Sans vraiment surprendre le peuple lors de son annonce, le ninja-renard de Konoha revient donc avec une première adaptation sur
Nintendo 3DS, et probablement pas la dernière. Non, sûrement pas... Bref, vous avez pu remarquer que le rythme des sorties autour de cette licence a bien baissé depuis quelques années, la faute à des ventes de moins en moins remarquées du fait d'une qualité rarement satisfaisante (si on oublie l'excellent
Ninja Storm 2).
Namco Bandai pouvait donc profiter d'un marché encore vierge pour inverser la tendance, si un minimum de boulot avait été effectué.
Apparu sur Game Boy Advance puis poursuivi sur
Nintendo DS avec une poignée d'épisodes, la saga des
Ninja Concil est très loin d'être celle qui a le plus brillé parmi les séries estampillées
Naruto, autant au niveau de la critique que commercialement parlant. Et pourtant on vous le donne dans le mille, c'est cette dernière qui a été choisie ici. Car oui, plutôt que de balancer un jeu de baston pas forcément à classer parmi les plus hauts mais tout de même satisfaisants pour les fans, on préfère se consacrer à un petit jeu d'action moyen et assurément plus rapide et moins cher à produire. Business is business, même si les amateurs ne se sont pas trompés : à peine 8.000 ventes lors de sa première semaine au Japon.
De l'action légérement mâtinée de plate-forme, qu'on serait tenté de dire « comme à la bonne vieille époque », voilà à quoi il faut s'attendre. Sauf qu'à l'époque, il y avait beaucoup mieux et aujourd'hui encore d'ailleurs. Pour faire simple, vous allez devoir enchaîner quelques niveaux dans un gameplay tournant sous scrolling horizontal, avec de temps à autre la possibilité de vous déplacer sous plusieurs plans. Ce n'est pas forcément cet aspect qui fait un mauvais jeu, sauf quand c'est ici mou comme pas possible, particulièrement dans les combos, déjà pas bien nombreux. Après quelques stages à s'ennuyer où on finira rapidement par éviter les ennemis pour foncer jusqu'au boss (parfois trop facile, parfois trop chiant), on remarquera que les développeurs ont bien voulu nous pondre quelques trucs, sans jamais les rendre intéressants : des personnages de soutiens qui ne servent quasiment à rien, des objets inutiles à acheter en boutique, peu d'attaques spéciales, des QTE moyennes qui utilisent la gyroscopie... Notons qu'il nous arrivera parfois de devoir refaire les mêmes stages, avec un ou deux changements pour faire passer la pilule. Tripant.
Et rien n'est fait non plus pour nous prouver qu'il ne s'agit pas tout simplement d'un projet DS avorté en route. Si les personnages sont assez bien modélisés, les décors manquent cruellement de détails et les effets lors des attaques spéciales sont tout simplement risibles. Quant à la 3D, elle est juste anecdotique hormis dans de rares cas. Un constat qui revient dans le contenu : pas de online en local comme en ligne alors qu'un coopératif aurait été judicieux (sans sauver le jeu non plus), pas de StreetPass, pas de SpotPass... En bref, il faudra vous contenter de l'aventure solo qui se torche en quelques heures et à vous, si vous en avez le courage, de faire quelques défis secondaires ou de fouiller chaque recoin du jeu pour débloquer quelques bonus comme Sasuké.
Conclusion : S'il était sorti au lancement de la machine, il aurait été difficile de mettre ne serait-ce que la moyenne à ce genre de titre. Trois mois après, ça fait encore plus mal de constater que certains éditeurs n'ont pas retenu la leçon sur DS et cherche avant tout à profiter de la naïveté (et l'argent) des fans non-renseignés. Une pensée donc pour les 8.000 japonais qui se sont procurés cet étron.