Depuis quelques mois, Capcom remet sur le devant de la scène ses mythiques licences. Après Street Fighter IV, c'est Bionic Commando qui refait son apparition pour un jeu d'aventure aussi plaisant qu'imparfait.
Réussissant avec brio son passage à la « nouvelle génération »,
Capcom fait carton plein en utilisant toutes les possibilités des nouvelles consoles. À commencer par le DLC, les jeux téléchargeables, et récemment, le retour d'anciennes licences mythiques. Après un
Street Fighter IV juste phénoménal, voici que le studio
GRIN s'attaque à
Bionic Commando. Monument du jeu de plateforme/aventure, le titre s'adapte de façon quasi-immédiate sur Xbox 360, PS3 et PC. Pourquoi ? Car on sent véritablement la passion qui a été utilisée pour développer ce jeu. Malheureusement, tout n'est pas aussi rose au pays des merveilles made in
Capcom.
Vous incarnez Nathan Spencer, un condamné à mort qui fait face à une terrible injustice. Mais lorsqu'il se rend sur le lieu de rendez-vous pour voir sa vie s'extirper de sa carcasse, voilà qu'un groupe de terroriste décide de balancer une bombe expérimentale sur Ascension City. Sous la menace de cette mystérieuse organisation, le gouvernement envoie sur place Spencer, afin de rétablir la situation qui est plus que jamais sous tension Un scénario sans équivoque qui résume bien ce que vous allez devoir faire durant ces quelques heures d'aventure. Votre mission sera en effet de récupérer le plus d'informations possibles sur ce groupuscule, tout en essayant de les anéantir. Pour cela, vous allez être aidé d'un bras bionique, car oui, Spencer n'en a qu'un au départ.
Et ce bras va être au centre du gameplay de
Bionic Commando. Au-delà de l'utilisation sommaire de vos armes avec votre bras valide, vous disposez là de votre meilleur atout afin de combattre vos ennemis. En effet, tel un Spiderman, vous utiliserez votre bras bionique afin de vous balancer d'immeubles en cages d'escaliers, en passant par les panneaux de circulation. Cette « arme » a la possibilité de s'accrocher à tout ce qui peut vous tenir et si dans les films mettant en scène l'araignée il suffira d'un coup de poignet, dans
Bionic Commando la tâche se révèlera assez compliquée, et ce pour plusieurs raisons. Le titre ne se destine pas à un public de casual, et pour maitriser les redoutables avancées technologiques de votre outil, et pour naviguer sans trop de temps morts entre les décombres de la ville, il va vous falloir beaucoup d'entrainement, et même malgré cela, tout ne sera pas franchement fluide. C'est dommage, car les décors gigantesques auraient pu laisser apparaitre une grande liberté de mouvement, mais la jouabilité trop aléatoire et surtout pas assez accessible rend le jeu un brin décevant.
Votre bras bionique dispose de plusieurs options, la première étant celle qui vous rendra le plus service, à savoir l'accrochage sur les parois. La seconde, vous permettra de vous en servir comme grappin afin de vous balancer pour sauter un gouffre. La troisième est destinée à vous envoyer en l'air pour rejoindre une paroi isolée en hauteur, et enfin, la quatrième (la plus plaisante) consiste à s'accrocher à la tête des ennemis et de se jeter sur eux pour les tuer. Bien évidemment, le challenge ne s'arrête pas là. À côté de la campagne solo, le jeu propose un système de défis qui permet de réaliser des tâches bien spécifiques, comme de tuer un nombre donné d'ennemis avec une certaine attaque, ou utiliser de manière spéciale votre grappin pour accéder à un endroit difficile. Tout cela vous donne accès à des bonus bien sympathiques qui permettent parfois de gagner des succès sur Xbox 360 ou des trophées sur PlayStation 3 (rien sur PC). Même si certains sont difficiles à avoir, ils permettent une bonne replay-value des niveaux traversés et apportent une certaine satisfaction lorsque l'on y arrive.
On l'a bien compris, le gameplay de
Bionic Commando, sans être exceptionnel, reste satisfaisant dans son ensemble. Mais côté réalisation, qu'est-ce que ça donne ? Si en surface,
GRIN a fait un excellent boulot, apportant une véritable identité à l'environnement, il suffit de s'approcher d'un peu trop près pour rencontrer des textures franchement dépassées qui gênent vraiment les yeux. À titre d'exemple, les décombres de la ville dévastée manquent de détails et sont parfois discutables, mais cela n'enlève pas à
Bionic Commando son charme naturel. Les développeurs ont véritablement voulu donner au titre une saveur particulière et le joueur est littéralement plongé dans ce décor désolé, tentant de s'en sortir parmi les gravats radioactifs. Une lutte pour une survie qui se fera en ville… et dans la jungle. Les missions se déroulant dans cette seconde zone recèlent d'animations de qualités dans une ambiance humide et pesante que l'on ressent vraiment au fil de l'aventure.
Bionic Commando n'est surement pas le jeu du siècle, mais il saura tout de même vous tenir en haleine si vous êtes adepte de challenges en tout genre. Malgré une jouabilité un peu rebutante, la durée de vie assez longue couplée aux graphismes sympathiques et à la bande-son au poil devraient logiquement vous faire craquer. À réserver aux initiés.