnes idées plutôt bien exécutées. Les fans de FF7 peu habitués aux shooters devraient y trouver un bon gage. Même si le jeu est répétitif à la longue, le fun reste présent. L'optimisation des armes permet unr tonne de combinaisons, vitales pour obtenir l'arme la plus forte du jeu *indice*. Le système de sauvegarde basé sur les missions et non sur les parties en temps que telles reste à oublier puisqu'il y est difficile d'avoir plus d'une partie par carte mémoire!
Scénario: 85%
De nombreux éléments sont apportés à l'univers de FF7 et restent cohérents à ce dernier. Certaines scènes psychologiques un peu confuses font penser à du Xenosaga et quelques points sombres de l'histoire peuvent demander plusieurs visionnements avant d'être compris. Certains personnages de Deepground auraient pu être plus travaillés alors que d'autres s'avèrent une déception.
Durée de vie: 70%
Le quête principale demande une dizaine d'heures de jeu. On débloque ensuite un mode Extra Hard, puis Extra Hard + qui permettent de recommencer la campagne solo avec les armes améliorées de la partie précédente. Puis, le joueur débloque des missions bonus (une quarantaine) qui elles débloquent des extras (artwork, galleries de persos, trame sonore, etc). Étant donné la répétitivité du jeu, ce n'est pas tout le monde qui voudra continuer après la première partie.
Verdict: 78%
La note de ce verdict est en fait une moyenne estimée entre une note pour fans de FF7 et les non-fans.. Le premier bassin de joueurs sera comblé par la bonne continuité de l'histoire de la Compilation of FF7 qui leur apportera de grandes surprises vers la fin du jeu. Pour les autres, Dirge restera un shooter moyen qui méritera peut-être une location pour une longue soirée pluvieuse et ennuyante.
- Edgemaster

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posted the 08/28/2006 at 04:38 AM by
tefnut