Si Days of Thunder et Driven sont des films qui vous ont fait rêver, TOCA va vous permettre de faire encore mieux que vos idoles. En effet, pas question ici de se cantonner à un seul style de conduite, il va vous falloir maîtriser toutes les disciplines de la course automobile en vue de monter sur la plus haute marche du podium pour devenir le maître incontesté des machines à 4 roues. Et ce ne sont pas moins de 33 championnats et autant de véhicules différents qu'il vous faudra dompter pour pouvoir gaspiller 200€ de champagne en arrosant le public lors de la remise des trophées. Nous vous rappelons au passage que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et que tenter de reproduire le style de conduite du jeu dans la vraie vie réelle présente des risques pour votre intégrité corporelle. On pourrait même ajouter qu'il faut toujours mettre sa ceinture et utiliser ses clignotants avant de tourner, mais ce serait du vol et du plagiat.
Gentlemen, start your engine !
Trêve de recommandations hypocrites, lançons-nous dans le jeu. Au moins dans la vie virtuelle, on peut faire ce qu'il nous plaît, conduire comme des gorets et sans conséquence des bolides que l'on n'aura jamais l'occasion d'approcher, même dans le meilleur salon de l'auto imaginable. Alors profitons-en gaiement. Premier constat manette en main, le jeu se maîtrise facilement et s'avère plutôt tolérant. On peut freiner en tournant sans aller immédiatement ramasser du sable ou des pâquerettes (avez-vous connu les épisodes PlayStation ?) On peut également couper les trajectoires et s'appuyer en finesse (relative) contre les concurrents pour les dépasser. Bref, le jeu est accessible et jouable sans être un dieu du pilotage et sans avoir à connaître par cœur les circuits (même si lâché sur Laguna Seca avec les 300 bourrins de la GT40 aux fesses pour le premier circuit du mode Carrière, vous allez flipper un peu, mais pas longtemps). Graphiquement, le jeu reste dans la bonne moyenne de ce que ce l'on est en droit d'attendre sur Xbox. Les bolides sont correctement modélisés, mais certains reprocheront (à raison) la simplicité de certains éléments du décor. De vous à moi, concentré dans la course, on n'y prête guère attention. Seuls les amateurs fanatiques de replays d'anthologie pourront être véritablement déçus. De plus, la profondeur de champ sur certains circuits est plus qu'honnête puisqu'il est possible d'apercevoir des concurrents en retard (ou en avance, si vous êtes un boulet) sur les autres portions de circuits grâce aux dénivelés, parfois aptes à vous faire rendre votre petit déjeuner fraîchement ingéré. Immersion et ambiance de course garanties.
Personne ne prend le virage n°8 à l'extérieur !
Fidèle à la tradition des jeux de course, TOCA nous propose les désormais habituels mode LAN et Live jouables jusqu'à 12, un mode 2 joueurs en split sur le même écran, les classiques modes Contre-la-montre pour exploser les chronos et Course libre pour se familiariser avec les circuits ou encore tester les compétitions que vous n'avez pas choisies pendant le mode Carrière. Et c'est justement ce dernier, scénarisé et entrecoupé de cinématiques à la première personne, auquel les joueurs solitaires consacreront la majorité de leurs efforts. Car niveau challenge, la qualité est au rendez-vous. Outre la quantité plus que respectable de compétitions à remporter, vous devrez composer non seulement avec des objectifs toujours plus délicats, mais aussi et surtout avec une intelligence artificielle de grande classe. En effet, vos concurrents (jusqu'à 20 sur une course) sont coriaces sans être infaillibles (ils pourront partir seuls à la faute si vous leur mettez suffisamment la pression, ou même sans rien faire, parce que tout le monde peut se louper à un moment ou un autre), ils ne vous foncent pas dessus bêtement lorsque vous êtes en travers de la route, ils savent faire demi-tour, vous fermer la porte en cas de besoin (ordures !), et bien évidemment, ils n'abandonnent jamais la lutte. En résulte une difficulté parfois rebutante (surtout lorsque les objectifs sont serrés, genre la première place ou rien, et que vous débutez dans les abysses de la grille) mais compensée dans un certaine mesure par une interface de progression bien pensée. Vous pouvez en effet recommencer la course à tout moment, ou encore reprendre un championnat quand bon vous semble sans avoir à refaire les premières courses que vous avez correctement négociées. Donc logiquement, avec un brin de persévérance et un soupçon d'abnégation, on arrive à progresser. Bien vu m'sieur Codemasters.
Mais nan, c'est bon, j'te dis qu'ça passe à l'aise... BLAAM ! Et mer.. !
Impossible de faire un test de TOCA sans vous parler du moteur physique qui a fait la renommée de la série. Plus question de pousser violemment les adversaires ou de prendre appui sur les murs pour négocier les virages. Votre véhicule souffre (et ça se voit, la carrosserie se déforme, les vitres explosent, les pare-chocs, les portières, les roues se détachent, bref ça défonce sévère) mais aussi et surtout, ses performances s'amenuisent à chaque nouveau choc, jusqu'à l'abandon inéluctable en cas de crevaison, de roue arrachée, de retournement, j'en passe et des meilleures. Mine de rien, ça change toutes les données lors des courses longues ou le ménagement de sa monture devient une condition sine qua non pour prétendre à la victoire. Côté son, les bruits de moteurs sont bien rendus et naturellement différents selon les mécaniques utilisées, tout comme les commentaires et autres vannes du coach qui savent piquer au vif votre fierté durant les moments-clés de la course. Ajoutez à cela la possibilité d'insérer vos propres musiques pendant les épreuves (the laaaast note of freeeedom !) et l'immersion sera totale. Juste une remarque : impossible de combiner casque stéréo haute fidélité et casque de protection intégral. Ca nuit un peu au trip, mais ça vous évitera de passer pour un taré abruti par les jeux vidéo devant votre console lorsque maman vous demandera de passer à table.
Le(s) grain(s) de sable dans la mécanique
Premier point à souligner immédiatement : les vieux de la vieille qui tenteront un retour sur TOCA à la recherche d'une simulation pointue aux réglages millimétrés feront fausse route (et j'en fais partie). Le jeu s'adresse au plus grand nombre, et on ne saurait honnêtement considérer cet état de fait comme une tare. Pourtant, il y a un petit quelque chose qui dérange dans ce soft. La variété des styles de conduite proposés suppose un temps d'adaptation nécessaire pour chaque, en total décalage avec la durée et le nombre des épreuves. Résultat, pour ceux qui n'ont rien compris à la phrase précédente : à peine a-t-on commencé à s'habituer à un type de véhicule que l'on en change déjà. A picorer un petit peu dans chaque plat des sports motorisés, on en reste un peu sur sa faim sans jamais être totalement rassasié. S'ajoute à cela quelques étapes nettement moins jouissives que d'autres (le Super Trucks, original mais pauvre en sensations, les spéciales de rallye dignes des meilleures plats de spaghettis de votre oncle italien...) et on finit par se demander si la quantité ne s'est pas faite au détriment de la qualité. En outre, dans le chapitre des choses qui fâchent, notons l'absence d'un mode multi à 4 joueurs sur le même écran (pourquoi avoir claqué toutes vos thunes dans cet écran 70 cm ?) et un frame-rate en chute libre accompagné par un nombre restreint de concurrents à 2 joueurs en split. Enfin, pour terminer de manière tout à fait personnelle, j'aurai particulièrement apprécié une vue extérieure supplémentaire un peu plus éloignée afin d'appréhender un peu mieux certains dénivelés. Mais bon, comme le dit si bien Jeanine, c'est juste mon avis.
8/10