Dernière production occidentale de Capcom, Dark Void n'est finalement pas le hit espéré par de nombreux joueurs.
En se mettant main dans la main avec
Airtight Games,
Capcom avait prévu de démarrer la nouvelle année en misant sur un nouveau cheval. Le cheval a un nom, il s'agit de
Dark Void, un jeu d'action/aventure en développement depuis un peu plus de deux ans. Après quelques retards et des attentes revues à la baisse du côté de l'éditeur (passant alors à 300 000 copies), le voici enfin qui débarque sur nos consoles et sur PC. Vous incarnez Will, un pilote qui s'échoue mystérieusement dans le célèbre triangle des Bermudes accompagné d'une charmante jeune femme. Rapidement, ils vont s'allier à tout un peuple pour combattre une race d'aliens bionique particulièrement féroce.
L'histoire n'est pas des plus bluffante et est surtout trop classique. Elle nous rappelle furieusement le scénario de l'éminent
Crysis et de bien d'autres avant lui. Et pourtant, c'est sur cette base que l'on va débuter l'aventure, après un tutoriel en bonne et due forme. Et l'étrange sensation de déjà-vu arrive presque immédiatement. Et pour cause, les premières heures font affreusement penser à
Uncharted 2 : Among Thieves et autre
Tomb Raider. C'est triste à dire, mais c'est quasiment les mêmes règles avec le héros et la fille qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à l'excellent jeu d'aventure de
Naughty Dog. On peut mettre cela sur le compte du hasard, mais derrière cette façade conventionnelle se cache un titre graphiquement décevant. Certains décors sont certes sympathiques, mais face aux ténors du genre, le moteur a juste deux ans de retard.
Dark Void rappelle donc les vieux épisodes de Sidney Fox l'Aventurière, voir les téléfilms de l‘après midi sur M6 : ça ressemble à Uncharted, ça a le gout d'un Uncharted, mais ça n'est pas Uncharted. Autrement dit, la déception est terrible.
On essaye toutefois de faire fi de ces défauts pour passer au reste du jeu, à savoir le gameplay. Annoncé comme révolutionnaire, on aurait bien aimé que ce soit le cas. Les phases à pieds ne cassent pas des briques, tant est si bien que l'on s'ennuie particulièrement dès lors qu'il faut se battre contre des aliens qui ne disposent pas d'un chara-design très diversifié. Durant l'aventure, vous ne combattrez pas plus de six ou huit ennemis différents et ce en comptant les boss. La jouabilité quant à elle reste dans la grande tradition des TPS comme
Gears of War puisque pour tirer, vous pourrez vous cacher derrière des parois et avancer petit à petit d'un simple clique rajouté au mouvement du joystick. Le level-design manque aussi d'inspiration. Ainsi, le jeu se veut « ouvert » mais est bourré de murs invisibles, les vastes décors servant de toile de fond à vos excursions n'étant que du foin.
Mais l'élément important de
Dark Void réside dans son jetpack. En effet, ce dernier va vous permettre d'accéder à des parois rocheuses ou à descendre sans trop de problèmes d'une falaise. Il apporte également la possibilité, à un certain moment de l'aventure, de combattre dans les airs. Vu le passé des développeurs (à qui l'on devait Crimson Skies sur Xbox), on pouvait alors penser que cette phase serait réussie et bien… non. La caméra est capricieuse, la visée également, tout comme les mouvements du héros. Le challenge est également réduit à néant puisque les aliens sont tous aussi mous du genou les uns que les autres tout comme vos alliés d'ailleurs ! Le principe pour en venir a bout reste toujours le même : tirez-lui dessus, puis dès qu'il est assez proche, appuyez sur la touche correspondante pour mettre en place une succession de QTE. Le jetpack apporte également avec lui des combats à la verticale. Si les premières fois ont le mérite de nous surprendre, le soufflé retombe aussitôt lorsque l'on découvre qu'il n'y a pratiquement que ça. Le plaisir n'est donc pas présent, la faute aussi à des bugs de collisions trop présents et particulièrement frustrants lorsque vous ne pouvez pas atteindre votre ennemi, alors que lui, le peut.
Une note toutefois sur l'ambiance musicale assurée par Bear McCreary. Ce n'est pas pour rien qu'il était mis en avant lors des précommandes. L'homme derrière la musique de
Battlestar Galactica sauve quelque peu le jeu de
Capcom grâce à des musiques bien senties qui rappellent fortement l'excellente série de Ronald D. Moore à bien des moments. Variées et apportant un peu de crédibilité à l'univers, on ne pourra que se jeter dessus lors de la sortie de la bande originale début février.
Dark Void est ordinaire. C'est son plus gros défaut au final et ça ne lui rend pas particulièrement honneur. Sans pourtant être mauvais, le titre manque d'une identité qui lui est propre et d'un gameplay moins capricieux.