Alors que le sixième tome des aventures de Harry Potter est disponible depuis quelques semaines, voici que le quatrième volet débarque au cinéma et, forcément, en jeu. Intitulé Harry Potter et la Coupe de feu, cet épisode marque le grand retour de Lord Voldemort et a passionné les lecteurs pour son côté drôle et sombre à la fois. Un subtil mélange qu’il aura été difficile de porter à l’écran. Qu’en est-il de l’adaptation vidéoludique ?
Tout fan de la saga Harry Potter attendait sûrement avec beaucoup d’impatience le portage de ce quatrième opus sur grand écran. Personnellement, j’ai été déçue de voir que tout le suspense du livre avait été complètement abandonné et dévoilait ainsi, dès les premières minutes du film, ce que l’on découvrait après des dizaines et des dizaines de pages, le cœur haletant. Mais je ne suis pas là pour faire la critique du film, mais bien celle de son adaptation en jeu. Si les trois premiers épisodes permettaient de s’adonner aux joies de la plate-forme et de l’exploration,
Electronic Arts a cette fois mis en avant l’action, et rien que l’action.
Un peu d’histoire
Le scénario d’Harry Potter est captivant et regorge de rebondissements. Si ce quatrième film a mis de côté le suspense du livre, le jeu va plus loin en passant totalement outre son excellent scénario. En clair, si vous n’avez pas vu le film, ni lu le livre, vous ne comprendrez strictement rien à ce qui se passe et à ce que vous faites, un comble inadmissible. Il est donc évident qu’
Electronic Arts a tout misé sur la prestigieuse licence Harry Potter pour vendre son titre plutôt que de penser à construire un jeu convenable, dans sa globalité.
Harry, Ron et Hermione étaient enchantés d’assister à la finale de la Coupe du Monde de Quidditch. Après la victoire de l’Irlande sur la Bulgarie, un sombre évènement se produisit : quelqu’un fit apparaître la Marque des Ténèbres, la marque de Lord Voldemort. Les adeptes de ce dernier, les Mangemorts, s’amusaient au même moment à faire virevolter des moldus (personnes sans pouvoir magique) dans les airs. Une fois cet incident terminé, nos trois héros se rendent à Poudlard où un évènement de taille les attend. Le directeur de l’école, Dumbledore, annonce que cette année va avoir lieu le célèbre Tournoi des Trois Sorciers. Trois élèves, de trois écoles différentes, vont devoir s’affronter à travers trois épreuves qui mettront à rude épreuve leur intelligence, leur force morale et physique et leur aptitude à la magie. Pour l’occasion, Poudlard accueille les élèves de Durmstrang et de Beauxbâtons. Chacun des élèves souhaitant représenter son école lors du tournoi doit avoir au moins 17 ans afin de placer son nom dans la coupe prévue à cet effet. C’est Cedric Diggory qui représentera Poudlard, Victor Krum, le célèbre joueur de Quidditch, pour Durmstrang et la belle Fleur Delacour pour Beauxbâtons. Mais, alors que les trois élèves furent choisis par la coupe, celle-ci annonce qu’Harry Potter doit également participer au Tournoi ! Personne ne sait comment cela est possible, mais Harry doit participer aux épreuves, telle est la loi de la coupe. Comment Harry va-t-il réussir à participer à des épreuves toutes plus difficiles et dangereuses les unes que les autres ? Qui a mis son nom dans la coupe ? Dans quel but ? Ron finira-t-il par comprendre qu’Harry ne voulait pas participer au Tournoi et que ce n’était pas une occasion supplémentaire de faire parler de lui ? Qui a lancé la Marque des Ténèbres le soir de la Coupe du Monde ? Voldemort serait-il sur le point de revenir ? Si le film répond à toutes ces questions, le jeu dont il est adapté ne fait que survoler les réponses.
Poudlard découpé
Oubliez l’aspect plate-forme et exploration des précédents volets des aventures de Harry Potter, ici, seule l’action prédomine. Finies donc les balades dans un Poudlard bondé d’élèves en vadrouille, place au découpage en niveaux bien linéaires. 11 zones sont ainsi accessibles, dont la première fait office de tutorial : la Coupe du Monde de Quidditch, Défense contre les Forces du Mal, Défis de Maugrey, Extérieur de Poudlard, Forêt Interdite, Tâche 1 du Tournoi, Salle de Bains des Préfets, Botanique, Tâche 2 du Tournoi, Tâche 3 du Tournoi et Voldemort. Trois joueurs peuvent participer à l’aventure puisque, à l’exception des tâches du Tournoi, Harry, Ron et Hermione sont toujours présents. Peu importe le personnage choisi en début de niveau puisqu’ils ne possèdent pas de compétences qui leur sont propres. A l’exception des tâches, tous les niveaux se déroulent de la même manière : il faut ramasser des dragées et trouver les boucliers cachés dans le niveau. Pour chacune des zones accessibles, on trouve des objectifs secondaires consistant toujours à trouver des objets cachés : statues de dragon, robinets pour la salle de bains des préfets, pelles pour la botanique … Le joueur se penchera dans un premier temps uniquement sur la recherche de boucliers puisqu’ils permettent de débloquer la zone suivante. Il faut savoir qu’il faudra au minimum recommencer deux fois chaque niveau si l’on veut récupérer tous les boucliers, les parties accessibles du niveau changeant lors du deuxième passage du joueur.
Il est clair que ce concept vise à augmenter la durée de vie du jeu, mais ce système devient vite lourd, redondant, répétitif ; il aurait mieux valu créer des niveaux plus grands. Le niveau le plus intéressant et le plus ludique reste incontestablement celui de la première tâche : Harry est sur son balai et doit éviter de se faire calciner par le dragon qui le poursuit. En fonction du temps de parcours et surtout des dragées obtenues, le joueur reçoit une médaille (bronze, argent ou or) et un ou plusieurs boucliers en fonction de la couleur de la médaille. Il faut donc allier vitesse (cercles d’accélération) et précision (cercles de dragées). Il faut bien préciser que, quel que soit le niveau de jeu, les graphismes sont beaux, soignés et détaillés, un vrai plaisir pour l’œil.
Les sorciers en action
Les trois sorciers disposent d’une quinzaine de sorts. Bien sûr, pour des raisons ludiques, la plupart d’entre eux ont été totalement inventés et vous ne les trouverez ni dans les films, ni dans les livres.
Electronic Arts souhaitait proposer un jeu accessible à tous, la simplicité du
gameplay est donc de mise. On ne trouve ainsi que trois touches de sort, l’une d’entre elles n’étant assignée qu’au sort Accio (attirer un objet vers soi) ; la seconde rassemble, à elle seule, tous les sorts d’interaction avec les décors, les objets et les ennemis. Enfin, la dernière touche rassemble les sorts d’attaque. Voici tous les sorts disponibles : Wingardium Leviosa, Carpe Retractum, Aqua Eructo, Herbivicus, Accio, Orbis, Avifors, Orchideus, Citrouillétafors, Veracrassus, Volatilors, Lièvrétafor, Bullitor, Kanarpalmus et Gonflus.
Les interactions possibles sont très nombreuses et vous devrez souvent faire léviter des objets, en déplacer d’autres ou encore en faire exploser. Si les touches de sorts Accio et interaction fonctionnent très bien – le sort adéquat est utilisé au bon moment – il est vraiment dommage de ne pouvoir choisir soi même le sort d’attaque que l’on souhaite utiliser. Les sorts d’attaque varient et l’on n’a absolument aucun contrôle sur le moment de leur utilisation, dommage avec un tel panel de sorts disponible. A de nombreuses reprises, il faudra combiner trois sorts simultanément pour débloquer un accès ou encore déplacer un objet très lourd ; en solo, l’IA est assez mitigée : parfois, vos deux compagnons seront efficaces très rapidement, alors qu’à d’autres reprises, l’un d’entre eux tournera en rond alors que l’on a besoin de ses services. Lorsque le joueur ramasse des dragées, une jauge de magie se remplit ; une fois pleine, il est possible de lancer un Magicus Extremos, sort limité dans le temps qui décuple la force des sortilèges utilisés.
Enfin, il existe un aspect évolutif des personnages fort sympathiques : les cartes. Au cours des traversées des niveaux, vous pourrez ramasser de nombreuses dragées qui vous permettront ensuite d’acheter des cartes d’amélioration de personnage. Il existe 42 cartes d’amélioration par personnage, classées en différentes catégories : Endurance (points de vie), Sort (puissance), Accio (distance d’utilisation), Magicus Extremos (longévité), Style de sort (bonus divers), Sorcier (bonus divers) et Créature. A l’exception des cartes créatures, toutes les cartes peuvent être achetées, en début ou fin de niveau, grâce à la Folio Universitas. Les cartes sont répertoriées en jeux de 6 cartes ; lorsque l’on a acheté les 6 cartes d’un jeu, on en obtient une septième généralement très intéressante, rassemblant les meilleurs bonus débloqués jusqu’alors. On trouve des effets de cartes variés : endurance + 20, renforce les sorts + 30, le sort d’un personnage rebondit sur plusieurs cibles, le groupe commence avec une jauge de magie partiellement remplie, le personnage lance 2 ou 3 sorts simultanément … Les cartes rares offrent des effets très sympathiques comme endurance + 60, renforce les sorts + 60 … En début de niveau, il est possible de choisir trois cartes par personnage. Les cartes créatures s’obtiennent automatiquement, à chaque nouvel ennemi rencontré ; si l’on équipe une carte créature, cela donne un avantage sur ladite créature. Les sorciers affronteront des Fangieux, Erklings, Vampimites, Salamandres, Scroutts… Tout un programme donc.