Après avoir refermé notre conte symphonique il y a quelques mois, il est temps à présent de se retourner vers notre bibliothèque et d’ouvrir un autre livre afin de vous narrer un nouveau rêve.
Décidément,
Namco gâte le GameCube en ce moment. Après le majestueux
Tales of Symphonia, l’éditeur japonais s’est associé cette fois à un studio de renom,
Monolith Software, à qui nous devons déjà de très grands RPG. En effet, ce studio de développement a dans sa collection des titres comme
Xenosaga I & II. Il est important de souligner qu’une partie des développeurs de ce tout jeune studio a travaillé en collaboration avec les plus grands, comme
Square Enix pour le développement de
Chrono Cross. Avec de tels noms, on était en droit d’espérer un très grand titre de la part des développeurs.
Père castor, raconte-nous une histoire
Comme les anciens le racontèrent aux enfants en quête de frissons et d’aventures, voici l’histoire incroyable d’un démon qui but toute l’eau qui recouvrait la terre, à la suite de quoi, les différents continents se mirent à errer dans les nuages. La morphologie des habitants s’en trouva modifiée, et des ailes commencèrent à se développer sur leurs dos. Des ailes grandes et magnifiques appelées les ailes du cœurs. Face à un spectacle si merveilleux, il était bien difficile de prédire ce qui allait se passer ensuite. La si précieuse destinée de ce monde repose entre les mains de deux jeunes et braves aventuriers à la providence totalement différente. Afin de mener avec aisance cette lourde quête, vous serez épaulé pendant votre périple par quatre intrépides vaillants, ne reculant devant rien pour sauver le monde. L’histoire que vous allez découvrir ici s’apparente à un rêve. C’est à vous, jeune héros au cœur hardi, que revient l’immense privilège d’accomplir la lourde tâche de ramener la paix sur un monde qui cache bien ses secrets. Le scénario de
Baten Kaitos est un synonyme de l’adverbe enchanteur, vous transportant littéralement dans un monde imprégné d’une histoire forte, aux multiples revers, coups de théâtre et autres comédies. L’imagination sans limite des scénaristes vous gardera accroché au jeu, de la première à la dernière minute. C’est une véritable pièce théâtrale qui a été mis en scène ici par les développeurs. Il sera très dur de trouver un entracte pour vous rafraîchir entre deux parties. Une telle richesse est bien chose exceptionnelle dans ce genre de jeu et quand on sait que ce sont les mêmes personnes qui ont travaillé sur
Xenosaga on ne s’étonne pas du résultat.
Oh, un arc-en-ciel !
Comme avec
Tales of Symphonia,
Namco nous offre ici un univers très particulier et d’une richesse tout simplement inimaginable. Le monde est décoré d’une faune et d’une flore incroyablement détaillées, qui vous laisseront en extase devant votre écran. Pour tous ceux qui ont déjà eu l’occasion de jouer à
Chrono Cross, vous allez immédiatement reconnaître la patte des développeurs. L’ensemble des décors, que cela soit sur la carte ou dans les villes que vous allez sillonner, est entièrement réalisé en pré-calculé, comme à la bonne veille époque des
Final Fantasy VII pour ne citer que lui. Cette dernière technique de l’image permet d’inclure une multitude de détails sans avoir la gêne d’un quelconque scintillement. Qui plus est, le décor qui vous entoure est sans cesse en activité. Le vent se fait sentir sur les pétales des fleurs, et des nuages aux couleurs pastel traversent les villes où d’occasionnelles gouttes d’eau viennent rafraîchir le paysage de mille éclats. Un style graphique collant parfaitement au monde qui vous entoure, créant de cette manière une symbiose exceptionnelle avec le jeu. Seules les aires de combat sont représentées en 3D temps réel. Mais garde à vous, ne vous méprenez pas si les premières zones de combat peuvent laisser apparaître un certain abandon de détails, ce petit oubli sera très vite gommé, pour subséquemment vous en mettre plein les mirettes. Digne des grosses productions hollywoodiennes, le jeu fera la part belle aux cinématiques dites numériques. Et là, on ne peut qu’être bluffé par leurs réalisations somptueuses. La mise en scène vous installe dans un fauteuil de choix pour vous faire vivre comme il se doit les rebondissements du scénario. Là encore, le jeu rejoint la grande saga des
Final Fantasy en proposant une technique de l’image numérique aussi éblouissante que celle des titres de
Square Enix. Il y a tant de chose à dire au niveau des graphismes qu’un test est bien trop court, mais une fois le jeu en main, vous pourrez vous rendre compte par vous-même de l’incroyable richesse des graphismes du titre de
Namco.
Le
character designer a lui aussi exécuté un véritable travail d’orfèvre. La modélisation des personnages et des nombreuses créatures que vous allez combattre a été travaillée avec la plus grande attention. On pourra toutefois constater une certaine rigidité dans le déplacement des protagonistes. Et si les premières heures de jeu risquent d’installer le doute à quelques joueurs en raison du système de cartes, la beauté de l’environnement si luxuriant triomphera rapidement de cet atermoiement. Ne serait-ce qu’en raison du nombre fantastique d’animations et de détails sur les textures, le joueur que vous êtes, continuera pour voir ce que nous réservent les développeurs. Bref, c’est du jamais vu sur console en utilisant cette technologie. Comme cela a été cité un peu plus haut, le jeu se base sur un concept de bataille avec des cartes. Nous allons bien sûr vous expliquer en détails en quoi tout cela consiste. Mais d’abord intéressons-nous aux fresques représentées sur ces cartes. Là encore, nous allons pouvoir nous extasier devant l’œuvre des développeurs. Que dis-je, à ce stade, nous avons dépassé le terme technique et nous devrions plutôt les appeler artistes. Les dessins symbolisés sur les cartes sont tout autant soignés que l’ensemble du tableau auquel le jeu nous convie, respectant admirablement l’univers général du soft. Ce n’est plus un simple jeu, mais une peinture en mouvement avec laquelle vous pourrez interagir.
Batailles de cartes
Comme dit plus haut, le jeu propose un principe quasiment inédit chez nous pour un RPG. Sur GameCube, on a déjà eu droit à ce concept dans
Les Royaumes Perdus, un petit jeu passé assez inaperçu lors de sa sortie. Après nous avoir fait découvrir les joies des combats en temps réel dynamique avec
Tales of Symphonia,
Namco revisite cette fois, un autre type : celui des affrontements à l’aide de cartes. Il est évident que nous allons régresser pour mieux avancer. Pour une meilleure ergonomie et appréhension de ce principe, nous sommes retournés au tour par tour. Là, pas d’inventaire à ouvrir mais juste des cartes pour se défendre et combattre. Toute l’essence du jeu prend forme ici-même. Cette fois, il ne suffira pas d’être le plus rapide à martyriser votre bouton d’action, le jeu est beaucoup plus orienté réflexion et vous devrez élaborer de nombreuses tactiques pour venir à bout des nombreux boss présents dans le titre. Il ne sera pas rare de recommencer plusieurs fois un combat afin de bien discerner les faiblesses de vos opposants. Les combats se préparent avant de commencer, et il faut ranger avec grand soin votre jeu pour prétendre pouvoir s’en sortir convenablement.
Vos points de vie, de résurrection, de combos et d’invocation sont tous représentés par des cartes. Vous ne trouverez aucun item de combat sous une autre forme. Il est important de bien se souvenir du déroulement des combats. Pourquoi ? C’est très simple : un jeu est limité à quelques cartes, vous devez inclure un bon timing car, pendant le combat, vous aurez des tours dédiés à l’attaque et d’autres à vos soins. C’est justement là où tout le principe va prendre son importance. Si vous sortez une carte de soin quand c’est le moment d’attaquer, vous ne pourrez pas l’utiliser et elle sera perdue jusqu’au prochain tri des cartes. Les tris des cartes s’effectuent quand vous les avez toutes utilisées. Là, elles vont alors se trier automatiquement pour reconstituer le jeu que vous aviez vous-même prédéfini avant le combat. Il est très important de connaître le nombre de cartes dont vous disposez par jeu ; le triage des cartes vous prenant un tour, cela pourrait être décisif pour vous. La meilleure technique est de donner une tâche à chacun de vos alliés, l’un soigne, l’autre attaque à armes blanches et le dernier utilise la magie et les invocations. Les combats proposent deux rotations différentes. La première vous permettra d’attaquer, elle sera toujours suivie d’une seconde pour la défense. Vous devez toujours être sur vos gardes et prêt à parer à tout moment. En évoluant dans l’aventure, votre nombre de cartes à jouer pour un tour augmente et par la même occasion votre jeu aussi. Cela commence à 3 cartes l’on peut rapidement monter à 6, 7 ou 8, selon les adversaires. L’ensemble des cartes est numéroté : pour réaliser les meilleurs combos, vous allez devoir suivre certaines combinaisons en ordre croissant. Si le combo est réussi, vous allez infliger un grand nombre de points de dégâts à vos ennemis, mais vous pourrez aussi matérialiser des cartes en invocations ou sorts de magie, ayant pour but de débiter le maximum de points de votre opposant. Là encore, les effets émanant de ces attaques sont de toute beauté et offrent un combat disposant d’une grande vivacité.
Gagner des cartes et embellir votre collection est la quête secondaire la plus importante. Vous allez en trouver dans différents objets, mais aussi à l’issu de certaines quêtes et pendants les combats. Evidemment, il est aussi possible d’en acheter au marchand du coin. Si les cartes sont importantes pour vos combats, vous allez rapidement prendre goût à les collectionner et les admirer tant elles sont belles. Il est vrai qu’au final, la maîtrise des cartes ne s’obtient pas dès les premières parties. Il se peut même que le principe en rebute quelques uns au début, mais ils auraient tort de se priver du jeu pour ce seul prétexte. Mais une fois les premières bases acquises, la gestion vous semblera de plus en plus simple au fil de l’aventure. Un autre point important à souligner : vous ne gagnerez plus de levels en fin de combats, mais juste des points de compétence. Il faudra ensuite aller au temple pour prier et convertir ces points en levels ou en classe, ce qui vous apportera à ce niveau une plus grande liberté, puisque c’est vous seul qui décidez comment vous allez faire évoluer vos personnages.
Monte le son
Tout comme le reste du jeu, la bande-son est une véritable perle. Les musiques nous offrent quelque chose de baroque, mélangeant par moment le classique et le rock. Un véritable plaisir pour les oreilles, qui seront tout aussi gâtées que nos yeux. Notons avec joie la présence d’un mode sound test, dans les options du jeu, qui vous permettra d’écouter n’importe quand les plus grands morceaux disponibles dans le jeu. Chaque passage important du scénario est mis en avant par une symphonie qui restera dans la mémoire de tous les joueurs. Les mélodies qui vous accompagneront durant votre long voyage de découverte de ce monde si étrange vous laisseront tout simplement rêveur. Qu’on se le dise, Baten Kaitos dispose d’une des meilleures bandes-son disponibles actuellement sur consoles.