Cela fait maintenant deux ans que
The Legend of Zelda : Phantom Hourglass a foulé le territoire de la
Nintendo DS avec toutes les qualité qu'on lui connaît et les quelques défauts que certains ont pointé du doigt, le donjon central et un certain manque d'identité par exemple. Annoncé depuis le mois de mars de cette année, au GDC 09 pour être précis,
The Legend of Zelda : Spirit Tracks avait de quoi susciter l'inquiétude avec un enrobage très proche du précédent épisode et l'arrivée d'un train qui semblait n'avoir pas grand-chose à faire dans cet univers. Au final, il n'y avait pas de quoi s'en faire, comme souvent avec
Nintendo.
Dans ce nouvel épisode, vous incarnerez toujours Link (oh, vraiment ?), mais qui a pour une fois une ambition tout autre que de sauver une quelconque demoiselle en détresse : être un cheminot reconnu. Au premier abord, notre héros n'a aucun lien avec un des autres opus de la saga mais on remarquera rapidement que tout se déroule bien longtemps après
Phantom Hourglass avec certains personnages de ce dernier qui ont du coup pris un sacré coup de vieux. Pour les autres, s'il y a un air de déjà-vu, c'est tout simplement qu'il s'agit de descendants, avec une Princesse Zelda qui a hérité du caractère trempé de son aïeul (aussi nommée Terra si vous avez bonne mémoire). Bref, c'est bien entendu elle qui vous remet rapidement votre diplôme de cheminot, avant de vous demander de l'accompagner vérifier un truc pas net dans une grande tour qui enferme un ancien démon. Evidemment, rien ne se passe comme prévu et deux vilains font barrage et enlève la princesse, du moins son corps, et s'en vont préparer le retour du démon en question. A vous d'aller réactiver les esprits des différents temples, avec l'aide de l'âme de Zelda. L'aventure peut commencer.

Au niveau du gameplay, peu de choses ont changé en apparence. Link se dirige toujours avec le stylet où on pointera dans la direction souhaitée pour qu'il se déplace, tandis que les différentes actions s'effectueront en touchant simplement ce avec quoi on veut interagir : appuyer sur un personnage pour lui parler, sur un pot pour le soulever, sur une porte pour l'ouvrir, sur un ennemi pour l'attaquer, etc. Les roulades, véritable plaie du précédent opus, s'effectuent maintenant de la plus simple manière puisqu'il suffit de double cliquer dans une direction pour que ça marche. Les quelques boutons serviront uniquement de touches de raccourci pour un objet ou un menu si vous avez envie de gagner un peu de temps. L'une des meilleurs idée de
Phantom Hourglass reste heureusement d'actualité avec la possibilité quand on le souhaite d'annoter la carte (en la basculant dans l'écran du bas) et y indiquer les indices trouvées par-ci par-là. Toujours aussi sympa. Enfin, un nouvel instrument fait son apparition, la flûte de la terre où on changera les notes avec le stylet et où on émettra le son en soufflant réellement sur le micro.
Passons maintenant à la principale nouveauté de cet opus : les voyages en train. Link étant cheminot, il possède maintenant sa petite locomotive et pourra voyager d'un recoin à l'autre de la carte en suivant obligatoirement les rails qui le porte. Certains penseront qu'on y perd en liberté mais rassurez-vous, le plaisir de la découverte est toujours là et tous les chemins ne sont évidemment pas disponibles en début de partie (vous découvrirez pourquoi assez vite). A l'écran, les fonctionnalités de l'appareil se limite en début de partie par la marche avant (deux vitesses), le frein, la marche arrière et, top classe, la corde pour faire siffler le train. Par la suite, on aura droit à un équipement plus conséquence comme un wagon pour transporter de la marchandise utile à certaines quêtes secondaires, un canon pour tuer les ennemis qui ne sont pas effrayés par le sifflement, ou encore quelques objets annexes comme un super filet pour capturer les lapins qui trainent dans les alentours. Bon, si le tout est avouons-le très fun, on reprochera des voyages parfois trop longs à devoir changer constamment d'embranchement pour éviter les maudits « trains-bombes », et surtout l'absence d'une vitesse un peu plus élevé, surtout dans les phases des à-côtés où on enchaînent les allers-retours.

Passons maintenant aux donjons qui font toujours la force de la saga. Au nombre de quatre, pour chaque partie de la carte du monde, il se montre finalement toujours aussi peu ardus pour les habitués (la map sur le second écran aidant encore plus). La plupart des énigmes ne nous résistent pas longtemps et à titre d'exemple, même si c'est le plus facile, il m'a fallu environ dix minutes pour terminer le premier, boss inclus. Heureusement, le tout se corse un tout petit peu plus en avançant grâce à l'arrivée des habituels objets de quête à trouver comme l'arc, le boomerang, l'hélice pour balancer de l'air (en soufflant sur le micro encore une fois) ou encore la corde serpent. Les boss sont par contre toujours aussi impressionnants par leur taille et leur rendu sur les deux écrans en même temps. Un véritable tour de force pour la machine.
Signalons aussi le retour du donjon central à arpenter une multitude de fois dans l'aventure. Ceux qui avez adoré celui de
Phantom Hourglass pourront être déçus par le challenge revu à la baisse tandis que les autres seront rassurés de voir que
Nintendo a opéré quelques modifications comme enlever le chrono et mettre un escalier central pour éviter de se retaper tous les étages à chaque fois. Les développeurs ont tout de même amélioré un peu le concept en vous offrant cette fois un allié de choix ! En effet, lorsque vous arriverez dans une nouvelle section de la tour, il vous faudra récupérer trois gemmes identiques pour fortifier votre épée et pouvoir blesser une amure de l'ombre dans le dos, laissant alors l'esprit de Zelda la pénétrer pour ensuite pouvoir la faire traverser la lave, attaquer des adversaires, vous porter sur ces épaules… bref, de quoi donner un lot d'énigmes très intéressantes.
Malgré quelques appréhensions lors de l'annonce, The Legend of Zelda : Spirit Tracks incarne bien l'un des nouveaux indispensables de la machine. Des graphismes juste superbes, une aventure haletante et un gameplay qui utilise la console à la perfection, voici ce qui caractérise ce nouveau cru. Malheureusement, on notera tout de même que l'effet de surprise a disparu depuis le premier (malgré de bonnes nouveautés) et que sa durée de vie est un peu courte en ligne droite, surtout avec un mode multi-joueurs bien chiche en contenu et dénué de mode online. Pas le meilleur de la série en somme mais un très bon Zelda portable tout de même.