Attendu depuis des siècles (dix ans quoi), Too Human pose enfin son emprunte sur la Xbox 360 en cette fin de vacances d'été 2008. Le titre de Silicon Knights sera t'il à la hauteur de toutes ses ambitions ? Non, tout simplement.
Too Human sera, dès sa sortie, un titre qu'on adulera ou qu'on détestera. Développé par la talentueuse équipe de
Silicon Knights (déjà auteur d'
Eternal Darkness et
Metal Gear Solid : The Twin Snakes), le titre a subi un développement pour le moins houleux avec des années et des années de développement. Mais c'est surtout sur
GameCube que le projet est mis en avant, pour ensuite être plus tard basculé sur
Xbox première du nom, sans davantage d'information, et, enfin, sur
Xbox 360 où il vient tout juste d'arriver. Dans ce titre mélant mythologie scandinave et science-fiction pure et dure, vous incarnez Baldur, membre des Aesir et chargé de la protections des humains dans les quatre grosses missions que nous offrira le jeu. L'histoire, développé pour une trilogie, n'est d'ailleurs pas vraiment compliquée pour peu qu'on s'attarde au divers flash back mais a un peu de mal à prendre son envol, excepté vers la fin.
Pour ceux qui n'auraient presque rien suivi du jeu,
Too Human est une espèce de diablo-like, ce qui signifie en somme qu'on avancera dans des couloirs pour broyer de l'ennemi, récolter de l'expérience, et ramasser plein d'objets. Pour cela, nous disposons de cinq classes toute belles : le Berserker qui se base bien entendu sur l'attaque ; le Bioingénieur pour les soins divers ; le Commando pour les tirs éloignés ; le Champion pour les attaques aériennes et le Defender pour obtenir une défense en béton armé. Et là le premier drame se pointe puisque, sachez le, trois de ces classes sont plus ou moins inutiles. Le Commando tout d'abord, vu la faiblesse des armes à feu par rapport aux armes blanches, mais surtout le Defender et le Bioingénieur. Pourquoi ces deux dernières ? Tout simplement car il est inutile de baser sa campagne sur la défense ou le soin quand le personnage ne peut pas mourir. En effet, une fois votre réserve d'énergie vide, une valkyrie descendra miraculeusement du ciel pour vous repêcher et vous replacer un peu plus loin, sans perte notable (qie ce soit xp, argent ou équipement).
Un premier défaut donc, qui est rapidement suivi par d'autres. La jouabilité est en premier lieu très accessible puisqu'on parcourt les différents décors en utilisant le joystick gauche, et on attaque l'adversaire avec le droit, ce dernier servant aussi bien pour les armes (tirs dans n'importe quel direction avec lock auto), que pour les armes blanches où votre personnage attaquera dans la direction choisie ou foncera directement sur l'ennemi si celui-ci est éloigné. Le problème avec ce gameplay ma foi fort sympathique, c'est qu'on se prive pour le coup du contrôle direct de la caméra. Bien sûr, dans les immenses salles et les combats en vue éloignée, ça passe encore mais elle se coince parfois dans des décors trop exigus et on regrette tout simplement de ne pouvoir la recarder qu'en la remettant derrière son dos.
Tiens, en parlant des immenses salles, le problème avec les décors, et ce malgré une certaine esthétique, c'est qu'ils sont peut être trop grand pour la vitesse de déplacement de notre personnage (occasionnant un rythme assez lent) mais surtout trop linéaire. Pour ainsi dire, on enchaîne salle sur salle pour détruire du streums en masse en ayant droit à de rares moments à une pauvre énigme ou un passage dans un paysage boisé pour récolter la plupart du temps un objet ou une capacité (servant à ouvrir de nouvelles portes). On rajoute à cela que techniquement, c'est loin d'être la folie, graphiquement comme du coté de l'animation,.
Heureusement, tout n'est pas mauvais dans
Too Human. En temps que
diablo-like, le titre réussira à captiver les fans du genre grâce à de de nombreuses pièces d'équipement à ramasser au sol, mais aussi un système d'expérience réussi et permettant d'attribuer des points dans un arbres de compétences pour améliorer sa puissance d'armes à feu, armes blanches, armures mais également se procurer de nouvelles capacités comme la tourelle de tirs à placer au sol. On note d'ailleurs qu'après avoir terminé le jeu (une quinzaine d'heures en ligne droite), il est bien entendu possible de reprendre son personnage tel quel pour continuer à le faire grimper jusqu'au niveau d'un dieu. Sans en avoir les privilèges malheureusement (genre tout détruire sur son passage...) puisque les ennemis augmentent de niveau en même temps que vous. Soit.
Toujours au niveau des qualités, on peut mettre en avant l'aspect sonore de très bonne qualité, autant dans les musiques sublimes que les doublages, même si ce dernier point aurait dû faire l'objet d'une petite séance de debuggage, certaines conversations se coupant parfois, sans parler de nos équipiers qui continuent de parler à certains moment, même une fois morts (!). Mais pourtant, bien au delà du son, de la replay value ou du système d'expérience, le gros point fort du jeu reste le mode deux joueurs en coopération (en ligne uniquement), tout simplement excellent et laissant libre cours à notre recherche d'xp en mettant l'histoire de coté (les scènes sont zappées). Il est tout de même conseillé de jouer avec un coéquipier de même niveau que vous, les ennemis adoptant automatiquement le niveau du personnage le plus fort.
Too Human n'est donc pas un mauvais jeu, mais il est tout de même à mille lieux du blockbuster annoncé. Ambitieux certes, le titre ne parviendra aujourd'hui à satisfaire que les férus de level-up et de recherche d'objets. Quant aux amateurs d'action un peu plus classique ou de grande aventure dans le sens général du terme, il leur sera conseillé d'attendre l'avalanche des titres de fin d'année.