Que ce soit par ses romans ou par ses films (Hellraiser, Candyman, etc.), Clive Barker n'a plus rien à prouver. Au fil de ses oeuvres, il a su s'imposer comme l'un des maîtres incontestés de l'horreur. Les FPS semblent être le genre de prédilection du sieur Barker puisque, après un Undying plutôt réussi, il décide de retenter l'expérience avec un nouveau studio de développement :
Mercury Steam. A une différence près : Barker a pris une place active dans la réalisation du jeu et, plus important, dans l'écriture du scénario. A ce titre, bien que classique, le pitch de Jericho ne déçoit pas et on reconnaît immédiatement le style de Barker. L'intrigue nous place dans les rangs de Jericho, une unité d'intervention de la CIA, composée de sept hommes et femmes, spécialisée dans les phénomènes paranormaux. Alors que l'activité mystique d'Al Khali semble de plus en plus suspecte, Jericho est envoyé sur les lieux afin d'en déterminer l'origine. Une fois sur place, le groupe sera confronté à un danger beaucoup plus grand que prévu. Les standards scénaristiques de Barker vont permettre aux développeurs de mettre en place un univers prenant à l'ambiance malsaine à souhait. Ainsi, pour atteindre son but, Jericho devra traverser plusieurs époques (la Seconde Guerre Mondiale, les Croisades ou bien encore la Rome Antique) complètement revisitées par les développeurs du jeu : teintes ocres et rougeâtres, monstruosités aux viscères dégoulinantes éparpillées ici et là. Organiques, sales, visqueux, les murs de Jericho paraissent vivants et ne sont pas sans rappeler ceux de Silent Hill. Cela grâce à une technique plutôt maîtrisée avec un rendu proche des dernières productions du genre et des effets de lumière du meilleur effet. Pas de doute, les amateurs seront ravis. Pour tirer son épingle de la jungle des FPS, Jericho vous propose de contrôler n'importe quel membre de l'unité à n'importe quel moment. Chacun des membres de la section possède des pouvoirs et des compétences particuliers qui vous permettront, en théorie, de vous adapter à n'importe quelle situation. Evidemment, les canons du genre sont respectés et c'est sans surprise que l'on pourra incarner le sniper, la brute de service, le guérisseur, etc. Originale, cette trouvaille se retrouve très rapidement plombée par un
level design ultra linéaire et des mécaniques de jeu répétitives. Au final, on se retrouve à affronter des hordes de démons informes, à enchaîner trois couloirs plongés dans l'obscurité la plus totale, à affronter une nouvelle horde de démons informes et...
bis repetita. Sans compter que dans le feu de l'action, vous aurez parfois bien du mal à switcher entre les différents membres de Jericho. On se retrouve alors à aligner les cadavres avec le même personnage ; sans déplaisir, certes, mais l'ennui n'est jamais vraiment loin. Ajoutez-y une aventure relativement courte et l'absence totale d'un mode multijoueur, et vous obtenez un FPS au concept original, à l'ambiance démentielle, mais au
gameplay bancal et très (trop) répétitif. A réserver exclusivement aux amateurs du genre et/ou aux fans de Clive Barker.