Shadow of the Damned comme Lollipop Chainsaw furent deux jeux d'action sympas, pas forcément révolutionnaire, qui avaient le mérite de remplir leurs objectifs : nous amuser tout en offrant un univers délirant. Killer is Dead n'en fera pas autant.
Mondo Zappa est un tueur qui joue la force tranquille. Calme, et acceptant n'importe quelle mission, le bonhomme cache tout de même un lourd passé que l'on découvrira tranquillement en avançant. Et... c'est un peu tout ce qu'il y a à retenir du scénario qui se montre très simplet comme les deux précédentes productions du développeur, et tant pis pour ceux qui pensaient retrouver une bonne dose d'humour et de références ou, à contrario, en regardant de loin avoir affaire à un nouveau trip totalement tordu à la
Killer 7. Ce nouveau
Grasshopper se montre malheureusement un peu froid et plat. Le héros sort un peu du lot, heureusement, et on a évidemment les petites nymphettes qui restent moins mises en avant que durant la campagne de communication. Signalons que le titre adopte le style graphique du titre précité, en tout de même amélioré et bien plus texturé, faisant exploser les couleurs à l'écran pour cacher la misère technique propre aux petites productions, avec même du clipping dans des niveaux fermés.
Le jeu est découpé en mission. Une douzaine. Au cœur de chacune, soit un niveau suivi d'un boss, soit directement un boss. Dans la majorité des cas, vous traverserez donc un stage à chaque fois différent en découpant tout ce qui passe devant et en résolvant une petite énigme de temps à autre, jamais difficile. Les décors sont plutôt variés, de la base militaire à la lune en passant par un train en mouvement ou un simili « Alice au Pays des Merveilles » et si ce n'est jamais très beau, on appréciera l'intention de proposer un peu d'originalité même si la fin fait office de recyclage et que la fameuse course poursuite en tigre vantée durant la promotion s'avère totalement bidon en terme de gameplay. Et justement, avec une transition de talent, on va parler de la jouabilité et plus particulièrement du système de combat qui dans la forme ne propose rien de révolutionnaire. Dans le fond aussi d'ailleurs. Mondo charcute des dizaines d'ennemis avec son épée tout en ayant la possibilité d'acheter en cours de jeu quelques nouveaux coups. Le bestiaire est assez varié, certains ennemis étant de véritables plaies, et on pourra s'aider de quelques armes annexes comme l'espèce de gun à la Megaman ou encore une foreuse.
On a donc les bases et même une petite composante RPG habituel en grappillant des orbes permettant de booster notre jauge de vie ou de sang (cette dernière servant pour les tirs ou certains coups spéciaux). A ce propos, les niveaux, même au level-design basique, recèlent de quelques passages secrets pour grappiller davantage de ces mêmes orbes. Mais le véritable trip autour du jeu reste de trancher dans le tas pour augmenter sa jauge de combo qui, se faisant, boost en allant la puissance de votre arme et sa vitesse, offrant même la possibilité de placer des finish spéciales pour là encore gratter d'autres orbes. Ça, et l'habituel système d'esquive qui, si bien exécuté, vous permet de balancer une grosse furie. Un point obligatoire à maîtriser pour venir à bout de certains ennemis un peu trop balaise. De fait, malgré la simplicité générale, le fun est là mais il est dommage que la caméra soit aussi mal foutue. Souvent trop rapprochée en fonction des endroits qui peuvent être exigus, elle ne permet pas d'avoir une bonne vue de l'endroit et vous pouvez ainsi vous prendre une attaque préparée en dehors de votre champ de vue, brisant votre combo et tous les bonus qui vont avec. Frustrant.
Les boss resteront le principal atout des différents niveaux par la stratégie à adopter et le pattern à suivre. Malheureusement, le petit plaisir sera de très courte durée, le jeu pouvant être fini en quatre heures sous difficulté de base (donc « normal »). Certes, la replay-value est là avec les nombreux secrets à débloquer, les missions annexes, les sessions de drague (pas génial coté gameplay) et la possibilité de recommencer l'aventure en difficile, en gardant d'ailleurs toutes ses compétences acquises histoire de chopper les succès/trophées sans trop de difficulté, déjà que l'aventure n'aura rien d'un grand challenge vu la possibilité d'acheter des « vies » pour pas trop cher.
Les plus | Les moins |
+ Une certaine classe
+ Combat défoulant
+ Quelques beautés à reluquer
+ 12 missions, 12 boss
+ De nombreuses choses annexes | - Scénario sans plus
- L'ambiance peu travaillée
- Foutue caméra
- Les missions de drague
- Très moyen techniquement
- 4h en ligne droite |
Conclusion : Killer is Dead aura bien du mal à s'imposer chez les fans de jeux d'action, Suda51 ou pas. Indéniablement fun par moment, le titre se montre également très classique dans sa progression et moins prenant que les précédentes productions, ses quelques sursauts d'originalité (course de tigre, drague...) manquant clairement de profondeur. Le genre de titre vers lequel on pourra se laisser tenter en cas de manque, mais à très petit prix.