NIS America continue d'abreuver les fans de RPG typiquement japonais avec cette fois l'arrivée de Soul Hackers, un titre peut-être encore plus difficile d'accès que les autres titres de l'éditeur.
Ici, on aime bien les dungeon-crawler, comme on l'a prouvé avec la récente sortie de
Etrian Odyssey IV. Seulement, il faut bien avouer que
Soul Hackers va bien au-delà du old-school avec une sérieuse odeur de renfermé et pour cause, il s'agit du portage d'un titre balancé sur Saturn en 1997, puis deux ans plus tard sur PSone. Uniquement au Japon dans les deux cas. Le voir donc arriver en Europe pourrait incarner une aubaine aux yeux de certains mais il faudra s'accrocher sévère quand le mot « dépassé » devient presque un euphémisme quand on nomme les graphismes. Décors rudimentaires, artworks qui manquent de détails, sprites des personnages qui font dans la bouillie de pixels, décors qui apparaissent parfois à trois mètres même dans des endroits exigus, cinématiques d'un autre âge... Le chara-design des ennemis rattrapent un peu le lot, de même que le scénario, grande force du titre quand on sait que le dungeon-crawler n'est pas toujours le genre le plus réputé en la matière. Mêlant trip démoniaque et univers où le peuple semble vouloir toujours aller plus loin vers le « tout-connecté » au point de se lancer dans la réalité virtuelle, l'histoire est plaisante à suivre à condition de maîtriser l'anglais, le titre n'étant évidemment pas traduit dans notre langue et vu l'avalanche rare de textes et dialogues, autant que vous soyez prévenus de suite.
Coté gameplay, on reste dans le ton car hormis les balades dans la bourgade virtuelle, on aura à arpenter des masses de donjons, parfois simplistes dans leur approche, d'autres fois beaucoup plus longs à terminer par la présence d'énigmes. Les combats garde un principe classique du tour par tour avec notre expérience, nos capacités et bien entendu la prise en compte obligatoire des points faibles de l'ennemi pour espérer survivre face à la difficulté.
Shin Megami Tensei oblige, même si on parle d'un spin-off, les démons seront au rapport avec parfois en début de combat un dialogue qui permettra selon vos réponses d'attaquer, de mettre fin à la joute sans rien faire (tout en gagnant des bonus) mais aussi et surtout de recruter les ennemis en question, qu'on pourra ensuite élever tout en sachant qu'il faudra une affiliation avec chacun pour qu'ils obéissent sans broncher à nos ordres. Possibilité de les fusionner entre eux pour en obtenir un plus puissant, possibilité de les fusionner avec une arme pour bénéficier de nouvelles capacités... Bref, la profondeur est toujours au rapport mais rares seront les aides et comme souvent, il faudra progresser au hasard, avec son lot de déceptions et surprises. Notons la présence d'une option Street-Pass pour obtenir de nouveaux démons, ce qui en soit est inutile ici vu les « chances » de croiser un autre joueur possédant le jeu mais on pourra si on le souhaite utiliser à la place les fameuses piécettes de la 3DS gagnée en marchant.
Les plus | Les moins |
+ La profondeur du système de jeu
+ Les ajouts 3DS (sauvegarder quand on veut surtout)
+ Le challenge
+ Le scénario intéressant | - Tout en anglais
- Joli coup de vieux
- L'interface bordélique
- 40€ le portage Saturn |
Conclusion : Difficile d'offrir un avis valable pour tous quand on parle de Soul Hackers. D'un coté, le jeu plaira probablement aux amateurs du genre qui n'ont aucunement peur de s'attarder sur un jeu encore plus old-school et poussiéreux dans son approche qu'un Etrian Odyssey IV, à condition de n'avoir aucun problème avec l'anglais évidemment. De l'autre, si on est forcément content de voir enfin débarquer un titre qui nous avait échappé il y a 16 ans, on ne peut décemment dire que les développeurs ont cherché à fournir le moindre effort pour réactualiser ce spin-off qui, hormis une nouvelle cinématique d'introduction, du doublage et quelques ajouts pour faciliter la progression, reste exactement le même qu'à l'époque, mais vendu au prix d'une nouveauté.