Mystérieuse production française, le jeu d'action/aventure The Cursed Crusade sort enfin en France. « Enfin » ? Pas tout à fait.
L'ambition était là. Lors de l'annonce du projet, beaucoup plaçaient de l'espoir sur ce titre qui s'apparentait au départ à une grosse production faisant la part belle au côté historique des templiers tout en y rajoutant un zeste de fantastique histoire de s'éloigner des sentiers battus. Mais malgré toute la bonne volonté que l'on peut avoir envers les développeurs du sympathique
Speedball 2 : The Tournament, force est de constater que
The Cursed Crusade est tout sauf un bon jeu, et ce en dépit de premières minutes de jeu plutôt intéressantes. Car rien ne prédestinait vraiment le titre à devenir une mauvaise expérience peu recommandable : les quelques heures de départ signent en effet un bon compromis entre histoire et fantastique. On se découvre des pouvoirs malsains, jouant avec la mort et deux personnages différents - Denz de Bayle et Esteban Noviembre, deux puissants templiers - l'un connaît ses facultés pour le moins inédites, et l'autre au contraire les réfute et préfère ne pas y penser.
Ce qui pose le plus de problèmes à
The Cursed Crusade c'est qu'il souhaite imposer un rythme et un scénario trop ambitieux aux joueurs, tout en lui fournissant au final quelque chose de médiocre tant au niveau des dialogues (la VF est à tomber) qu'au niveau des profils de personnages, ou du gameplay. Sur ce premier point, on ne peut que regretter les nombreux clichés du héros véhiculés par le titre, jamais on ne va réellement s'attacher aux deux protagonistes, ce qui fait que l'aventure paraîtra longue et plutôt ennuyante. Surtout que l'histoire est aussi plate qu'un étang vide de toute vie et tente tant bien que mal de se cacher derrière des cinématiques pompeuses et inutiles.
Le gameplay est à l'image du jeu en général : très ambitieux, mais frappant à côté. Qu'on se le dise, les deux personnages ont au final beaucoup de coups en commun et le mode coopératif du titre nous le prouve assez facilement. On ne le souligne d'ailleurs pas assez, mais
The Cursed Crusade est un des rares jeux du genre jouable en coopération et cela justifie un achat à 5€ chez votre revendeur habituel, sachez-le. En l'état, la possibilité d'incarner une version dark ou light de son personnage est plutôt intéressante, car cela multiplie le nombre de combos disponibles et il est vrai que la phase de récupération d'expérience pour les réutiliser sur son arbre de talent par la suite est la plus complète qui doit. Mais les combinaisons sont basiques et manquent parfois de prise de risque. Pire, en jeu, un super coup se traduira par la même façon de frapper : lourd et lente. On aurait apprécié des héros plus rapides, on a eu droit au final à deux gros bulldozers qui bousillent l'expérience de jeu.
On serait de mauvaise foi que de dire que
The Cursed Crusade accumule tous les points qui font d'un jeu… un mauvais jeu, mais tout de même on s'en rapproche. Le level design, bien trop classique alors que l'on visite des lieux nouveaux à chaque mission, est à pleurer de rire, et les décors vides sont franchement peu prompts à nous motiver de continuer. Le fait de visiter le même château 10 fois de suite, le même genre de ruelles à chacune des missions, ou tout simplement de faire la rencontre du même type d'ennemi (quand ce ne sont pas tout simplement des doubles) encore et encore, et quelque chose que l'on ne veut pas voir dans une production aussi ambitieuse que celle-là. On essaye de faire avec quand on « admire » les deux héros de l'histoire qui ont un certain cachet, mais ça ne fait pas tout, autant ne pas chercher midi à quatorze heures.
Conclusion : The Cursed Crusade est un jeu d'action/aventure qui n'est pas à la hauteur de ses ambitions. Décors vides, scénario sans intérêt, personnages dignes d'un mauvais nanar et gameplay à pleurer, cela fait beaucoup de cumul de mandats difficile à pardonner. Une chose attirera l'attention des joueurs : son mode coop fun à jouer, car on peut se moquer à plusieurs d'un titre tout simplement imbuvable en solo, tout juste médiocre à plusieurs.