Dix ans. Voilà déjà dix ans que le premier épisode de la saga
Halo a posé ses pieds dans l'espace vidéoludique. Véritable bombe en puissance, le titre de
Bungie eu l'honneur de s'imposer comme un blockbuster dès le lancement de la Xbox première du nom, une aubaine pour
Microsoft qui transforma l'essai pour en faire le porte-étendard de ses consoles, même encore aujourd'hui. Et si ce bébé marqua autant les esprits à l'époque, c'est parce qu'il eu l'honneur de faire partie des rares titres placés aujourd'hui comme une pièce maîtresse de l'histoire du FPS, au coté d'un
Doom, d'un
Quake, d'un
Half-Life ou encore d'un
Goldeneye 64. Dix ans plus tard,
343 Industries reprend le flambeau et fait ses premiers véritables pas dans la série avec un remake HD, une digne façon de fêter un anniversaire.
Si le titre est évidemment un obligatoire pour le fan nostalgique,
Halo : Combat Evolved attirera sans mal celui qui a débuté avec
Halo : Reach, le scénario de notre intéressé débutant pile après la cinématique de fin de l'aventure passé sur la planète Reach, alors que le Pillar of Autumn tente de fuir la menace Covenant qui a bien l'intention de récupérer Cortonna, IA disposant d'informations cruciales pour l'avenir de l'espèce humaine. Les règles des marines n'autorisant ni la prise d'un vaisseau par l'ennemi, ni la perte d'une IA, le capitaine Keyes décide de confier Cortonna à l'un des derniers Spartans encore en vie : John-117, aka Master Chief. Une introduction au cœur du Pillar of Autumn servira à nous mettre dans le bain mais l'aventure démarrera véritablement dès la seconde mission, une fois le pied posé sur un mystérieux halo habitable au cœur de l'espace.
Lorsqu'on parlait de « remake », il faut davantage voir dans cette édition « Anniversary » un hommage au premier épisode. Techniquement parlant, le jeu est évidemment plus agréable à regarder mais n'offre inévitablement pas la même claque qu'à l'époque. Les raisons sont nombreuses, mais on résumera simplement les faits en indiquant que le rendu est globalement moins bon que sur
Halo : Reach. Un point noir, qui n'ira pas jusqu'à rendre le jeu moche pour autant, de fait pardonnable vu le prix du jeu (moins de quarante euros), mais on aurait clairement voulu avoir quelque chose qui aille un peu plus loin. Vivement
Halo 4 ? Pour le reste, aucun changement ou presque, et c'est peu dire. Les doublages sont quasiment les mêmes qu'à l'époque, les cinématiques sont légérement retravaillées, de même que les musiques et seuls les bruitages vont véritablement peau-neuve, si on peut dire ainsi.
En fait, le fan qui s'attendait à une expérience transcendée de part en part pourra se montrer déçu, et pour cause : le level-design n'a pas évolué d'un iota. Mais quand on vous dit pas du tout, c'est vraiment pas du tout. Du couloir au moindre caillou en passant par l'emplacement des ennemis, le nombre de marines à vos cotés, l'agencement des niveaux, les armes, l'animation : tout est identique au détail près. De ce fait, difficile de parler de remake lorsqu'on repense que le parfait représentant de cette classe est
Resident Evil sur Game Cube. On n'ira pas non plus jusqu'à évoquer un portage HD vu que le visuel est refait à neuf. En bref, on rangera le tout du même coté que
Ocarina of Time sur 3DS. Refait visuellement, mais rien de plus, ou du moins pas grand-chose. En revanche, même si beaucoup verront ça comme un défaut (là où d'autres seront heureux de voir que le studio n'a pas osé froisser le mythe), on ne pourra qu'acclamer l'idée de
343 Industries de proposer, par une simple pression du bouton Back, de revenir instantanément aux graphismes de l'original, et vice-versa, de quoi pour le coup marquer la différence. Et croyez le, vous ne compterez plus le nombre de fois où vous passerez de l'un à l'autre, juste pour le plaisir.
Le bon coté dans le fait de garder l'aventure intacte, c'est qu'on remarquera que le titre n'a aucunement vieilli en dix ans. Toujours ponctué de moments forts et cultes d'un bout à l'autre de la campagne, le titre se place toujours comme une réussite du genre qui n'a pas à rougir de la concurrence. Un petit tour en mode de difficulté Légendaire servira à comprendre que la stratégie reste toujours au rendez-vous, et que le level-design, certes fait de couloirs (mais de couloirs larges contrairement à d'autres), obligera à rester attentif aux mouvements des ennemis. Car c'était et ça reste une des forces de la série : l'IA peut s'avérer très nerveuse, et les déplacements ennemis sont loin d'être générés automatiquement pour garantir des affrontements qui peuvent varier complètement d'une partie à l'autre, surtout si vous n'avez pas le bon équipement en main. Au final, une campagne toujours aussi riche qui avoisine la dizaine d'heures, évidemment praticable en coopération. A ce sujet, on notera que l'écran splitté perd un peu de sa largeur, heureusement rattrapé par la possibilité de pratiquer ce mode en ligne.
Un jeu 100% identique donc ? Pas quand même, les développeurs ayant tout de même pensé à rajouter quelques bonus, généralement portés vers la recherche puisqu'on aura tout d'abord droit aux terminaux. A raison d'un par niveau (il faut parfois bien chercher), ces systèmes offriront des cinématiques inédites et surtout des indices sur le futur
Halo 4. Le genre de chose que ne refusera pas l'amateur. On trouvera également les crânes. Introduit à la base dans le second épisode, ces objets arrivent donc pour la première fois dans
Combat Evolved. Le principe reste le même : un crâne est caché dans chaque niveau et, une fois trouvé, on pourra l'activer à sa guise avant de revenir ou de démarrer une nouvelle campagne pour ajouter certaines features. Certaines sont là pour le fun, d'autres rehaussent clairement la difficulté et on trouvera d'ailleurs, en code à usage unique dans la boîte, un crâne spécial qui fait exploser les ennemis de base façon grenades plasma une fois ceux-ci morts. Carnage en vue.
Le dernier bonus est davantage facultatif qu'intéressant. Kinect est en effet au programme et permettra de scanner différents objets du jeu (véhicules, ennemis...) en les pointant avec votre viseur avant de prononcer le mot scan. Le tout servira à se constituer une sorte de bibliothèque-codex, de quoi en apprendre un peu plus sur l'univers mais ça reste davantage de l'ordre du gadget, surtout qu'il y avait largement matière à offrir ce bonus sans l'apport de la caméra. Reste le multijoueurs, dont il est inutile de revenir sur la qualité et la profondeur. Les nombreux modes de jeu sont au rendez-vous, à pratiquer sur six cartes (en version origine ou légérement remakées), auxquelles on en rajoutera une septième pour le Baptême du Feu. Évidemment, édition Anniversaire oblige, ces six cartes proviennent des deux premiers opus et restent toujours de qualité. On aura d'ailleurs l'occasion de jouer façon
Reach (avec les quatre perks) ou de manière classique, où on ne refusera pas de reprendre en main le pistolet complètement cheaté pour assassiner ses opposants en trois balles.
Dernier point à signaler, pour les amateurs de succès, la campagne (solo ou en coop) et le multijoueurs proposent chacun leurs propres succès. Comprendre que la campagne a bien droit à 1000G, tandis que la partie compétitive en ligne est à prendre comme une espèce de Map Pack pour
Halo : Reach, avec 250G au programme. Bien entendu, comme pour
ODST, il n'est pas obligatoire d'avoir ce dernier pour profiter du online mais tout est fait pour forcer le parallèle. Vos stats du dernier épisode sont toujours là et vous pouvez, grâce à un autre code à usage unique, transférer directement les cartes sur le disque dur pour en profiter directement avec la galette de
Reach, histoire de gagner du temps. Notons enfin que ceux qui seraient uniquement intéressés par le multijoueurs, et non par la campagne, peuvent acheter le Map Pack en question pour une quinzaine d'euros sur le Live.
Conclusion : Ni véritable remake, ni simple portage, Halo HD est tout simplement une nouvelle manière d'apprécier ce premier épisode grâce à une rehausse visuelle se situant entre Halo 3 et Reach, ainsi que quelques bonus garantissant une certaine durée de vie en solo. Certes, l'aventure manque donc de choses inédites mais la nostalgie aidant, et surtout par son prix inférieur à quarante euros, on ne refusera pas de souffler les dix bougies d'un titre qui aura marqué l'histoire du FPS.