Troisième épisode d’une série débutée il y a de ça trois ans, Burnout 3 : Takedown vient d’arriver en grands fracas sur Xbox et PlayStation 2. Aidé par un engouement surprenant de la part des joueurs, le titre de Criterion s’est positionné sans grandes difficultés à la tête des charts du monde entier, et ce, à peine quelques jours après sa sortie. Après avoir pu nous essayer à une version preview prometteuse il y a quelques mois, nous sommes désormais en mesure de vous livrer notre verdict sur l’un des jeux les plus grisants de l’histoire du jeu vidéo, rien que ça.
Pour ceux qui n’ont jamais entendu parlé de la série de
Criterion Games, rappelons brièvement le concept des
Burnout. Aux antipodes d’un
Gran Turismo 4 ou d’un
Forza Motorsport,
Burnout nous propose de nous tirer la bourre sans se prendre la tête. Pas de
tuning ou autres modifications des véhicules et encore moins de permis à passer, il s’agit ici de s’amuser immédiatement. La conduite est donc relativement simple mais fait tout de même appel à vos réflexes. Alliés à une concentration exemplaire, ces derniers vous serviront à zigzaguer à haute vitesse au sein de trafic urbain dans le but de récolter du booste. En cas d’erreurs, le crash, bien souvent très spectaculaire, vous fera perdre de précieuses secondes dans ces courses de fous furieux.
Le Takedown : késako ?
Après avoir plié de long en large le déjà très bon
Burnout 2 : Point of Impact, une seule question n’a cessé de revenir à nos esprits depuis l’annonce du jeu : comment les développeurs vont-ils pouvoir innover suffisamment ? Force est de constater qu’une fois la manette en main, les réponses fusent aussi rapidement qu’un Thierry Henry lancé à l’assaut d’un but anglais. Première et principale nouveauté du titre, le Takedown. En effet, l’apparition de cet élément change radicalement le
gameplay par rapport aux précédents opus et
Criterion Games l’a bien compris en apposant ce sous-titre au nom du jeu. Alors qu’auparavant, les seuls moyens d’obtenir du booste était principalement de prendre des risques et d’effectuer des dérapages, le takedown s’ajoute désormais aux spécificités enclenchant le turbo. Dorénavant, les contacts avec vos adversaires deviendront votre préoccupation majeure. Cogner contre l’aile de votre ennemi, le pousser faire la rambarde de sécurité, abîmer sa carrosserie en le heurtant de diverses manières, ou encore le propulser vers un pilier ou dans un bus qui effectuait tranquillement sa ronde seront tant de manières d’effectuer des takedowns et d’agrandir sa jauge de booste. Cette dernière a par ailleurs vu son fonctionnement légèrement modifié puisqu'il sera possible d’utiliser son turbo à n’importe quel moment de la course.
Une autre nouveauté baptisée Takedown Aftertouch fait aussi son apparition dans ce troisième épisode. En enclenchant le ralenti après un accident, il sera possible via la croix directionnelle ou le stick analogique de modifier quelque peu la trajectoire de votre véhicule. Avec un peu de chance, il sera ainsi possible de positionner votre véhicule dans la trajectoire de vos concurrents dans le but de créer encore plus de dégâts sur la route. En cas de succès, votre jauge se verra sérieusement amplifiée, et le chemin de la victoire paraîtra aisément plus accessible. Evidemment, si votre bolide fait l'objet de Takedown (Aftertouch ou non), votre jauge fera grise mine et perdra une partie du booste accumulée. Les courses prennent alors bien souvent des allures de Destruction Derby à grande vitesse. Une orientation qui en décevra peut-être quelques uns malgré l'aspect terriblement jouissif du
gameplay, sur lequel nous reviendras plus tard.
Burnout trois fois plus vite ?
Intitulé Tour du Monde, le mode carrière s'est lui aussi vu considérablement étoffé, pour notre plus grand plaisir. Trois continents vous seront proposés avec pour chacun ses propres environnements. L’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie offriront leur bitume pour des courses de folies, mais aussi bien d’autres épreuves tels que Le Grand Prix (courez sur plusieurs circuits à la suite et engrangez le maximum de points en vous plaçant sur le podium à la fin de l’épreuve), le Duel (un face à face que vous devrez obligatoirement gagner), le mode Eliminateur (à chaque tour de la course, le dernier est éliminé), le mode Road Rage (un seul mot d’ordre : faire le plus de takedown possible), et enfin le désormais célèbre mode
Crash, identique dans son fonctionnement à celui de l’opus précédent, les Takedowns Aftertouch en plus. A noter que pour s’octroyer l’accès à de nouvelles épreuves, il faudra atteindre à chaque fois la médaille de bronze, l’or ne servant généralement qu’à débloquer quelques bonus.
Après un
Burnout 2 : Point of Impact qui nous avait déjà bien mis sur les rotules question vitesse de défilement et sensations de jeu, seuls les utopistes semblaient capables de croire à une amélioration à ce niveau là pour cette suite. Et pourtant, nos petits Anglais aux doigts talentueux ont bel et bien réussi cet exploit. Les décors défilent à une vitesse encore plus ahurissante sans pour autant rendre la jouabilité insipide. L’arrivée des Takedowns donne une véritable cure de jouvence au
gameplay, et le plaisir de jeu en ressort nettement décuplé. Unir concentration pour slalomer entre les véhicules à 300 km/h et férocité pour enchaîner sans pitié les Takedowns sur vos adversaires est un cocktail qu’il faudra apprendre à maîtriser vite. Pas de problème, la prise en main se révèle tout simplement exemplaire et après quelques dizaines de minutes de jeu, un fun rarement ressenti dans un jeu vidéo s’emparera de vous. Jouer à
Burnout 3 : Takedown est aussi enivrant qu’un scotch écossais et là, tout est dit.
Takedown around the world
Le
Online fait également son arrivée dans ce troisième épisode volet qui bouscule décidément les normes apposées depuis le début de la série. Si quelques bugs sont encore présents, et si l’interface aurait peut-être pu être un peu plus claire, les parties en ligne sont véritablement jouissives. Le niveau y est bien plus élevé que dans le mode solo et remporter une épreuve nécessitera de vous un investissement de tous les instants. Les joutes sont incroyablement disputées, et chaque takedown réalisé sur l’adversaire est l’occasion idéale de chambrer sa victime. Evidemment, le tout s’exécute sans aucun
lag. Côté multijoueurs, on regrettera tout de même le mode 2 joueurs en écran splitté, un peu brouillon. La faute à une visibilité franchement réduite.
Au delà de son plaisir de jeu exceptionnel, le titre a aussi le mérite de nous flanquer une énorme claque visuelle sur nos joues, encore toutes rouges après le phénomène
Doom 3. Les textures sont somptueuses, les décors s’affichent à perte de vue, et la modélisation des véhicules force le respect. Le moteur physique quant à lui dévoile sa superbe lors des crashs. Les carrosseries se déforment, les pare-brises volent en éclat et les pneus s’éjectent dans les décors de manière extrêmement réaliste, quoique peut-être légèrement exagérée par moment, mais qui s’en plaindra. La mise en scène nous achève complètement en nous infligeant des ralentis dignes de la trilogie cinématographique Matrix. Au niveau de la bande-son, là encore, rien à redire. Si le DJ Starman en lassera possiblement certains avec ses remarques parfois répétitives, les musiques très Rock et les bruitages classes et puissants collent parfaitement à cette ambiance de déjantés.