Une année sans Guitar Hero, c'est comme une année sans FIFA ou PES : on se mettrait à douter de la santé financière de l'éditeur. Les caisses d'Activision étant encore bien pleines, voici donc Guitar Hero : Warriors of Rock, l'épisode qui va tenter d'apporter un peu de neuf à la licence. Mais seulement un peu.
Le mode carrière est sans conteste l'évolution majeure de ce sixième épisode qui va faire la part belle à la folie. Plutôt que de reprendre le système classique de morceaux à la chaîne, les développeurs ont jugé bon d'y mettre un peu de scénario avec un groupe de héros qui va devoir user du rock pour pouvoir acquérir un pouvoir incommensurable et botter l'arrière-train du démon. La progression n'a pour autant rien de révolutionnaire et on continuera d'enchaîner des morceaux plus ou moins difficiles en tentant de gagner suffisamment d'étoiles pour pouvoir passer à la suite. Des étoiles oui, car les scores ne sont maintenant plus d'actualité pour des raisons qu'on ne va pas tarder à vous donner. De temps à autre, les quatre rockeurs se réunissent pour survivre à plusieurs morceaux sans vraiment pouvoir se reposer entre deux. Bref, l'ambiance y est, portée par une bonne mise en scène (jusqu'à excellente dans certains morceaux), mais il faudra tout de même être fan de Philippe Manœuvre, le narrateur, qui s'en sort assez bien à défaut de tout transcender.
L'autre gros changement de cette campagne, qui pourra plaire ou non selon l'humeur, sera de suffisamment différencier chacun des héros mis en avant. Ainsi, selon le personnage, le thème des musiques à jouer sera différent (métal, punk rock…), ce qui permettra de jubiler quand on tombe dans notre tranche favorite et de pester d'autres fois, mais c'est le genre qui veut ça. On n'achète pas
Guitar Hero pour écouter du Charles Aznavour en somme. Rajoutons que chaque héros a son propre bonus qui nous facilitera la vie concernant l'acquisition d'étoiles avec entres autres un multiplicateur doublé, un Star Power qui grimpe plus rapidement ou encore un droit à l'erreur. Coté son, on a enfin droit à une playlist un peu plus dédiée aux véritables fans tout en gardant un minimum de variété avec du ZZ Top, Queen, Muse, The Offspring, Poison, Kiss, Metallica, Dragonforce, Aerosmith, The
Rolling Stones, etc.
Le jeu en solo a donc de quoi nous tenir un joli paquet d'heures, surtout pour ceux qui voudront maitriser absolument le mode Expert (plus difficile que dans le précédent opus) et les différents défis. Evidemment, le multijoueurs est à la fête vu qu'on a toujours la possibilité de faire la campagne jusqu'à quatre en local comme en ligne, mais aussi les habituelles modes soirées et parties rapides qui ne changent pas vraiment par rapport au précédent épisode. Car c'est bien là le principal défaut du jeu qui sans être mauvais, loin de là, n'a pas encore trouvé le moyen de révolutionner la série pour lui permettre ainsi de s'imposer sur des
Rock Band de plus en plus agressifs. Il suffit de regarder du coté des instruments qui ne bougent pas vraiment, quand la série d'EA va imposer le piano/synthé, comme une guitare d'un modèle originale mais à la prise en main identique, ou encore une batterie toujours aussi laborieuse coté gameplay qui ne la destinera qu'au dernier arrivé.
Si la saga Guitar Hero semble, avec ce sixième épisode, se remettre sur la bonne voie grâce à une campagne plutôt originale, le reste du contenu n'évolue que trop peu pour rattraper l'ouragan Rock Band. L'ensemble reste très bon mais est maintenant conseillé avant tout à ceux qui n'auraient pas encore touché à la série, et évidemment à ceux qui bavent devant la playlist.