Si la première adaptation de Spider-Man, celle tirée du film, était une assez bonne surprise à l'époque, on ne peut pas en dire des suivantes qui ont fait plonger la licence dans la médiocrité la plus totale. Activision nous avait promis de rehausser le niveau, ce qui n'a pas empêché les joueurs de bouder l'actualité autour de
Dimensions, un épisode loin d'être comme les autres mais dont tout le monde prévoyait un fiasco. A tord finalement…
L'un des changements les plus importants de
Dimensions, et un des points forts du jeu on peut le dire, c'est que les développeurs de
Beenox n'ont pas souhaité se baser sur une seule des différentes séries de l'homme-araignée et c'est avec plaisir et pour un prétexte scénaristique bien bidon qu'on se plongera dans quatre d'entre elles : Ultimate, Amazing, Noir et 2099. Si les deux premiers univers sont assez connus de tous, même du grand public, avec un héros classique d'un coté et celui en mode symbiote de l'autre, les deux autres réserveront quelques surprises à ceux qui ne s'intéressent pas trop aux comics. 2099 offrira par exemple des passages toujours orienté action mais avec un personnage aux nouveaux pouvoirs comme celui de ralentir le temps. Mais le plus belle perle reste la partie Noir avec un Spider-Man rétro dans les années 1930 qui nous plonge dans une aventure qui casse le routine « action » grâce à un gameplay qui demandera de se la jouer infiltration entre ombres et lumières, le tout avec un style graphique clairement réussi. Bref, du tout bon à ce niveau.
Toujours coté gameplay, les développeurs ont préféré abandonner la patte sandbox des précédents épisodes pour offrir des niveaux plus linéaires, également beaucoup plus longs (peut-être trop parfois), et du coup bien plus sympa techniquement. On enchaîne donc les heures avec un certain plaisir, le jeu étant parfaitement jouable et offrant son lot de combos classieux pour exploser des dizaines d'ennemis sur notre chemin (avec même quelques phases FPS), même si notera une caméra qui posera quelques problèmes de temps à autres. Rien de vraiment dramatique néanmoins. Huit bonnes heures d'action en somme, ce qui reste quand même très court à prix neuf, qui pourront être légèrement boostées si vous cherchez les secrets des différents niveaux pouvant vous conduire à quelques bonus comme des artworks et surtout d'autres costumes pour l'homme-araignée. Cerise sur la gâteau, de grandes stars de la saga coté vilains viendront vous donner du fil retordre dans des affrontements souvent réussis : Super-Bouffon, Sandman, Le Vautour, Juggernaut…
Le dernier point à signaler vient sans conteste du coté son. Non pas que les musiques soient ce qu'il y a de plus inoubliables mais on félicitera les doubleurs qui ont « enfin » fait un boulot correct, malgré des programmeurs qui ont tendance à laisser une même phrase revenir plusieurs fois en quelques minutes, lui faisant perdre son effet. Signalons aussi que pour une fois, Spiderman ne joue pas les relous de service et offre maintenant des vannes puissantes envers ses ennemis, à en surprendre un Dante dans ses plus grands moments. Décidément, tout est possible en ce bas monde.
Si Spiderman Dimensions est loin d'être le blockbuster du siècle, il aura au moins le mérite de casser la chaîne des mauvais jeux qui ternissaient la licence depuis quelques années. Mieux encore, il s'impose comme une des meilleures adaptations de l'homme-araignée. Qui sait, avec un peu plus de temps et de moyens, les gars de Beenox arriveront peut-être à nous pondre un titre de la trempe de Batman : Arkham Asylum.