A l'instar de beaucoup d'autres séries qui se devaient de rapidement jouer cartes sur table, la saga
Resistance est parvenu à s'incruster dans le marché des FPS en imposant sa présence dès le lancement de la PlayStation 3. Loin d'être parfait, le premier épisode a réussi malgré tout à satisfaire de nombreux amateurs, contrairement à sa suite légérement décevante et qui a surtout dû faire face à une concurrence beaucoup plus féroce. En cette fin d'année 2011 où une guerre impitoyable se prépare entre deux monstres du genre (
Battlefield 3 et
Modern Warfare 3 en l'occurence) voyons voir si le dernier bébé du studio
Insomniac Games a les épaules suffisamment carrés pour mériter qu'on passe à la caisse.
Comme les fans le savent déjà, Nathan Hale n'est plus de la partie, remplacé par Joseph Capelli (dit Joe pour faire plus simple), nouveau héros qui choppe directement l'un des défauts récurrents venus des autres opus : l'absence totale de charisme et cette étrange impression d'avoir croisé son visage dans tout un tas de jeux passés ou à venir. Même constat pour le scénario qui ne cherche aucunement à révolutionner le genre. Le coté série B semble de toute manière pleinement assumé mais l'aspect incroyablement générique de l'ensemble (particulièrement coté dialogues) n'aidera pas à se plonger dans ce pèlerinage de Joe, qui nous conduira de son Oklahoma natal aux rues dévastées de New York. Profitons-en pour rester du coté des mauvaises nouvelles avec un moteur qui est loin de nous surprendre vu son âge, une fois de plus serait-on tenté de dire, ce qui reste toujours dommageable pour une grosse exclusivité, qui plus est sur PlayStation 3. Alors attention, ce n'est pas moche, bien au contraire, mais on a vu clairement mieux à tous les niveaux : textures, effets, animation, modélisation des personnages et ennemis... Là encore, pas de quoi aider le titre à se démarquer dans le genre.
Finalement, aussi étrange que cela puisse paraître, se lancer dans
Resistance 3 revient à se faire un véritable trip old-school. On aime ou on déteste. On oublie donc le background pour se lancer directement dans la boucherie qui nous fera voir des décors très variés à travers une vingtaine de chapitre, le tout se terminant en à peu près huit heures en mode normal, ce qui mine de rien fait toujours 30% de plus que la moyenne de certains blockbusters. Toujours dans cet aspect retour aux sources qu'on ne refusera pas : la possibilité de porter autant d'armes qu'on le souhaite sans la moindre restriction, une très bonne chose vu la folie habituelle que nous réserve généralement
Insomniac Games niveau armement. Il suffira d'avancer dans le jeu pour prendre en main un fusil cryogène, un autre balançant des rayons électrique et même, encore plus fun, une arme capable d'injecter des virus aux ennemis, qui exploseront tout seul au bout de quelques secondes. La classe. On rajoutera en plus de ça que chaque arme dispose d'un tir secondaire et pourra être amélioré au fur et à mesure qu'on les utilise. Un gros point fort, indéniablement.
Le moindre rehaussement de difficulté vous fera donc suer comme il faut pour peu que vous n'utilisiez pas vos armes au bon moment, surtout que, ô miracle, la régénération automatique de la santé a été remplacé par la jauge de vie classique avec trousses de soin éparpillées un peu partout. Old-school qu'on vous dit. Le titre s'avère donc suffisamment fun, et propose également une ambiance bien différente du précédent épisode avec une plongée dans la guerre où vous êtes cette fois loin d'avoir l'avantage. Situé quatre ans après
Resistance 2, l'aventure nous montre un monde en ruine où les humains sont pour la plupart à moitié fou ou aux genoux de la religion à la mode, laissant entendre que tous les PNJ croisés ne seront pas forcément d'une grande aide. Déjà qu'ils sont peu nombreux... Joe s'attardera donc sur la principale populace du coin : les chimères, toujours aussi nombreuses malgré une IA limitée et si on aurait aimé un bestiaire un poil plus varié, difficile de critiquer les boss du jeux toujours aussi impressionnants (dangereux aussi).
La campagne se révèle donc plutôt satisfaisante, supérieur à celle du deuxième épisode coté fun mais au rythme peut-être un peu moins bien géré. Histoire de marquer la transition, signalons que les développeurs n'ont pas été radin concernant le contenu du jeu. Hormis la possibilité de pratiquer la campagne en coopération à deux (en splitté comme en ligne), on retrouve donc le multijoueurs qui, notons le, demandera un Pass Online qui sera du coup probablement absent de la plupart des versions en occasion. Il faudra alors payer une dizaine d'euros pour accéder au jeu en ligne. Passons. Au programme, huit modes de jeu à pratiquer jusqu'à seize joueurs. Car oui, souhaitant assurément délaissé le bourrinage aveugle pour quelque chose d'un peu plus tactique, les développeurs ont abandonné les parties à 60. Là encore, tout est une question de goût. Pour le reste, aucune surprise vu que le multi fonctionne comme un
Call of Duty pour ne citer que lui : la possibilité d'enclencher des actions importantes en multipliant le nombre de frags sans mourir, et un système d'expérience pour booster en puissance. On regrettera que le mode spécial praticable à huit en coopération ne soit pas de retour.
Conclusion : Trois essais n'auront pas été suffisants pour insuffler une âme à la licence Resistance. Pas de quoi en faire un mauvais jeu pour autant, surtout qu'il propose de nombreux aspects « oubliés » du genre à l'heure actuelle, que ne refuseront probablement pas les amateurs d'armes originales qui ont envie de trucider des ennemis à la pelle et quelques gros boss sans sa poser trop de questions, seul ou en coopération. Un achat intéressant en somme, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre.