Alors que le film sortira mercredi prochain dans les salles, avec derrière lui une certaine pression vu les retours qui sont loin de faire l'unanimité, The Amazing Spider-Man ne pouvait pas échapper à une adaptation sur quelques consoles. On se rassurera en voyant la présence du studio Beenox aux commandes, le groupe faisant partie des rares développeurs à avoir su gérer la licence de l'homme-araignée. Malheureusement, et comme souvent avec une date de sortie imposée, le résultat ne sera pas à la hauteur de nos attentes.
Et pourtant, Beenox avait démarrer avec une bonne idée en zappant l'une des principales tares dans le développement d'une adaptation de film : le scénario. En effet, plutôt que de reprendre les principales lignes de la version cinématographique et subir les défauts qui vont avec (changements de dernière minute, méconnaissance sur certaines sujets, obligation de rajouter des passages...), on a plutôt droit à la « suite » du film. De quoi spoiler directement la fin de ce dernier même si on reste tout de même dans un contexte de super-héros, avec un synopsis classique. L'histoire démarre donc après que le Lézard ait été enfermé à l'asile, tandis que l'entreprise Oscorp continue tranquillement de mener à bien ses expériences, avec de « bons » objectifs cette fois. Bien entendu, les mutants, c'est comme les aliens, on n'arrive jamais à les maîtriser trop longtemps et un incident permet à quelques créatures d'aller faire un tour dans le monde extérieur, et avec eux un virus qui commence à transformer la populace en zombies. Routine.
Premier point qui fait tâche : le design général du jeu. On garde la patte Spider-Man bien entendu mais les décors (extérieur comme intérieur) se montrent bien plus froid que ce que propose habituellement la licence, la faute à des couleurs ternes et tout simplement un aspect technique qui n'offre rien d'extraordinaire comparé à un Batman : Arkham City, titre qui servira ici de principale comparaison (mais on va y revenir). Mauvais point également pour les « vilains » de cet épisode. Avoir pris la liberté de créer une suite était une bonne chose, et c'était surtout l'occasion de nous offrir du lourd. Malheureusement, les développeurs n'ont pas souhaité jouer de la redite en incluant le Bouffon Vert, Octopus ou même Venom, pour ne créer aucun rapprochement avec la trilogie de Sam Raimi. Aucune prise de risque non plus quant à une quelconque tentative de balancer Punisher ou Dormammu, pourtant apparus dans la série de Comics. Non, on nous ressort plutôt la bergerie complète avec en gros un rhino, un scorpion, un iguane, un rat et un piranha. Ah, et la Chatte Noire aussi. Bon d'accord, l'ensemble évoquera quelques bons souvenirs aux amateurs du comics mais il reste dommage que leur background soit totalement annihilé, pour ne devenir que de simples rats de laboratoire.
Le principal hobby de Spider-Man étant de tisser tranquillement sa toile entre les buildings de Manhattan, toute la ville est donc à portée de main avec une liberté totale et le retour de la toile accrochée aux nuages, même s'il est par exemple impossible de prendre trop de hauteur en plein parc. De là, on nous offre la formule classique avec des missions principales et des objectifs secondaires assez peu variés : cogner une bande de voleurs, aider la police dans son boulot (course-poursuite, fusillade...), ramener patients/infectés à l'asile/hôpital le plus proche, prendre des photos pour votre amie la journaliste ou faire deux types de défis pour un show-man : prise de vue à maintenir et parcours sous chrono. Le meilleur restant les vrais missions annexes qui nous demande d'aller faire un tour dans les égouts ou dans une banque pour affronter l'un des méchants cités plus haut.
Malheureusement, l'expérience ne se renouvelle pas assez au fur et à mesure de la courte campagne, qui ne prendra qu'une demi-douzaine d'heures en ligne droite (et une quinzaine pour tenter le 100%). Hormis les boss et un passage original où notre héros est dénué de ses pouvoirs, l'ensemble tourne rapidement en rond et donne l'impression de toujours faire la même chose, la faute à des décors qui reviennent en boucle (ce foutu centre Oscorp...) et le manque de nouvelles fonctionnalités ou gadgets qui auraient permis de relancer la machine de temps en temps. C'est dommage car le jeu est très jouable, surtout dans son système de combat complètement calqué sur Batman : Akham Asylum et sa suite, avec des combos qui s'enchaînent naturellement et une petite esquive à placer parfois dès que l'indicateur apparaît. Mais là encore, ça manque de variété et hormis une ou deux capacités à débloquer via l'habituel gain d'expérience, on combattra de la même façon d'un bout à l'autre du jeu.
Alors que doit-on en penser au final ? Tout simplement le fait que Beenox tient toujours la bonne formule mais n'a clairement pas eu le temps de la peaufiner à cause du calendrier qui prévoyait telle date sans possibilité de retard. En résulte une adaptation dans la moyenne haute qui plaira assurément aux fans, mais un certain manque d'ambition dans le gameplay comme dans les missions. Les développeurs ont d'ailleurs dû remarquer que la durée de vie n'était pas formidable pour cloner les missions au maximum afin d'offrir un semblant de contenu. Une surprise tout de même, ramasser les quelques 700 pages dissimulées dans la ville (!!!) permettra de débloquer de vrais épisodes de comics à lire à l'écran, certains en français, d'autres uniquement en anglais.
Conclusion :The Amazing Spider-Man se montre autant satisfaisant pour une adaptation de film que décevant pour un titre signé Beenox. Simple question de point de vue. Les bases sont là, le titre offre quelques moments vraiment grisants comme contre certains boss, mais le timing a eu raison de la qualité globale, et on se retrouve une fois de plus avec un titre manquant d'ambition, plutôt court en plus de ça.
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