Après avoir (re)visité les rues de Liberty City et en attendant quelques mois pour replonger dans les années 80 de Vice City, que diriez-vous de goûter un peu à la grisaille de Londres ?
Après deux épisodes sortis sur PlayStation 2, la réputation de la série
The Getaway reste assez mauvaise, celle-ci n'ayant réussi à briller que dans le hype soulevé avant chaque sortie, tant les promesses étaient nombreuses et le résultat désolant. Pas de surprise au niveau de l'arrivée de la licence sur PSP, mais plutôt au niveau de la qualité du titre qui, s'il ne brille pas de milles feux, se trouve être bien supérieur au précèdent opus, véritable étron en la matière. Voyons cela.
Sang pour sang
Les scénarios de la série ont toujours été d'une noirceur opaque, rappelant de bons vieux polars et celui de
Gangs of London ne déroge bien entendu pas à la règle. Point de scènes en images de synthèse, ni de cinématiques avec le moteur de jeu, ici on se contentera d'une mise en scène dans le pur style BD (doublage en prime) et ne croyez pas pour autant que cet aspect nivelle la violence de l'ensemble vers le bas, bien au contraire. Le soft de la
Team Soho ne vole pas son 18+ avec un langage bien marqué et de l'hémoglobine à la pelle : insultes, tête arrachée, homme éventré... Tout y passe et avec un certain réalisme qui plus est. Pour en revenir à l'histoire, elle prend bien entendu place dans la ville de Londres qui se voit totalement morcelée par une gigantesque guerre des gangs qui fait que chaque quartier de la ville est sous contrôle. Les règlements de compte sont légion et se matérialiseront dans les missions par des phases de poursuite, d'infiltration, de tuerie massive ou de captures diverses... Un côté déjà critiquable, car si l'on se met rapidement dans le bain, le tout devient vite répétitif et lassant, la faute au manque d'imagination des situations. Bon point en revanche, la possibilité de choisir vers quel gang vous allez pouvoir vous tourner en début d'aventure, chose qui influencera directement sur vos caractéristiques physiques (vitesse, énergie), votre habileté au maniement des armes et même dans la conduite. Pour autant, ne croyez pas que le
replay value fera un sursaut vu que le déroulement de l'histoire, ainsi que les missions resteront quasiment identiques, quelle que soit l'équipe sélectionnée. Dommage.
Le jeu en lui-même est assez éloigné d'un GTA, contrairement aux idées annoncées, avec un principe de missions sélectionnables sur une carte bien classique et une ville pas vraiment visitable en début de partie vu que la plupart des missions en plein air, que ce soit au volant d'une voiture ou à pied, seront plus ou moins chronométrées, à l'instar de
24 : The Game. Des missions rapides, moins de cinq minutes pour la plupart, et rarement à objectifs multiples, effaçant d'offices les possibilités de rebondissements (fuite soudaine de la proie, intervention de nouveaux ennemis...). A ce niveau, on constate que les incohérences sont nombreuses avec des adversaires qui déploient une véritable armée contre nous pour ensuite se rendre sans mal et nous suivre comme des toutous sans jamais essayer de s'échapper, des policiers qui courent aveuglément contre nous, matraque en main, alors que l'on est en train de perpétrer un carnage avec un bazooka ou encore des courses-poursuites lors desquelles la voiture chassée semble ralentir lorsqu'on prend du retard. On trouve parfois quelques missions qui tentent de changer la monotonie de l'ensemble comme celles en équipe assez bien gérées (excepté le coéquipier qui s'amuse à lancer des grenades juste à côté de nous) ou les phases d'infiltrations complètement ratées avec une caméra qui ne peut se placer autrement que derrière notre personnage. Fort heureusement, il existe un moyen de parer la lourdeur de ses phases : avec un unique adversaire dans chaque pièce, il vous suffit de courir vers lui pour le chopper et marteler la touche appropriée pour ainsi l'égorger, lui casser le coup ou encore l'assommer.
L'autoroute maudite
En fin de compte, malgré le changement de support, les défauts de la série restent encore assez présents, même si certains d'entre eux ont été plus ou moins corrigés. En somme, on regrette toujours un manque de panache évident des phases de conduite avec des véhicules au moteur physique absent, des missions qui sont tout sauf originales, des décors sans impact et ne représentant pas vraiment Londres, un
gameplay terni de carences comme l'impossibilité de sélectionner une arme autre que celle dont nous étions dotés en début de mission, des à côté inexistants hormis certains inintéressants au possible comme la recherche de drapeau. Dans le dernier cas, il est amusant de constater que la majeure partie de ce défaut aurait pu être corrigée si les développeurs avaient pensé à se servir de leur tête en incluant les bonus du mode café, dont le contenu se débloque au fur et à mesure de l'aventure. On y trouve donc la possibilité de visiter la ville sans contrainte particulière, celle de faire quelques boulots secondaires (taxi, CRS, touriste voire chasseur de zombies !), d'organiser une guerre des gangs façon GTA : San Andreas ou de se détendre avec des mini-jeux à la pelle comme le bowling, le jeu de fléchettes ou encore quelques parties de cartes. Bref, de quoi augmenter quelque peu la durée de vie de jeu, qui de base n'est pas forcément bien élevée.