Les jours passent et sont là pour rappeler aux possesseurs des consoles estampillées Sony et Microsoft que cette génération touche à sa fin. Une génération d'ailleurs plus que jamais marquée par l'avalanche de FPS et TPS qui pourraient carrément nous refiler la nausée si certains ne parvenaient pas à se démarquer du lot. Army of Two, troisième du nom, ne fait pas partie de cette caste.
Depuis le premier épisode en effet, la série Army of Two n'a pas vraiment réussi à se différencier d'une autre, ne serait-ce que esthétiquement, seule la présence des fameux masques permettant de gagner aux jeux des différences. Le background n'est pas non plus des plus imaginatifs tant l'odeur de déjà-vu nous saute aux narines au bout de quelques minutes, et ce malgré une once d'effort de la part de la nouvelle équipe de développement (Visceral au lieu de EA Montreal) : deux nouveaux héros bourrin, mais ayant laissé leurs charismes dans un trou, un méchant un poil charismatique et... c'est tout en fait. Le contexte de la guéguerre face au cartel, on l'a vu 1000 fois, de même que les décors qui vont avec, et ce n'est pas les dialogues volant moins haut qu'un Gears of War qui essaieront de rattraper quoi que ce soit. En bref, un TPS sans âme, un de plus, avec un scénario dans lequel on ne se sentira jamais impliqué.
Et pourtant, ce ne sera ni l'histoire ni le casting qui nous feront frémir en début de partie mais bien la partie technique. Là encore, les deux premiers épisodes n'ont pas remporté la médaille de la beauté mais la promesse d'un développement sous Frostbite 2 (moteur de Battlefield 3 tout de même) laissait entendre un minimum d'ambition de ce coté. Pas du tout au final. Hormis quelques bouts de décors à détruire, absolument rien d'un bout à l'autre de l'aventure n'aguiche notre regard et si le jeu se place la majorité du temps dans la tranche moyenne, bien des choses sont là pour indiquer que EA n'avait pas vraiment envie de sortir beaucoup de billets pour cette série, que ce soit les textures simplettes qui parfois n'apparaissent pas, certains visages dont la modélisation peuvent offrir quelques éclats de rires en soirée, et tout simplement les animations simplettes, avec une mention pour les véhicules qui se retournent en cinématique de la même manière qu'un carton.
Et malheureusement, ce constat de « petit jeu » se ressent également dans le gameplay. Pire : son aspect coopération, pourtant à nouveau vanté par les développeurs pour promouvoir ce troisième opus, est finalement bien moins mis en avant. Alors que dans les deux précédents, certaines situations nous demandaient obligatoirement d'user de tactique avec de larges effets à l'écran pour appuyer les possibilités (demandant majoritairement d'occuper un ennemi ou une tourelle pendant que l'autre joueur contourne le tout), ici, l'architecture des niveaux laissent penser que dans 9 cas sur 10, l'aventure aurait très bien pu se jouer en solo. L'abondance de cachettes, destructibles ou non, permet de passer de l'une à l'autre pour arriver à ses fins, quand on n'use carrément pas de l'Overkill pour foncer dans le tas et arriver au même résultat, même en mode difficile.
L'Overkill, parlons-en justement. Ce système déjà vu dans la série permet, après accumulation de nos kills (sachant que les combos et tirs à la tête rapportent davantage) de lancer une « furie » qui nous fait alors entrer en mode Bullet Time avec invincibilité et munitions infinies. Pas réaliste pour un sou, ce qui ne choquera pas dans un jeu où les héros ont juste une coupure à la jambe après avoir été à dix centimètres d'une explosion, cette fonctionnalité ne durant qu'une poignée de secondes peut se montrer encore plus jouissive si les deux compères l'enclenchent en même temps, offrant un résultat équivalent mais avec rajout de balles explosifs. De quoi faire tout exploser dans une pièce et réduire à néant le moindre « gros balaise » qui faisait le malin avec son gatling. C'est peut-être là l'une des principales qualités du jeu : son envie de faire montrer l'adrénaline avec des tirs dans tous les sens et des explosions dignes d'un Michael Bay. Pas de bol, le jeu ne va jamais au bout de cette intention, la campagne étant découpée en de courtes zones qui auraient demandé un plus grand nombre d'ennemi. Il arrivera très souvent que vous enclenchiez votre double Overkill pour broyer deux pauvres bouseux avant de vous rendre qu'il n'y a plus rien à faire.
Autre bonne idée à noter : chaque zone vous rapporte un certain nombre de billets, à dépenser entre chaque mission dans une armurerie. De ce coté, vous trouverez de quoi parfaire votre équipement avec un panel impressionnant d'armes même si le tout manque un peu de folie. Notons que chacune pourra être customisé avec quelques skins et ajouts (viseur laser, meilleur chargeur...), avec évidemment les bonus/malus qui vont avec. Même constat du coté du personnage lui-même avec des fringues à acheter et un paquet de masques, sachant qu'on peut concevoir directement le sien via un éditeur dédié. Dommage que ces ajouts d'ordre esthétique n'offre pas davantage de choses coté gameplay, surtout qu'en l'absence de Deathmatch, difficile de voir un grand intérêt à essayer d'être le plus beau ou le plus impressionnant.
Au final, ce qui ressort le plus de ce troisième Army of Two, autre que le classicisme total, c'est ce sentiment d'inachevé. Un jeu bourrin mais pas assez d'ennemis à l'écran. Du grand spectacle dans les situations mais jamais d'originalité. Des personnages qui survivent sans problème à un crash d'hélicoptère mais qui se déplacent plus difficilement que Marcus et Dom, avec même une certaine difficulté pour le système de couverture, qui ne s'enclenche pas toujours selon les endroits et situations. Résultat, les moments d'ennuis surviennent assez souvent, d'autant que si la campagne propose une durée de vie correct pour le genre (environ huit heures), aucune replay-value autre qu'une difficulté supplémentaire ne pousse à laisser la galette dans la console : pas de missions spéciales à débloquer, pas de multi, pas de mode survie... Rien.
Conclusion : Décidément. Alors que EA était parvenu à redorer son blason il y a quelques années, l'éditeur ne semble offrir depuis quelques mois que de lourdes déceptions. Un Medal of Honor Warfighter qui a tué la licence, un SimCity qui ne fait pas l'unanimité, un Crysis 3 vite-fini vite-oublié, un Dead Space 3 qui a totalement divisé le public... Du coté de ce troisième Army of Two, on avouera qu'on en attendait pas grand-chose et pas de grande surprise à ce niveau : un jeu offrant quelques moments de fun mais totalement dénué d'ambition, vendu beaucoup trop cher pour ce qu'il offre, surtout en fin de génération.
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