On en parle depuis longtemps et les nombreuses previews et vidéos ont su faire leur petit effet en attisant l'impatience des joueurs. Aujourd'hui entre nos mains, Killzone Liberation tiendra-t-il toutes ses promesses ?
Sony a su lever le hype comme jamais avec l'annonce à l'époque de
Killzone sur Plastation 2 qui se présentait, selon les dires des développeurs, comme le tueur du maître FPS sur console répondant au doux nom de Halo. Bien évidemment, la vantardise ne paye pas, bien au contraire, et le jeu était parti sur un tel piédestal que la déception fut de mise lors de la sortie du titre que l'on trouva finalement assez mou, beaucoup trop linéaire et assez peu accrocheur, mais qui avait néanmoins le mérite de développer un background intéressant pour la suite. Alors qu'aujourd'hui tous les yeux sont rivés vers le très 'cinématique'
Killzone 2 sur PS3, l'équipe de
Guerrilla prouve que la PSP est loin d'être délaissée et que la licence ne se cantonnera pas au FPS classique. Alors, surprise ou nouvelle déception ?
La guerre vue d'en haut
A l'instar de
Kingdom Hearts : Chain of Memories en son temps,
Killzone Liberation s'ancre dans un genre parallèle à la série en constituant scénaristiquement parlant un lien entre le premier opus et le second à venir. Pas grand chose à retenir dans l'absolu avec comme point de mire la libération (d'où le titre, si si !) de moult personnages et des dialogues sans grande profondeur, mais les fans apprécieront de retrouver cet univers froid et si particulier. Revenons-en au
gameplay qui, contrairement à ce que les images peuvent laisser penser, ne change pas vraiment vu qu'il consiste toujours à buter de l'ennemi arrivant à la pelle. En bref, seule la caméra change de position (passant du FPS à la 'vue de dessus') et ce n'est pas le semblant de stratégie/réflexion qu'essaye d'aborder le titre qui y changera quelque chose vu que ce point consiste à savoir gérer votre barre de vie face à dix soldats lourdement armés. Lancer une grenade puis vous mettre à découvert pour cribler de balle les survivants n'étant pas ce qu'il y a de plus stratégique en ce bas monde, nous opterons davantage pour l'appellation de shoot bourrin.
Mais mine de rien, un tel changement de caméra oblige le joueur (et les développeurs) à revoir les bases de la jouabilité comme il se doit. Les cartes sont un peu plus petites, mais proposent des chemins plus larges et parsemés d'objets et d'éléments du décor permettant de se mettre à couvert. De là intervient un petit problème : le manque de perspective. En effet, la vue étant assez éloignée, on a du mal à voir si notre personnage est bien caché derrière tel ou tel parcelle du terrain et face à la difficulté assez élevée de l'ensemble et les moyens ennemis assez déroutants (bazooka surpuissant), on n'a parfois que très peu droit à l'erreur. Autre lacune liée à cette vue : on voit mal, tout simplement, et les sensations perçues dans
Metal Gear Solid 3 : Snake Eater reviennent à la surface à ceci près qu'il était simple dans ce dernier de fuir et se cacher alors qu'ici, l'ennemi saura toujours où vous vous planquez. Un temps d'accessibilité est donc nécessaire ainsi qu'une bonne dose de sang froid, les ennemis étant particulièrement résistants, sans compter qu'un faux pas face à cinq d'entre eux vous conduira irrémédiablement mal à la morgue.
Heat War
La base d'une bonne guerre, c'est des armes et des hommes pour la livrer. De ce côté-là,
Killzone Liberation est plutôt bien fourni avec des coffres dissimulés un peu partout dans chaque stage pour récupérer quelques mitraillettes à cadence de tir plus ou moins rapide, ainsi que quelques petites surprises comme le fusil à pompe ou le superbe lance-roquette, toujours aussi efficace. Egalement dans les coffres, différents types d'explosifs (grenades, mines, etc.) ainsi que des trousses de soin pouvant être utilisées de suite ou à emporter. Réalisme oblige, les personnages ne peuvent porter qu'un seul type d'armes et d'explosifs, demandant des choix consciencieux même si la plupart sauteront sur la meilleure mitrailleuse et un stock de grenades à fragmentation. Rajoutons à cela quelques véhicules très efficaces comme le Tank lourd ou l'aéroglisseur et nous obtenons là de quoi détruire une armée à nous seul. Sans compter que très rapidement dans le jeu, des coéquipiers viendront nous épauler et pourront être commandés via un système d'ordre assez classique se limitant à se cacher à un certain endroit ou tuer l'ennemi en vue. Attention néanmoins de ne pas prendre leurs vies à la légère, car dans la plupart des cas, la mort de ces derniers entraînera l'échec pur et simple de la mission.
Un grand jeu alors ? Peut-être pas, car même s'il est bien fourni,
Killzone Liberation n'en reste pas moins très répétitif dans son principe et il est difficile d'enchaîner plusieurs chapitres sans ressentir quelques points de lassitude. Une lassitude qui n'aura toutefois pas le temps d'atteindre les hauts sommets vu qu'en une demi-douzaine d'heures, l'écran de jeu affichera les crédits de fin, assez maigre n'est-il pas ? Sur ce point, les développeurs ont voulu étoffer la chose avec quelques missions bonus, ainsi que des modes multijoueurs (deathmatch, coopération, etc.) mais il est évident que, si vous êtes un gros joueur, le titre aura de grandes chances de retourner dans sa boîte d'origine au bout de trois petits jours. Un peu dommage tout de même...