Alors que dans les locaux de Namco, la fête d'anniversaire de la firme bat son plein (50 ans quand même), une petite boule jaune semble vouloirs s'incruster dans ce petit monde, non pas pour profiter du gâteau, mais pour apporter le sien. Vingt-cinq ans, ça compte aussi.
Parce qu'il n'y a rien de mieux qu'un bon jeu de plates-formes des familles pour tenter de revitaliser une licence perdue, le premier
Pac-Man World est apparu durant l'ère PSone pour montrer qu'une sphère jaune qui gobe tout sur son passage, ça se devait d'être éternel. Le soft était assez réussi. Le second aussi d'ailleurs. Certes, nous n'atteignions pas une qualité irréprochable et les deux titres étaient avant tout destinés à un jeune public qui, pour une fois, pouvait profiter d'un minimum de qualité comparé aux autres jeux dits « de bas âge ». 2006, la formule semble toujours être la même, mais pour les 25 ans, ne serait-ce pas un peu juste ?
Boule qui bouffe n'amasse pas souffle
Ayant probablement vidé le cerveau de chaque élément de la boîte en les faisant tester le dernier
Xenosaga, il fallait rapidement trouver une idée simple et rapide au niveau du synopsis du jeu ici présent. Après coup, on se rend compte que la bonne idée aurait été justement de ne pas en mettre, mais comme on veut marquer le coup, on incorpore une histoire directement liée au fait réel : l'anniversaire de
Pac-Man. Faisons simple : Ms
Pac-Man offre un gâteau à son concubin qui est pris d'une crise de téléportation aiguë. Après avoir disparu et réapparu aux quatre coins de son jardin, le « héros » se retrouve seul dans un monde perdu avec plein de méchants pas trop laids qui veulent le taper. Mais que se passe-t-il donc ? Les rebondissements ne sont pas nombreux (aucun même) et les dialogues manquent de consistance afin de ne pas trop torturer l'esprit du jeune bambin qui se retrouvera facilement dans cet univers Gloubi-Boulga pour le moins dénué d'originalité (usine, clairière, caverne…).
La quinzaine de niveaux (eux-mêmes découpés en plusieurs parties) reprend les principes simples du mélange plates-formes/énigmes/combats. Plates-formes pour les centaines de passage au dessus du vide (ou de produits toxiques) qui ne manqueront pas de vous faire rager, car si la difficulté est moindre et le héros maniable, la caméra semble faire des siennes à se placer parfois bien trop près, si bien que l'on fait fréquemment appel à Dame Chance pour les atterrissages. La palme revient sans conteste aux sauts vers un endroit situé plus bas : la vue se contente de rester sur place alors que vous êtes déjà quelques mètres en dessous et ne redescend tranquillement qu'après quelques secondes. Déroutant. Les énigmes vont rarement plus loin que l'actionnement d'un quelconque interrupteur ou de l'habituel diamant qu'il faut aller remettre à sa place. Le point fort réside dans les combats, et plus particulièrement dans l'utilisation des divers pouvoirs qui s'obtiendront à certains moments clés, proches souvent de combats en arènes : possibilité de manger les fantômes (identique à la version originale donc), de faire rapidement le tour d'un monstre pour les faire exploser, d'enclencher une super attaque au sol, de lancer des attaques de foudre… Une once de diversité dans ce cheminement classique qui consiste avant tout à passer de salle en salle en y résolvant chaque mécanisme, et ce, jusqu'à la fin du niveau. A noter que de rares boss ponctuent l'ensemble. Niveau originalité, là encore, on repassera.
Bonux
Classifié tout de même dans la dernière génération de jeu sur chacune de ses machines respectives,
Pac-Man World 3 peine à convaincre techniquement vu son statut de petit jeu qui, autant le dire franchement, n'arrivera à aucun moment à la cheville d'un Jak,
Voodoo Vince ou même le moins récent
Super Mario Sunshine. Les textures sont basiques et tendent à se répéter vu le peu de diversité dans les décors. Dommage d'ailleurs que l'on passe tant de temps dans des usines désaffectées, le background se prêtant plus à des endroits un chouïa plus gai. L'animation est de bonne qualité et on appréciera les différentes mimiques de la bouille de
Pac-Man, mais difficile de pardonner l'abondance de chutes de frame-rate (surtout lors des combats chargés) en sus de la pauvreté graphique. Un mot sur le design général qui se révèle assez convaincant avec des niveaux suffisamment tordus pour faire fonctionner les neurones des plus jeunes. Enfin, on regrettera d'office l'absence de doublage japonais au profit d'horribles voix US, un détail qui, s'il ne constitue pas une pierre angulaire dans la qualité du soft, aurait néanmoins était un petit plus pour supporter l'indigence des cinématiques.
Anniversaire oblige, on retrouvera une pléiade de bonus divers pour en apprendre un peu plus sur l'histoire de la sphère jaune la plus connue du monde. En vrac, l'on retrouve donc une interview assez intéressante du créateur de la série qui s'attarde principalement sur les origines du héros et du premier jeu. Saviez-vous que le premier plateau de la borne d'arcade était constitué de 244 palettes ? Non ? Hé bien maintenant vous pouvez briller lors des conversations avec la haute société. Le reste est un peu plus convenu avec un trailer de
Pac-Man Rally qui ne nous fera probablement pas lâcher le dernier Mario Kart et une sorte d'encyclopédie des jeux
Pac-Man, rassemblant infos et dates en omettant malheureusement d'offrir images et packagings. Enfin, et parce que c'est obligatoire dans la vie d'un joueur, il vous sera bien entendu possible de jouer à la borne d'arcade qui a rendu ce héros si célèbre.