Faisant parti de ces légendes parues sur PC dont on a ensuite attendu des nouvelles pendant des années, Fallout revient aujourd'hui avec un troisième épisode qui va en faire jubiler plus d'un et faire hurler au scandale un joli paquet de fans.
C'était en l'an de grâce 1998. Fallout 2 sortait dans les étalages, incarnant un titre qui parvenait à améliorer en tout point son prédécesseur pour s'afficher comme l'un des titres les plus riches et les plus profonds qui soit, même à l'heure actuelle. La licence est ensuite peu à peu tombé dans l'oubli, excepté pour un spin-off plutôt bon sur PC (un tactical), et un autre plutôt mauvais sur consoles de salon (un diablo-like). Il fallu donc attendre dix ans pour voir débarquer le véritable troisième épisode, avec une certaine peur au ventre pour les fans les plus férus d'entre nous. C'est en effet
Bethesda Softworks, développeur du dernier Oblivion, qui s'est donc occupé de notre intéressé mais vu que le gameplay de la série des
Elder Scrolls n'a pas grand-chose à voir avec celui de Fallout, on craignait un trop gros remaniement de l'ensemble. Et ce fut le cas.
The Elder Scrolls V : Fallout
Pourtant, niveau background, on ne peut pas dire qu'on y a vraiment perdu avec le changement de développeur. L'humour et l'ambiance post-apocalyptique répondent toujours à l'appel (encore heureux), avec un démarrage sous forme de tutorial suivant notre jeune âge de manière très réussi, le tout dans une espèce d'immense abri anti-atomique avant de, moins d'une heure de jeu plus tard, mettre enfin la tête à la lueur du soleil et pouvoir contempler l'immense étendue désertique où l'on mènera notre aventure. Et désertique, on le prend en bien comme en mal car si tout respire la mort au regard de multitudes de ruines, preuve de l'existence d'un ancien monde (le XXIème siècle en fait), c'est également loin d'être la foule niveau PNJ avec dans 90% des cas uniquement des ennemis. Digne des pires moments de la série
Hokuto no Ken ! Il faut donc trouver ce qui ressemble de près ou de loin à des villes (Megaton est un exemple de réussite niveau esthétisme) pour enfin discuter un peu et avancer dans l'histoire, ou justifier simplement l'exploration de la carte. Car comme Oblivion ou Morrowind, la quête principale peut très vite être mise de coté pour pouvoir participer à la recherche de missions annexes, incroyablement nombreuses et souvent assez longues à terminer.
Il est par contre dommage qu'on se sent, au bout d'un certain nombre d'heure (de 20 à 40 selon votre façon de jouer), complètement démotivé à l'idée de poursuivre notre pèlerinage puisque les développeurs ont eu la mauvaise idée de bloquer le level-up à partir du niveau 20. D'autres verrons ça comme une bonne raison de tout recommencer une fois les crédits de fin vus pour ensuite se spécialiser dans de nouvelles caractéristiques. En effet, à chaque niveau, vous pourrez distribuer quelques points de compétences dans divers qualités comme, en vrac, la maîtrise des armes lourdes ou légères, les attaques au corps à corps, l'éloquence (discours), la médecine, le piratage, la manipulation des explosifs, le crochetage, etc. Inutile de dire que, une fois parvenu au fameux niveau 20, seul trois ou quatre de ces compétences ne seront rempli à 100%, vous obligeant à passer à coté de nombreuses choses dans vos voyages, comme un coffre trop dur à ouvrir ou une certaine bombe immense qu'on aura bien du mal à désamorcer. Rajoutons qu'on récoltera également, toujours à chaque niveau, un point à placer dans l'une des spécialités quelques peu intéressantes offertes par le titre. Parmi ces dernières, on trouvera la possibilité de recevoir 10% de points d'expériences en bonus, de faire plus de dégâts au personne du sexe opposé, de rajouter des points bonus dans les compétences, de trouver plus d'objets lors de fouilles, de résister aux radiations… En toute fin de jeu, vous pourrez même devenir plus fort une fois en plein jour ou améliorer la fonction du VATS.
Guide de survie
Si on a qualifié Fallout de « Oblivion avec skin de fin du monde », c'est notamment à cause du gameplay qui a été radicalement changé. Les deux premiers épisodes étaient finalement très proches d'un tactical-RPG puisqu'à l'approche d'un ennemi, on devait se déplacer et effectuer des actions grâce à une jauge qui se vidait au fur et à mesure, pour ensuite passer au tour ennemi. Très statique mais pour le coup bien stratégique, l'ensemble plonge donc maintenant dans une vue FPS. Très perturbant pour les fans. Ainsi, il est tout à fait possible de finir le jeu en se la jouant à la
Doom grâce aux nombreuses armes (certes classiques) comme le pistolet de base, le pistolet laser, le fusil à pompe, le fusil de chasse, le bazooka, les grenades (et bien d'autres) ainsi que les armes aux corps à corps tel le poing américain, le couteau, la batte de base-ball ou encore le katana. Bien entendu, il sera difficile de se contenter de ce gameplay et la force du titre tient dans le VATS, un système qui permet de stopper l'action pour pouvoir ensuite se baser sur l'une des parties du corps de l'adversaire. Généralement tête, tronc, bras et jambe (gauche et droite). Chacune de ces parties est indiquées avec un pourcentage de chance de viser juste. Une fois choisi celle que l'on préfère, et le nombre de tirs à faire (limité par une jauge qui remonte au fur et à mesure), un ralenti s'enclenche avec quelques gerbes d'hémoglobines ou pire puisque, chaque membre ayant sa propre jauge de vie, une fois l'une d'entre elles détruites, la partie du corps s'arrachent complètement, tuant directement son propriétaire.
Quelques petits mots pour terminer cet examen. On peut rapprocher ce titre d'un Oblivion par ses petits détails anodins comme les phases de dialogues, le menu assez bordélique, un radar qui nous montre toujours où aller en cas de besoin ou encore une carte du monde qui permet de se téléporter instantanément à un endroit déjà visité. En revanche, ce qui le démarque reste sa difficulté, non pas par la force des ennemis mais par quelques situations qui nous arrangeaient bien la vie dans Oblivion mais qui ont été effacé pour rendre le jeu plus réaliste. Ainsi, les vendeurs n'ont plus une réserve d'argent infini : il faudra donc cravacher sévère pour trouver de nouveaux vendeurs et devoir obligatoirement acheter des choses essentiels pour renflouer leurs caisses et ainsi vendre votre matos inutile. La réparation d'arme ? Fini le marteau magique qui pouvait retaper à lui seul un arc légendaire + 10 en charisme. Il faut maintenant, pour réparer une mitraillette (par exemple), devoir tout simplement trouver une AUTRE mitraillette et les faire fusionner pour en obtenir une seule en meilleur état que les deux premières. Idem pour les armures. Le repos salvateur en plein donjon ? Terminé. Si vous voulez regagner vos points de vie en dormant, c'est dans un lit et rien d'autre. Fini également l'utilisation de l'éloquence pour arriver à vos fins. Maintenant, lorsque vous commencez à exploiter la caractéristique discours, il arrivera qu'une ligne de texte apparaisse dans vos choix, avec un pourcentage de chance de réussite. Si ça rate, impossible de recommencer. Dur, dur…
Pour conclure, on va dire que
Fallout 3 est un grand jeu. Un titre qui parvient à faire renaître cette licence prestigieuse, certes sous une autre forme, et qui parviendra à nous tenir en haleine plus d'une centaine d'heures grâce à une replay value excellente. S'il se montre plus faible qu'Oblivion sur certain point (impossible d'aller au dessus du niveau 20, pas assez épique, etc.), il parvient tout de même à se montrer meilleur que son « grand frère » par son univers, ses dialogues, et ses donjons bien plus démoniaque. Une perle, dont on attend déjà les extensions.