Il est de ces jeux qui savent marquer leur époque. Certains par leur
gameplay, certains par leur technique. D'autres encore parviennent à réunir les deux. Pour le très attendu
Crysis, les Allemands de chez Crytek ont su corriger les erreurs de
Far Cry afin de nous proposer un FPS hors normes. Bien que le scénario reste assez standard, contenu et mise en scène sont beaucoup plus intéressants que ceux de
Far Cry et de ses chemises hawaïennes. En 2020, sur une île des Philippines, une équipe d'archéologues fait une découverte très étrange qui ne manque pas d'attirer l'attention de l'état major nord-coréen. Peu de temps après, c'est toute l'armée nord-coréenne qui investit l'île en question pour s'approprier le site de fouille. Evidemment, la réponse des Etats-Unis ne se fait pas attendre, puisque le gouvernement décide d'envoyer une escouade de supers soldats pour sécuriser la découverte des méchants nord-coréens. Les choses ne s'arrêtent pas là, puisque ce qui devait être une simple mission commando se transformera vite en une guerre ouverte entre les deux nations, puis en un conflit beaucoup plus universel. On le sait, si
Crysis était attendu par toute une frange des joueurs PC, c'est surtout pour son moteur graphique à vous décrocher la mâchoire. Loin de décevoir,
Crysis est une révolution technique définissant un nouveau standard graphique pour les mois à venir : distance d'affichage colossale, modélisation hors pair, environnements au rendu photoréaliste, effets spéciaux à couper le souffle, etc. De plus, et à condition de posséder Vista et une carte graphique compatible, le jeu se paye même le luxe d'être compatible avec DirectX 10 et inaugure ainsi de tous nouveaux effets graphiques (même si certains d'entre eux restent activables en bidouillant les fichiers config sous XP). Le travail colossal qu'ont accompli les développeurs ne s'arrête pas au seul rendu visuel, puisque la gestion de la physique est elle aussi exemplaire, pour ne pas dire révolutionnaire. Au-delà de la parfaite gestion des masses, tout ou presque est destructible : les arbres se cassent en mille morceaux, la végétation se froisse à chaque déflagration, les bâtiments s'effondrent sous les tirs des lance-roquettes. C'est simple, depuis
Half-Life 2 et son gravity gun, on n'avait rien vu d'aussi impressionnant. Contrairement à
Far Cry, Crytek a décidé de faire de son nouveau bébé autre chose qu'un
benchmark jouable. Loin des couloirs et des nombreux scripts du récent Call Of Duty 4 : Modern Warfare,
Crysis laisse au joueur une grande liberté d'action. En effet, la nano-suit de notre super soldat lui permettra, au choix, de se rendre invisible, plus fort, plus rapide ou bien encore plus résistant aux balles. Associée à la liberté de déplacement qu'offre l'île du jeu, la nano-suit nous permet d'appréhender la même situation d'une dizaine de manières différentes. L'I.A. n'est pas en reste puisque même si l'on peut déplorer quelques bugs, celle-ci s'avère être plutôt réactive et aura tôt fait de vous encercler dans les modes de difficulté les plus élevés : ne comptez pas foncer bêtement dans le tas, ce n'est pas possible dans
Crysis, et c'est ce qui le rend complètement jouissif. On pourra quand même regretter le manque de variété des armes (même si ces dernières sont entièrement customisables), la deuxième moitié du jeu beaucoup moins prenante, le multi où seul deux modes de jeux sont proposés (bien que le power struggle qui s'inscrit dans la droite lignée des
Battlefield est loin d'être inintéressant) ou bien encore la bête de course nécessaire pour le faire tourner convenablement.
Crysis n'en demeure pas moins un titre qui marquera le monde des FPS. Incontournable.