Second et probablement dernier
God of War à sortir sur PSP,
Ghost of Sparta a également pour but d'être le gros jeu de ce noël 2010 sur la console portable de Sony pour nous autres européens n'ayant pas droit aux derniers hits japonais qui n'arriveront qu'en 2011. Après un
Chains of Olympus clairement impressionnant, on faisait toute confiance au studio
Ready at Dawn même s'il faut bien avouer que la formule commence un peu à s'user avec le temps.
Ce nouvel opus va prendre place entre les deux premiers épisodes dans le but de mettre enfin en avant l'un des personnages importants de l'univers de Kratos : Deimos, son propre frère. Intéressant d'un point de vue background, cette arrivée (visible seulement vers la fin) sera l'une des seules bonnes surprises du scénario, ici tenant sur un simple bout de papier rapidement griffonné avec notre héros chauve qui va devoir secourir ce qui lui reste de famille entre les mains du dieu de la mort. Ce qu'il perd de ce coté,
Ghost of Sparta le rattrape sans mal par sa monumentale baffe technique, le titre s'imposant comme l'un des plus beaux jeux de la machine avec des décors variés et détaillés comme il faut, une mise en scène qui met à genoux n'importe quel autre jeu sur consoles portables et des effets qui explosent dans tous les sens pour le bonheur de nos mirettes. Rajoutons à cela un aspect sonore impeccable avec des musiques épiques et un doublage toujours réussi pour obtenir un titre qui dans sa forme n'a pas grand-chose à se reprocher. Mais quand est-il dans le fond ?
Que ce soit avec le premier opus sur PSP ou encore du coté du tonitruant
God of War III, un constat s'imposait : le gameplay de la série avait bien du mal à se renouveler en cinq ans d'existence. Inutile d'y aller par quatre chemins, hormis quelques brèves nouveautés comme la possibilité d'enflammer son arme via une nouvelle jauge ou quelques coups au corps-à-corps, la jouabilité de ce nouvel épisode reste inchangée avec les habituels combos qui se placent sans le moindre problème, la possibilité de choper de nouvelles magies et armes (dont le combo lance + bouclier spartiate histoire de se la jouer 300) qu'on pourra ensuite upgrader grâce aux orbes rouges choppées un peu partout, et évidemment les nombreuses phases de QTE durant l'aventure et surtout lors des combats contre les rares boss afin de gagner quelques points supplémentaires coté grand spectacle. Pour autant, la formule fonctionne toujours aussi bien et on prend un pied fou dans voir les heures défiler à enchaîner nos coups contre les armées de démons grâce à nos fidèles lames d'Athéna.
Passons maintenant au point qui fâche généralement pour ce genre de grosse série lorsqu'elle bascule sur PSP, à savoir la durée de vie. En bref, l'aventure nous prendra une demi-douzaine d'heures en mode normal, ce qui reste moins long que le déjà bien court
God of War III mais tout de même un peu plus fourni que
Chains of Olympus. Comme toujours, atteindre les crédits de fin ne signifie pas forcément ranger le jeu et courir le revendre puisqu'on pourra se lancer dans quelques défis, se battre dans le mode arène peu envoutant et surtout se replonger une nouvelle fois dans l'aventure pour gagner davantage d'orbes, qui eux-mêmes débloqueront de nombreux bonus comme la possibilité de jouer avec Deimos, ou encore se lancer dans la véritable expérience
God of War en attaquant le jeu en difficulté maximum afin de revoir complètement sa façon de jouer grâce à des combats qui demanderont soudainement davantage de stratégie que de bourrinage. De quoi faire, même si on en veut toujours plus.
Cinquième épisode en cinq ans, God of War : Ghost of Sparta ne cherche aucunement à bouleverser les acquis des fans et nous propose tout simplement une aventure toujours aussi défoulante, à défaut d'être originale. Son contenu, son gameplay nerveux et ses graphismes justes splendides rattrapent amplement cette impression de déjà-vu, peu aidée par un scénario bien trop simplet par rapport à ce qu'on attendait de l'intégration de Deimos. A acheter tout de même, surtout face au manque de titres sur ce support en cette fin d'année.